Ancien organisateur de voyages outre-Rhin : définitions pour mots croisés
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Voyage historique au cœur de la Décapole alsacienne
DERNIÈRE MISE À JOUR : 18 février 2024
Je me souviens de ce cours d’histoire dispensé en classe de 4e au lycée & collège français de Landau en Allemagne. Notre professeur nous avait concocté une étude de cas un peu en-dehors du programme officiel. Celle-ci traitait d’une alliance de villes alsaciennes au moyen-âge dont faisait partie Landau. C’était la première fois que je découvrais l’existence d’une « Décapole alsacienne » et déjà à l’époque, ce nom me laissait rêveur. Aujourd’hui, on évoque la Décapole avec une pointe de nostalgie. Un âge d’or révolu certes, mais qui continue d’inspirer nombre d’amoureux du patrimoine. Partons à la découverte de cette ligue unique et mythique, du nord au sud de l’Alsace.
La Décapole alsacienne : qu’est-ce que c’est ?
Attardons-nous un peu sur des questions de sémantique avant de rentrer dans le vif du sujet !
L’origine du mot « décapole »
Le mot « décapole » vient du latin decapolis , emprunté au grec ancien δεκάπολις (décapolis). Il est composé de :
- δέκα (déca) « dix » et
- πόλις (polis) « ville « .
Comment appelait-on la Décapole à l’époque ?
J’ai récemment appris que la dénomination de « Décapole alsacienne » était inconnue à l’époque de la ligue.
A l’époque, on désignait la Décapole alsacienne par les termes de :
- Gemeine Richstette = villes d’Empire associées, ou
- Richstette gemeinlich im Elsass = villes d’Empire associées en Alsace
Aujourd’hui, en allemand, on la désigne sous le nom de Zehnstädtebund ou Dekapolis .
C’est l’historien Jean-Daniel Schoepflin (1694-1771) qui, dans L’Alsace illustrée publiée en 1751, popularisa le nom de “Décapole” :
« Je l’appelle Décapole, parce que le plus souvent la confédération compte dix villes. On connaît des Décapoles en Italie, Asie Mineure et Palestine ».
En effet, on ne peut s’empêcher de penser à la Décapole du Proche Orient , une région hellénisée qui s’étendait au sud et à l’est de la Mer de Galilée. On retrouve cette ligue de 10 villes grecques dans les Evangiles (Matthieu 4:25, Marc 5:20 et Marc 7:31). Elle regroupait :
- Damas (Syrie)
- Philadelphia (Amman en Jordanie)
- Rhaphana (Capitolias, Bayt Ras en Jordanie)
- Scythopolis (Baysan ou Beït-Shéan en Israël), la seule ville à se situer à l’ouest du Jourdain
- Gadara (Umm Qeis en Jordanie)
- Hippos (Hippus ou Sussita)
- Dion (Tell al-Ashari en Syrie)
- Pella (Tabaqat Fahil en Jordanie)
- Gerasa (Jerash en Jordanie)
- Canatha (Qanawat en Syrie)
Ainsi, l’évocation de la Décapole antique donna un caractère mythique à l’ancienne ligue de 10 villes alsaciennes.
C’est cet aspect un brin nostalgique d’une prospérité révolue qui attire aujourd’hui nombre de touristes dans ces belles cités. Des localités qui, disons-le, n’ont pas perdu de leur charme !
Les caractéristiques de la Décapole alsacienne
Dans les années 1340, dix villes d’Empire libres, situées en Alsace, décidèrent de fonder une ligue d’entraide et de soutien réciproque, à la fois sur le plan militaire et économique .
Le 28 août 1354 , le futur empereur du Saint Empire Germanique, Charles IV, officialisa l’alliance par le traité fondateur de la ligue.
Une assistance militaire
Dans un pacte d’assistance militaire, les 10 villes se promettaient secours mutuel si l’une d’elle était menacée par un agresseur extérieur (attaque ennemie) ou par des difficultés internes (révolte). Elles acceptaient, en outre, de régler à l’amiable les éventuels litiges qui pouvaient les opposer les unes aux autres.
Une assistance économique
La ligue assurait une assistance financière dans le cas où une de ces villes ferait banqueroute. Cette dernière caractéristique fait de la Décapole alsacienne une ligue unique en son genre.
Ainsi, entre 1425 et 1460, les dix villes alliées se portèrent mutuellement assistance plus d’une centaine de fois.
Toutefois, les dix villes occupaient toutes la même place au sein de la ligue. Il n’existait aucun lien hiérarchique ou de subordination entre elles.
De plus, la Décapole alsacienne n’interdisait pas à ses membres de contracter d’autres alliances. L’idée était de mener une politique prudente tout en se refusant à jouer un rôle d’envergure dans la région du Rhin supérieur. Dès lors, il était important de maintenir la prospérité et la paix .
Cette stabilité dans la durée explique l’originalité de la Décapole par rapport aux autres confédérations ou alliances urbaines dans le Saint-Empire romain germanique.
La naissance et l’organisation de la Décapole
En 1342, dix villes alsaciennes se regroupèrent à Sélestat pour créer la Décapole.
A sa création, la confédération urbaine comprenait les dix villes alsaciennes suivantes :
- Haguenau (6 000 habitants au 14e siècle),
- Wissembourg (3 500 hab.),
- Obernai (2 000 hab.),
- Rosheim (1 000 hab.),
- Sélestat (4 000 hab.),
- Colmar (6 000 hab.),
- Turckheim (1 000 hab.),
- Kaysersberg (1 000 hab.),
- Munster (1 000 hab.),
- Mulhouse (1 000 hab.)
Comme on peut le constater, l’alliance ne concernait pas toutes les villes d’Alsace, qui au 14e siècle, étaient au nombre de 70. Toutefois, les 10 cités de la Décapole alsacienne avaient un atout primordial par rapport à d’autres villes telles Saverne, Rouffach, Thann, Altkirch ou Belfort : leur statut de villes d’Empire qui leur permettait une certaine autonomie face aux pouvoirs environnants.
Mais, à ses débuts, la ligue était répartie équitablement du point de vue géographique. Elle comprenait :
- cinq villes de Basse-Alsace (Wissembourg, Haguenau, Obernai, Rosheim, Sélestat)
- cinq villes de Haute-Alsace (Colmar, Turckheim, Munster, Kaysersberg, Mulhouse).
L’organisation de la Décapole alsacienne
La Décapole alsacienne était placée sous le patronage d’un représentant de l’empereur romain germanique dans la région. Pour l’Alsace, le siège du Landvogt (ou Grand Baillage d’empire) se situait à Haguenau . Cette ville devint une sorte de chef-lieu ou capitale symbolique de la Décapole.
Colmar avait pour mission de s’occuper des affaires étrangères. Des réunions des députés de la Décapole avaient lieu dans la grande salle à l’étage du Koïfhus (ou Ancienne Douane, bâtiment de 1480).
Les réunions communes se tenaient le plus souvent à Sélestat , grâce à sa position centrale en Alsace. On s’y réunissait de quatre à dix fois par an, pendant une journée. C’est également à Sélestat que la ligue fixa le siège de ses archives. En effet, la ville était avec Strasbourg la seule ville d’Alsace à avoir une corporation de bateliers. Haguenau et Colmar possédaient chacun une clé du coffre dans lequel on plaça les archives de la ligue.
Pourquoi Strasbourg n’a pas fait partie de la Décapole alsacienne ?
Strasbourg n’a jamais fait pas partie de la Décapole alsacienne. Par ailleurs, la ville possédait le statut de ville libre d’Empire et non de ville d’Empire .
Oui, je sais tout ceci devient compliqué.
Au moyen-âge, on faisait une différence entre :
- une ville d’Empire ( Reichsstadt ) et
- une ville libre ( Freie Stadt ).
Les villes d’Empire
Les villes libres d’Empire ( Reichsstadt ) relevaient directement de l’empereur du Saint-Empire romain germanique. Elles jouissaient de libertés et de privilèges en vertu de leur statut. Outre de bénéficier d’une large autonomie, elles exerçaient leur propre juridiction. De ce fait, elles étaient placées sur un pied d’égalité par rapport aux princes.
De nombreuses petites villes du Sud-Ouest de l’Allemagne ont obtenu le statut de Ville libre : Raversbourg, Rothenbourg, Schwäbisch Hall, Annweiler et nos villes de la Décapole alsacienne. Souvent, à l’extinction de la famille de seigneurs locaux au 13e siècle, les villes acquirent l’immédiateté impériale (c’est-à-dire qu’elles relevaient directement de l’empereur du Saint-Empire).
Les villes libres
Les villes libres ( Freie Stadt ) avaient été placées sous le pouvoir temporel d’un prince-évêque (Cologne, Augsbourg, Spire, Bâle, Strasbourg, etc.) avant de s’émanciper de leur emprise (souvent au prix de luttes et de révoltes internes). Contrairement aux villes d’Empire, les villes libres n’étaient pas tenues de contribuer en hommes et en argent aux croisades et autres guerres menées par l’empereur.
Vers la fin du Moyen Âge, les droits et obligations des villes libres devinrent semblables au statut des villes libres d’Empire. C’est ce qui explique que l’on confonde les deux termes.
L’évolution de la Décapole alsacienne
La Décapole alsacienne a survécu aux guerres et crises des 14e, 15e et 16e siècles : guerre des paysans, avénement de la Réforme.
Les guerres de religion
La crise religieuse du 16e siècle trouve son origine dans l’avènement du protestantisme en Europe. La Décapole fut durement secouée par les événements, mais malgré les différents choix confessionnels de ses membres, la ligue resta soudée.
Ainsi, au début du 17e siècle, la Décapole inclut :
- trois villes protestantes (Wissembourg, Landau, Munster)
- deux villes « mixtes » (Haguenau, Colmar)
- cinq villes catholiques (Kaysersberg, Obernai, Rosheim, Turckheim, Sélestat)
Le cas de Seltz
De 1358 à 1418, une 11e ville libre rejoignit la Décapole : Seltz .
Devenue ville libre d’Empire en 1357, l’empereur Charles IV intégra Seltz l’année suivante dans la Décapole.
En 1414, l’électeur palatin Louis III du Palatinat s’empara de Seltz qui devint palatine (jusqu’en 1680). Dès lors, elle ne fut plus ville libre et quitta la Décapole. Curieusement, l’assaillant de Seltz n’était autre que le landvogt d’Alsace qui siégeait à… Haguenau, chef-lieu de la Décapole.
Le cas de Mulhouse
En 1515 , à la suite de la Guerre des Six deniers , la naissante République de Mulhouse préfère se rapprocher de la Confédération helvétique et devenir un canton apparenté ( Zugewandter Ort ).
Dès lors, la Décapole alsacienne ne fut plus présente dans le sud de l’Alsace, Colmar devenant la ville la plus au sud de la ligue.
Le cas de Landau
La défection de Mulhouse fut compensée par l’entrée de Landau, une ville prospère du Palatine grâce au commerce du vin. L’empereur Charles Quint officialisa son entrée en 1521, dix ans après l’avoir placée sous la protection de la Prévôté de Haguenau.
La participation de Landau à la Décapole lui vaudra de partager la destinée de l’Alsace française.
En effet, aux Traités de Westphalie (1648), Landau devint française et Vauban la fortifia en créant la forteresse de Landau (1688-1691). Ce n’est qu’en 1815 que Landau fut rattachée au royaume de Bavière puis au Reich allemand en 1871. Etant restée alsacienne pendant 304 ans (1511-1815), plusieurs considèrent que Landau est la seule partie de l’Alsace historique à se trouver aujourd’hui en Allemagne.
Aujourd’hui, Landau in der Pfalz est située à 20 km de la frontière française sur la route des vins allemande. Cette ville du palatinat (46 600 habitants) est jumelée avec Haguenau.
La fin de la Décapole alsacienne
Le Traité de Westphalie signé à Münster le 24 octobre 1648 attribuait l’Alsace au royaume de France.
Mais les dispositions du traité étaient peu précises et sujettes à ambiguïté.
Les Habsbourg cédaient au roi de France tous les territoires qu’ils possédaient en Alsace (le Sundgau ), ainsi que les droits dont ils y jouissaient (le landgraviat de Haute-Alsace, le grand bailliage impérial à Haguenau).
Toutefois, le Traité de Münster stipulait que les villes libres ne dépendaient pas du droit français mais de celui du Saint-Empire romain germanique.
Cette ambiguïté fut levée par le Traité de Nimègue en 1678. En vertu de l’accord, la Décapole cessa d’exister et les villes membres devinrent françaises pour de bon.
Visites des villes de la Décapole d’Alsace
Pour terminer cet article, voici quelques vues des 12 villes qui ont été membres de la Décapole d’Alsace (du nord au sud).
Découvrez le bon pays de l’Ami Fritz .
Wissembourg
Découvrez le marché de Noël de Wissembourg .
Découvrez le marché de Noël de Haguenau .
Découvrez le marché de Noël d’Obernai .
Découvrez la ville de Sélestat en Alsace centrale.
Kaysersberg
Découvrez mon itinéraire de visite de Kaysersberg .
Découvrez le munster, le vénérable fromage des Vosges .
Découvrez la ville de Colmar , la capitale de Vins d’Alsace.
Découvrez la ville de Mulhouse , ville célèbre pour ses musées techniques.
Pour en savoir plus
Sites de référence.
- La Décapole sur le site Histoire d’Alsace
- La page de Wikipédia dédiée à la ligue alsacienne
- L’article du site Universalis.fr
- La Décapole sur le site de L’institut d’histoire de l’Alsace
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A propos de l'auteur
Pierre a grandi en Alsace, en Lorraine et en Allemagne avant de s’établir en Australie. Passionné de la France et de sa culture, il a fondé French Moments, une organisation initialement basée à Sydney qui promeut notre beau pays au public anglophone. En 2014, il est revenu s’installer en Europe avec son épouse Rachel et sa petite fille Aimée. Professeur d’économie et de management en BTS, Pierre est également formateur de français en langue étrangère et guide touristique. Après avoir résidé quelques années en Ile de France et en Savoie, il promeut aujourd'hui la France depuis l'East Sussex en Angleterre.
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- outre-Manche, adv.
- outrément, adv. [7 e édition]
- outremer, n. m.
- outre-mer, loc. adv.
- outre mesure [5 e édition]
- outre-monts, adv.
- outrepasse, n. f.
- outrepasser, v. tr.
- outre-Quiévrain, adv.
- outrer, v. tr.
- outre-Rhin, adv.
- outre-tombe (d'), loc. adj.
- outsider, n. m.
- ouvert, -erte, adj.
- ouvertement, adv.
- ouverture, n. f.
- ouvrable, adj.
- ouvrage, n. m.
- ouvragé, -ée, adj.
- ouvrager, v. tr.
- Francophonie (BDLP) [1]
ORTHOGRAPHE
Croisière Rhin Romantique - Histoire, Traditions et Ambiance Rhénane
- Croisière au départ de Strasbourg
- Les plus beaux sites du Rhin romantique
- Ambiance typique des guinguettes de Rüdesheim
- Vie à bord avec animations francophones
Meilleur prix : Le 16 oct. 2024 : 1018€ Sans Transport 5 nuits
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Description
- Inclus Non inclus
Destination
- Avis clients
STRASBOURG - RÜDESHEIM - COBLENCE - MAYENCE - RASTATT - STRASBOURG Embarquez pour une croisière sur le Rhin entre l'Alsace et l'Allemagne à travers une incroyable diversité de paysages, cultures et histoires. Plongez au coeur d'un terroir authentique et riche en découvertes.
Embarquement à 18h à la gare fluviale. Présentation de l'équipage et cocktail de bienvenue.
Navigation de nuit vers Rüdesheim.
Matinée en navigation.
Excursions optionnelles :
AUTHENTIQUE : petit train, dégustation de vins et musée de la musique mécanique à Rüdesheim . Départ en petit train touristique pour un tour commenté dans le vignoble de Rüdesheim. Dégustation dans les caves historiques du Bassenheimer Hof, demeure seigneuriale du XVIe siècle. Puis route vers le musée Siegfrieds Mechanisches Musikkabinett, situé dans une bâtisse historique du XVe siècle. Il abrite une impressionnante collection d’instruments de musique mécanique et constitue l’une des plus grandes et plus belles collections du XVIIIe au XXe siècles.
EXPÉRIENCE : randonnée dans le vignoble de Rüdesheim. Vous rejoindrez le centre de Rüdesheim, point de départ des télécabines qui vous mèneront au monument du Niederwald. De là, vous pourrez profiter d'une vue époustouflante sur la ville, les vignobles et le Rhin. Continuation par une randonnée à travers les vignobles jusqu'à l'abbaye Ste Hildegarde construite entre 1900 et 1904. Visite libre de l'abbaye puis retour à pied au bateau à travers les vignes.
Le soir, la fameuse Drosselgasse vous attend avec ses nombreuses guinguettes.
Matinée en navigation sur le Rhin romantique.
L’après-midi, excursion optionnelle AUTHENTIQUE / EXPÉRIENCE : visite guidée de Coblence et de la forteresse Ehrenbreitstein. Au cœur de la pittoresque région du Rhin et de la Moselle, entourée par les quatre massifs rhénans, la ville de Coblence offre aux visiteurs un riche panel de monuments culturels et édifices historiques. Vous emprunterez le funiculaire pour rejoindre la forteresse d'Ehrenbreitstein d’où vous aurez une magnifique vue sur la ville, le Rhin et la Moselle. Surplombant l’embouchure de la Moselle, elle domine la vallée du Rhin à un emplacement d’une grande importance stratégique.
Après-midi, excursion optionnelle AUTHENTIQUE / EXPÉRIENCE : visite guidée de Mayence et du musée Gutenberg(3). En compagnie de vos guides, vous visiterez la ville de Mayence, située sur les bords du Rhin et face à l'embouchure du Main. Vous aurez l'occasion d'entrer dans la cathédrale millénaire dont la construction débuta en 975. Vous emprunterez les rues de la vieille ville et vous dirigerez en direction de la place Gutenberg. Enfin, vous visiterez le musée de l’imprimerie Gutenberg(3). Johannes Gensfleisch Gutenberg est né à Mayence entre 1394 et 1400 et est reconnu en Europe comme l'inventeur de l'imprimerie à caractères mobiles.
Après-midi, excursions optionnelles :
AUTHENTIQUE : visite de Baden-Baden. Au pied de la Forêt-Noire se trouve l’élégante ville thermale de Baden-Baden. Avec son charme méditerranéen et son style de vie exclusif, cette ancienne capitale d’été de l’Europe saura vous séduire. En effet, au XIXe siècle, la ville est le rendez-vous mondain des riches d’Europe. C’est ici que la tsarine Catherine II la Grande a trouvé une épouse badoise pour son petit-fils. Toutes les cours d’Europe et de Russie y ont séjourné, attirées par la situation de la ville si conforme à l’idéal romantique, au milieu des arbres et des chutes d’eau. Vous visiterez le quartier thermal avec le célèbre Friedrichsbad romano-irlandais (extérieurs) et le quartier de la vieille ville.
EXPÉRIENCE : le sentier des cimes de la Forêt Noire. Départ pour une randonnée insolite à travers la Forêt Noire. Prenez de la hauteur en montant sur une tour s'élevant à 40 mètres d'altitude, un pont suspendu à 60 mètres au-dessus du sol. Vous serez accompagné d’un guide qui vous donnera des explications sur la faune et la flore de la région. Depuis la tour panoramique, vous admirerez le Jura Souabe, le Kraichgau, ou encore la tour de télévision de Stuttgart. Pour descendre, deux possibilités : à pied ou par le pentaglisse (en supplément – à régler sur place).
Soirée de gala.
Navigation de nuit vers Strasbourg.
Petit déjeuner buffet à bord. Débarquement à 9h. Fin de nos services.
LES PLUS CROISIEUROPE
- Pension complète - BOISSONS INCLUSES aux repas et au bar
- Cuisine française raffinée - Dîner et soirée de gala - Cocktail de bienvenue
- Wifi gratuit à bord
- Système audiophone pendant les excursions
- Présentation du commandant et de son équipage
- Animation à bord
- Assurance assistance/rapatriement
- Taxes portuaires incluses
Les temps forts
- Le grand classique du Rhin romantique
- Rüdesheim, un voyage dans le temps au musée de la musique mécanique(1)
- Mayence et le musée Gutenberg(1-3)
- Baden-Baden(1), élégante cité thermale
- Remise Enfant de 2 à 9 ans : - 20%
Carte nationale d'identité ou passeport en cours de validité obligatoire. Les ressortissants hors UE sont priés de consulter leur ambassade ou leur consulat.
Formule port-port sans acheminement
Pour des raisons de sécurité de navigation, la compagnie et le commandant du bateau sont seuls juges pour modifier l'itinéraire de la croisière.
(1) Excursions optionnelles.
(2) Le musée Gutenberg est fermé les lundis.
(3) Selon la disponibilité des embarcadères, l’escale de Rüdesheim peut être précédée d’une escale à Bingen ; le déroulé des excursions peut être modifié.
(4) Possibilité d'acheminement depuis votre région, nous consulter.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Informations valides pour l'édition 2024
Organisateur technique : Croisieurope
Inclus / Non inclus
Notre prix comprend.
la croisière en pension complète du dîner du J1 au petit déjeuner buffet du J6 - les boissons incluses à bord (hors cartes spéciales) - le logement en cabine double climatisée avec douche et WC - l'animation - l'assistance de l'équipe d'animation à bord - le cocktail de bienvenue - la soirée de gala - l'assurance assistance/rapatriement - les taxes portuaires.
Notre prix ne comprend pas
les boissons figurant sur les cartes spéciales, les boissons prises pendant les repas lors des excursions ou des transferts - l'assurance annulation/bagages - les acheminements(4) - les excursions optionnelles (à réserver et à régler à bord ou à l'agence) - les dépenses personnelles.
- Qualité-Prix
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france-allemagne Le 4 septembre 1962, le général de Gaulle entamait un voyage outre-Rhin Pour l’Histoire, pour l’Europe
Du 4 au 9 septembre 1962, le président français parcourt toute l’Allemagne en prononçant une dizaine de discours, dont six en allemand appris par cœur, afin d’exalter le rapprochement des deux pays.
La visite de ce soldat français, qui avait combattu l’Allemagne lors des deux guerres mondiales, se révèle un succès « au-delà de toute espérance », selon les témoins d’alors, dans un pays hanté par le sentiment de culpabilité de l’Holocauste, marqué par sa défaite et sa division après la construction du Mur de Berlin en 1961.
Arrivé à Bonn, la capitale d’alors, le général de Gaulle continue par Düsseldorf, Duisbourg, Hambourg, Munich, Stuttgart puis Ludwigsburg.
A Duisbourg, il s’adresse aux ouvriers de l’usine sidérurgique de Thyssen, les appelant « Meine Herren » - Messieurs. A Hambourg, il parle à l’armée. A Ludwigsburg, il « félicite les jeunes Allemands […] enfants d’un grand peuple qui […] au cours de son histoire, a commis de grandes fautes ».
Le 22 janvier, on commémorera le traité de l’Elysée
Ce dernier discours, prononcé devant plus de 7 000 personnes, symbolise le changement de génération, et par conséquent de perspective. Angela Merkel et François Hollande le commémoreront le 22 septembre. Plus tard que la date initiale, pour des raisons de calendrier.
Dès demain, les ministres des Affaires étrangères Guido Westerwelle et Laurent Fabius rendent hommage à Bonn au rapprochement des deux pays.
Ces festivités précèdent la grand-messe à Berlin, le 22 janvier prochain, du cinquantenaire de la signature du traité de l’Elysée entre de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer, fixant les objectifs d’une coopération bilatérale.
Ces commémorations surviennent dans un climat tendu par la crise de la zone euro. Elle met en évidence les différences d’approche en matière de politique économique des deux pays.
« Sur un socle européen commun assez solide, ils se querellent sur la meilleure voie pour sortir de la crise », constate Henrik Uterwedde, directeur adjoint de l’Institut Franco-Allemand de Ludwigsburg (dfi). Avec, selon un schéma récurrent dans les relations des deux pays, la France plus favorable à une politique keynésienne et l’Allemagne, pétrie d’ordolibéralisme, prônant moins d’intervention de l’Etat.
Hollande et Merkel, nés en 1954
Lors de leur dernière rencontre à Berlin, le 23 août, M me Merkel et M. Hollande ont promis d’assurer la pérennité du moteur franco-allemand. Tous deux nés en 1954, ils sont beaucoup moins marqués par le pays de l’autre que ne l’étaient Charles de Gaulle et Konrad Adenauer. Et peut-être moins animés par l’élan des pères fondateurs.
François Hollande parle peu allemand - qu’il a appris en seconde langue -, contrairement à de Gaulle. Alors que Konrad Adenauer connaissait un français de base, enseigné à l’école, Angela Merkel a appris le russe et l’anglais en RDA et fait partie, comme elle l’avait elle-même souligné dans son premier discours devant le parlement de l’UE, des « jeunes Européens » qui ont découvert l’Union après la chute du rideau de fer en 1989.
- France - Monde
Dur à Traduire... 04 sept. 2012
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Trèves, sur les traces des Romains
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Partir en voyage scolaire en Allemagne avec Vefe Voyages Educatifs
Vous êtes professeur ou chef d’établissement et vous souhaitez organiser un voyage scolaire en Allemagne pour enrichir vos programmes scolaires, renforcer le système éducatif ou simplement apprendre l’allemand ? Vefe Voyages Educatifs accompagne chaque projet pédagogique pour concevoir un voyage éducatif adapté à votre établissement scolaire. Confiez-nous l’organisation de vos séjours. Notre équipe réalise les séjours scolaires outre-Rhin pour les collégiens et les lycéens. Découvrez des lieux incontournables d’Europe lors de votre voyage pédagogique en Allemagne !
PLUS DE 30 ans d’expérience dans les voyages éducatifs en Allemagne
L’organisation de voyages lors d’une année scolaire est un travail à plein temps. C’est pourquoi Vefe Voyages Educatifs dispose de toutes les garanties professionnelles et autorisations nécessaires pour la conception de voyages pédagogiques ou de voyages scolaires éducatifs pour accompagner les personnels enseignants. Notre équipe conçoit des voyages scolaires en Europe et en Amérique du Nord (nécessite d’être muni d’un passeport) depuis plus de 30 ans. C’est pourquoi organiser un voyage scolaire implique d’être accompagné par une équipe de professionnels performants. Notre organisme s’assure de la bonne organisation du séjour scolaire pour l’épanouissement de vos élèves et accompagnateurs : excursion, visite guidée, transport en autocar…
Vefe Voyages Educatifs propose ses services pour l’ensemble des établissements scolaires du territoire français. Sorties et voyages sont proposés avec l’équipe enseignante et selon le budget dédié. Un devis sur mesure est alors réalisé pour votre voyage de classe. Nous mettons notre expertise à la disposition des professeurs, accompagnateurs ou tout autre membre des personnels enseignants académiques. D’un séjour scolaire pour perfectionner ses compétences linguistiques à un séjour en immersion totale autour des incontournables du pays de destination, nous nous adaptons à chaque projet.
Retrouvez notre brochure développement durable 2023/202 4 pour organiser votre projet de voyage responsable, en France ou à l’étranger.
Bienvenue en Allemagne !
Découvrez avec vos élèves le charme de l’Allemagne. Rien de tel qu’un voyage scolaire dans les différentes régions allemandes pour saisir la richesse de ce pays. Un voyage en Allemagne c’est l’avantage d’un projet éducatif insolite à deux pas de la France (seule la carte nationale valide est nécessaire pour s’y rendre, ainsi que les autorisations de sortie de territoire pour les mineurs). Préparez avec notre équipe des séjours à la rencontre des trésors de la Bavière à la Forêt noire et le lac de Constance, des châteaux de l’époque médiévale à Berlin l’intemporelle.
De nombreuses thématiques s’offrent à vous et à vos élèves, enfants et adolescents ! Un séjour en Allemagne est la garantie d’une immersion linguistique complète en sortie scolaire. Partez à la rencontre des grandes villes allemandes et de leur histoire : Berlin et l’Île aux musées, Stuttgart et l’automobile, l’envoûtante Munich, Brême et ses musiciens, Nuremberg et l’holocauste… L’Allemagne c’est aussi de nombreux monuments classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, une géographie unique entre monts et vallées, contrées verdoyantes parsemées de lacs et de forêts.
Ce pays, membre fondateur de l’Union Européenne, est parfait pour monter un programme éducatif à tout âge des élèves du collège au lycée autour de lieux incontournables. Les ados pourront d’ailleurs mener des excursions dans de nombreuses régions allemandes. Les auberges de jeunesse y sont très répandues et accueillent les élèves du collège comme les lycéens. Les sorties scolaires y sont légion et à tout âge pour un voyage éducatif réussi. Un séjour en Allemagne permet de faire converger de nombreux objectifs prévus lors du temps scolaire grâce à un riche patrimoine, une culture et une histoire hors du commun !
Willkommen in Deutschland !
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Des sommets alpins à la mer du Nord, le Rhin traverse l’ Europe en favorisant les échanges culturels entre les différents pays. Lors d'une croisière sur cette voie navigable, la plus longue du vieux continent, on prend plaisir à admirer les magnifiques paysages qui défilent avant de s’arrêter dans les plus belles villes suisses, allemandes et hollandaises. Chaque escale est une formidable immersion culturelle marquée par la visite des monuments et les rencontres avec la population locale. N’attendez plus et embarquez pour une belle aventure.
croisière sur le Rhin
Les plus belles villes à découvrir lors d’une croisière sur le rhin.
La ville suisse de Bâle est la première étape marquante d’une escapade sur le Rhin. Capitale mondiale de l’horlogerie, cette cité aux allures de grand village médiéval est un vrai bijou à explorer paisiblement le temps d’une escale. En Allemagne , Breisach est un charmant hameau bâti juste à la limite de la frontière française. Dominé par la collégiale Saint-Étienne, le centre historique a préservé ses fortifications et vous invite à contempler la beauté de l’Alsace. Une bifurcation à Strasbourg est possible lors de cette escale. Mondialement célèbre pour sa cathédrale qui s’élève à 157 mètres de haut, Cologne est un grand centre urbain allemand qui a su retrouver la splendeur du passé. Incontournable, le musée Ludwig abrite l’une des plus importantes collections de tableaux de Pablo Picasso. En arrivant aux Pays-Bas , laissez-vous charmer par la magie unique d’ Amsterdam , où les canaux et le Rhin sculptent un panorama urbain exceptionnel. De la maison de Rembrandt à celle d’Anne Frank, les trésors culturels à explorer sont pléthoriques.
Des paysages vallonnés et enchanteurs
Une croisière sur le Rhin vous dévoilera une succession de paysages vallonnés et verdoyants ponctués par la présence de nombreux châteaux. Classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO, la vallée du Haut-Rhin située entre Bingen et Coblence est l’une des régions les plus pittoresques d’ Europe . On y trouve entre autres le château de Katz, celui de Marksburg ainsi que le magnifique ouvrage néogothique de Stolzenfels. Idéale pour une escapade romantique, une croisière rhénane vous plonge également dans l’immensité champêtre de l’Allemagne. En faisant un petit détour au lac de Titisee, vous pourrez vous détendre à l’ombre des pins. Tout au long de votre balade fluviale, goûtez aux spécialités culinaires de chaque région où vous faites escale. Des gaufres néerlandaises à la bière Kölsch servie à Cologne en passant par le flammenkuech alsacien, votre idylle promet d’être gourmande.
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Première étape, super rapide
Pouvez-vous renseigner votre email , avant de faire connaissance, commencez par vous identifier, vous ne trouvez plus votre mot de passe , vous préférez nous voir pour de vrai , ca tombe bien, on n’est jamais très loin .
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Revue belge de géographie
Accueil Numéros 3 De part et d’autre du Rhin. Descr...
De part et d’autre du Rhin. Descriptions géographiques et représentations nationales dans les Causeries du voyage franco-allemand de Victor Duruy (1860)
L’historien Victor Duruy effectue en 1860 un voyage sur le Rhin et le Danube qui lui permet de parcourir le Sud de l’Allemagne. Il a laissé de ce périple un récit relativement original, par sa forme comme par son contenu. Il profite de ses observations géographiques et ethnographiques pour se livrer à une analyse comparée des deux territoires situés de part et d’autre du Rhin, qui lui permet de démontrer la supériorité de la France sur l’Allemagne. Ainsi ce voyage sert-il moins à la découverte d’un espace déjà connu par des lectures nombreuses, que de vérification et de justification. Il permet de confirmer un certain nombre de représentations et de promouvoir un discours patriotique qui, dans le contexte de montée des tensions, permet de défendre un statu quo frontalier menacé par l’expansionnisme prussien.
French Historian Victor Duruy’s 1860 travel on Rhine and Danube gives him rise to go all over South of Germany. He let a diary of this journey, original in terms of both content and form. His geographical and ethnographical observations allow him to make a comparison between territories on both sides of Rhine, and to prove France’s superiority to Germany. So this is not so much a discovery travel as a confirmation and justification one. In places already known by many years of studies, the Historian can confirm several images and clichés. Furthermore it makes him able to take a patriotical line that allows him to defend border status quo between France in Germany in a time of rise of Prussian claims on Rhenish area.
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1 La question de la perception de l’espace constitue l’un des éléments majeurs d’appréhension des cultures géographiques, elles-mêmes fondatrices des savoirs objectifs qui constituent cette discipline en science. De façon particulièrement marquée durant la période qui voit l’émergence de la géographie moderne, cette perception est déterminée par un certain nombre d’éléments non scientifiques, notamment les imaginaires personnels et les considérations politiques (Besse, 2010). Le récit que l’historien Victor Duruy a tiré de son voyage en Allemagne en 1860 est tout à fait emblématique de cette approche. Motivée par un impératif positiviste de description scientifique de la réalité du terrain parcouru, la façon dont il appréhende le territoire est fortement influencée par un système de représentations imprégné de déterminisme et de patriotisme. Nullement original dans ses objectifs comme dans son approche, il l’est davantage dans l’apparente contradiction qui préside à son observation comparée des territoires français et allemand, tels qu’ils se déploient de part et d’autre de la vallée du Rhin. Cette traversée et l’analyse géographique qu’il en tire sont en effet pour lui, paradoxalement, l’occasion d’affirmer ou de réaffirmer son amour de la France en même temps que de la paix européenne, en montrant comment l’espace s’organise autour d’un axe fluvial vu à la fois comme un élément de séparation et de rapprochement. Au-delà de cette apparente contradiction, il s’agit de comprendre la façon dont pouvait être perçue en ce milieu du XIX e siècle, la géographie des territoires situés de part et d’autre du Rhin, régions stratégiques à une époque où la rivalité franco-allemande, latente depuis les conflits franco-prussiens de la période napoléonienne, place ces régions au cœur des enjeux géopolitiques européens.
Le récit de voyage d’un historien géographe
Un périple vers l’orient.
- 1 On lui doit également une Introduction à l’histoire de France , ouvrage de description géographique (...)
- 2 Les pages indiquées pour les citations renvoient une fois pour toutes à l’édition de 1864, en un vo (...)
2 Lorsqu’il entreprend en 1860 son voyage vers Constantinople, Victor Duruy est un professeur parisien réputé, historien de formation et de profession, mais très attaché à la géographie (Geslot, 2009). Sa carrière d’auteur de manuels a commencé par la publication de plusieurs ouvrages de cette discipline, dans lesquels il développe des éléments de réflexion didactique et épistémologique. Véritablement intéressé par cette science, il a même tenté, en vain, en 1858, d’obtenir la chaire de géographie de la Sorbonne 1 . C’est d’ailleurs sous le titre de “Causeries géographiques” que paraît dans un premier temps le récit de son voyage en Europe centrale et orientale. Ce goût pour la géographie, guère étonnant pour un épigone des romantiques – qui ont contribué à faire de cette discipline un préalable nécessaire à toute étude historique –, explique la façon dont il entreprend et conçoit son voyage, ainsi qu’il l’explique au début du récit. “La terre où (l’homme) a vécu et conquis la renommée conserve quelque chose de lui-même”, écrit-il (pp. 3-4) 2 . Le territoire est ainsi vu comme une archive, et le voyage, comme une enquête historique, lors de laquelle il s’agit de retrouver dans le paysage la trace des faits passés. C’est d’ailleurs ce qui lui fait préférer le voyage par terre, car la mer “ne garde rien, l’oublieuse qu’elle est, des hommes, des grandes choses et des peuples qu’elle a vu passer.” Durant tout son récit, il n’a ainsi de cesse de raconter l’histoire qui s’est jouée dans les différents lieux traversés ou approchés.
3 Si Victor Duruy, habitué des voyages, n’explicite pas les raisons de celui de 1860, qui doit le mener par les Balkans vers Constantinople, celui-ci s’inscrit clairement dans la tradition pluriséculaire du voyage en Orient. Ce périple est dès lors tout sauf exceptionnel (Berty, 2001). En dépit des divisions administratives et des aléas politiques, cette région d’Europe orientale est en effet, depuis longtemps une destination ou un point de passage pour les voyageurs ouest-européens. Quant au sud de l’Allemagne, il est également bien connu : la vallée du Rhin est ainsi devenue depuis le retour des Anglais sur le continent en 1815 une région touristique majeure (Ayçoberry, 1981). Victor Duruy trouve par ailleurs en son maître, Jules Michelet, un précédent commode : celui-ci a en effet effectué à l’été 1842 un voyage outre-Rhin dont l’élève devenu professeur reprend quasiment l’itinéraire, dix-huit ans plus tard (Viallaneix, 1998), par Strasbourg, Karlsruhe, Stuttgart, Augsbourg et Munich. C’est seulement une fois remonté à Ratisbonne que commence le périple sur le Danube, qui le mène de Passau à Bucarest en passant par Vienne, Budapest et Belgrade. De ce voyage, nous ne savons combien de temps il a duré : à part les premières, ses lettres ne comportent aucune date, et nous n’avons pu identifier aucune autre source sur ce voyage, mis à part une rapide évocation dans ses Notes et souvenirs (Duruy, 1901, I, pp. 86-92).
Carte du voyage de Victor Duruy
Les enjeux du récit
4 La forme que prend le récit de voyage n’est pas plus originale que son objet : il consiste en une série de trente lettres de Victor Duruy adressées à son éditeur Louis Hachette, pour être publiées, à partir de 1861, dans sa revue Le Tour du monde , journal illustré de voyages. Le texte est accompagné de nombreuses illustrations dues au dessinateur Lancelot. Lorsque Victor Duruy est nommé ministre de l’Instruction publique le 23 juin 1863, c’est ce dernier qui prend le relais de la publication : il a lui aussi effectué le voyage, à la suite de l’historien, afin d’y effectuer les dessins qui illustrent les articles, au nom de ce principe de “précision graphique” qui préside alors également au genre du récit de voyage (Daunais, 1996). C’est donc de sa plume que sont les articles suivants, qui mènent le lecteur de Vienne à Bucarest. En outre, en 1864, la maison Hachette réunit et fait paraître en un volume les premiers articles, dus à Victor Duruy, sous le titre Causeries de voyage. De Paris à Vienne .
5 Plus qu’une simple correspondance, cependant, ces textes constituent un vrai travail d’érudition, sûrement recomposé après le retour de l’auteur en France. Tour à tour géographe, historien, ethnographe, soucieux également de décrire les enjeux plus géopolitiques dont relèvent les régions qu’il traverse, critique d’art aussi, à l’occasion, Victor Duruy n’utilise pas que ses observations et sa vaste culture. Il se base sur d’autres études, d’autres ouvrages : des récits de voyage antérieurs (comme Du Rhin au Nil de Xavier Marmier), des guides touristiques, des Mémoires de personnages ayant traversé ces régions, dont il emporte d’ailleurs certains exemplaires avec lui (p. 217) ; des dictionnaires de géographie enfin (p. 136). Car le but du voyage relève avant tout de l’observation scientifique. “Voir et comprendre” : tel est l’objectif que Victor Duruy se fixe afin de pouvoir ensuite “raconter (...) ce que l’on a vu et ce que l’on a compris” (p. 2). Explications géographiques, analyses ethnographiques et érudition historique se mêlent donc, sans constituer toutefois un pur modèle scientifique. Le texte mêle aussi souvenirs, impressions personnelles et critique esthétique, et se présente à la fois comme un essai, un guide, et un récit. À la prétention positiviste qui est celle de l’intellectuel, du savant, s’ajoute la dimension subjective propre au voyageur romantique (Daunais, 1996). Le titre initial, en oxymore, est emblématique de ce caractère ambivalent du récit de voyage, si récurrent au XIX e siècle : ces Causeries géographiques mêlent en effet la dimension cognitive et donc nécessairement rigoureuse de l’approche disciplinaire (“géographiques”) qui fixe le contenu, à la légèreté formelle du ton et du style qui se veulent d’une grande liberté (“causeries”). C’est là d’ailleurs un cadre éditorial presque imposé, puisque le prospectus du Tour du monde de 1864 indique clairement vouloir donner satisfaction à “ceux qui veulent s’instruire et ceux qui désirent se distraire.” C’est cependant au-delà de ces deux dimensions que s’inscrit l’intérêt de ce récit de voyage : dans le discours qui est tenu sur les territoires, dans la perception de l’espace qu’il révèle et dans les effets identitaires qu’il induit.
Le Rhin frontière : deux territoires en opposition
Le territoire français : un modèle de richesse et d’organisation.
6 Les six premières lettres écrites par Victor Duruy sont consacrées à une description très laudative du territoire français, qu’il traverse d’Ouest en Est, de Paris à Strasbourg. Cette trajectoire quasi-rectiligne livre d’ailleurs une vision intéressante de l’espace français, qui aboutit à une description en coupe permettant de saisir l’esprit géographique de chacune des quatre régions successivement traversées : Île-de-France, Champagne, Lorraine, Alsace. Ce trajet, effectué en train, ne permet d’ailleurs guère d’autre perspective ; l’appréhension de l’espace par le voyageur de l’intérieur de son wagon présente en effet certaines particularités qui l’influencent directement : mobilisation du seul sens de la vision, succession relativement rapide de scènes et de panoramas, captation ponctuelle de certains détails du paysage suscitant des évocations… (Desportes, 2005). Cela favorise à la fois une approche synthétique de la région traversée, et la digression dans le temps et dans l’imaginaire. Victor Duruy lui-même, “fermant les yeux du corps pour ouvrir ceux de l’esprit”, est pleinement conscient de ce qu’il considère comme un des inconvénients majeurs du voyage moderne (pp. 8, 12, 42).
7 Ce sondage à travers les régions du Nord-Est de la France est cependant pour lui l’occasion de vanter les beautés et mérites de chacune d’entre elles. L’Île-de-France, d’abord, “pays assez riche”, “zone de terres fertiles”, constituant une “oasis de verdure” autour de Paris (p. 8). Ensuite la Champagne, plus défavorisée dans sa partie dite pouilleuse, mais région prospère néanmoins, grâce à ses vignes, base d’une richesse symbolisée par les champagnes Clicquot, élément essentiel du rayonnement du nom français en Europe. Du reste, cette Champagne connaît également “de riches terroirs où reparaît une belle et puissante végétation”, et recèle des paysages d’une grande poésie (pp. 11-21). La Lorraine n’est pas en reste, avec notamment “la fraîche et jolie vallée de la Meurthe”, non plus que la région de Saverne : “des forêts, des prés, des champs, de la fertilité, du travail et sans doute du bien-être” (pp. 40, 47). Victor Duruy insiste sur les atouts nombreux dont la nature a comblé le territoire national, facteur essentiel de la domination de la France qui possède notamment “le plus admirable système hydrographique de l’Europe” et “un des meilleurs” minerais de fer du monde (pp. 52, 26).
8 Richement doté par la providence, le territoire français est aussi un modèle d’organisation efficiente. On le voit tant à l’échelle locale, dans la description du bassin industriel, aux activités variées, de la vallée de la Blaise (pp. 26-27), qu’à l’échelle régionale, par la démonstration de la parfaite organisation spatiale de l’Alsace (p. 69). La structure économique idéale du pays, qui concentre les richesses naturelles et le potentiel humain, explique sa bonne organisation sociale et morale : le territoire français allie en effet la modernité industrielle à la tradition agricole, et favorise la prospérité.
9 Le territoire présente d’ailleurs également une disposition naturelle parfaite du point de vue de la stratégie. Le Bassin parisien constitue un ensemble de fortifications naturelles concentriques nécessaires à la protection du pôle de richesse et de commandement qui en constitue le centre (pp. 22-23) : on retrouve là l’image bien connue des “assiettes empilées” souvent associée la morphologie du Bassin parisien. La Lorraine, à son tour, constitue un parfait exemple d’organisation stratégique naturelle, véritable “place forte dont les Vosges, l’Ardenne et l’Argonne forment l’enceinte, la Moselle et la Meuse les fossés, Metz la citadelle, Thionville le poste avancé.” Ce qui explique d’ailleurs que la région ait fourni à la France et Jeanne d’Arc, et de grands maréchaux (pp. 32-37). Les mêmes considérations stratégiques expliquent également, à plus grande échelle, le rôle joué dans l’histoire par les Trois Évêchés (pp. 40-41).
10 Le discours géographique ici tenu a un sens tout à fait explicite : celui d’une exaltation patriotique du sol français. On retrouve là, clairement, l’influence de Jules Michelet, autre historien romantique ayant fait œuvre de géographe, dont Victor Duruy fut successivement l’élève et le collaborateur, dont il est l’un des disciples les plus fidèles. Dans son fameux Tableau de la France , Michelet s’était employé à montrer, dans chaque région, l’harmonie entre le paysage, la population et l’histoire, contribuant ainsi à fonder “un imaginaire de la nation” (Petitier, 1997) dans lequel Victor Duruy s’est toujours retrouvé, et qu’il n’a cessé de sa vie d’entretenir, dans son œuvre comme dans son enseignement. Les détours continuels par l’histoire dans son récit ne sont ainsi pas seulement le fruit d’un penchant intellectuel et professionnel : ils permettent d’affirmer, comme chez Michelet, la double légitimité, spatiale et historique, de la supériorité française. Partout, Victor Duruy insiste sur le caractère national de la région traversée, sur la francité des territoires et des populations. La Champagne, ainsi “est si éminemment française qu’elle n’a point de patois” (p. 24). La Lorraine, intégrée plus récemment, “est pourtant une des régions les plus françaises ; le cœur du pays y bat et tous les bras s’y arment quand il s’agit de la défendre” (p. 32). En Alsace, même caractéristique : “Les Alsaciens sont peut-être, avec les Lorrains, les plus français de nos provinciaux”, écrit-il, en évoquant la quasi-disparition du costume national et la forte résistance à la propagande pangermaniste venue d’outre-Rhin (pp. 60-61). Chaque région est française ; chaque région est la France. Alliée à une définition de la nation portant sur le sol et l’intérêt commun et non sur le sang (pp. 61-62), la démonstration géographique de Victor Duruy remplit son objectif : faire du territoire français une entité homogène et supérieure, un corps personnifiant la France et justifiant l’idée que cette dernière est placée au-dessus des autres nations.
Le territoire allemand : divisé et pittoresque
11 Passé le Rhin, la perspective de Victor Duruy change, non son objectif. L’idée est toujours de mettre en valeur la France et son territoire, et pour cela il est nécessaire de dévaloriser l’espace germanique, moins bien protégé, moins bien organisé, et moins riche.
12 La configuration du territoire, notamment en termes stratégiques, est un élément essentiel pour pouvoir juger de sa plus ou moins grande qualité. Or, si la France bénéficie de “cinq lignes de défense parallèles : le Rhin, les Vosges, la Moselle, la Meuse et l’Argonne”, en revanche “l’Allemagne n’en a que deux” : le Rhin et la Forêt Noire, elle-même “percée de cinq routes principales” qui ont constitué autant de chemins à l’invasion française, dans une série de conquêtes dont l’historien patriote se plaît à livrer le détail (p. 127). L’idée est de démontrer la mauvaise configuration naturelle du territoire allemand, en démontrant la mauvaise orientation du bassin du Neckar (p. 134) ou le faible intérêt du site de Stuttgart (p. 140). Mal configuré, le territoire allemand est aussi fort mal pourvu. À part une allusion, au demeurant rapide, à l’activité industrielle des environs de Stuttgart (p. 155), il n’y a aucune autre description de la modernité.
13 Mais le défaut principal sur lequel Victor Duruy insiste, c’est la division de l’Allemagne, parfaitement illustrée par la configuration du système de transports. “L’Allemagne ayant le bonheur de posséder une trentaine de princes, explique-t-il, chacun a son tronçon de voie ferrée”, avec une conséquence : des changements continuels de train, “des pertes de temps énormes, souvent d’effets ; quelquefois on perd même le convoi” (p. 116). Ainsi cet exemple lui permet-il d’opposer de façon symbolique les deux espaces situés de part et d’autre du Rhin. Alors qu’en France le trajet en train est direct, en Allemagne les continuelles ruptures de charge symbolisent la discontinuité. A l’est du fleuve, les régions se suivent, se juxtaposent, sans unité, empêchant le territoire d’être la base de cette dynamique nationale qui caractérise, au contraire, le savant agencement, la parfaite intégration de ces “petites patries” que sont les différentes régions françaises au sein du tout national, harmonieux, un et indivisible (Thiesse, 1997). Ici encore pointe l’idée de nation : ce sont les intérêts communs et la solidarité d’une population vivant sur un territoire uni qui en constituent le ciment ; la division du territoire, en empêchant ces liens de solidarité de se manifester, fait de la nation allemande une chimère.
14 Libre-échange, industrie, constitution en nation : trois de ces piliers qui fondent la modernité d’un peuple au XIX e siècle font défaut à l’Allemagne. Et le récit donne d’ailleurs souvent l’image d’un pays hors du temps, incapable de trouver sa place dans le présent, de s’y adapter, et qui ne vit pas dans le réel. Une grande partie du discours qu’il tient sur l’Allemagne correspond en fait à un vieux cliché : celui d’une population trop spirituelle, vivant “les yeux fermés, dans les brouillards de la métaphysique transcendante” (p. 93), celui aussi d’un territoire empli de contes et de légendes. À plusieurs reprises, Victor Duruy évoque cette caractéristique, notamment lorsqu’il décrit la Forêt Noire, avec ses “redoutables mystères” et ses “hideux squelettes montés sur des cerfs furieux” qui peuplent, à l’en croire, l’imaginaire paysan (pp. 131-133). Dès son entrée en Allemagne, il donne le ton : refusant au Rhin allemand les très rationnelles “considérations de géographie et d’histoire” développées à propos du Rhin français, il quitte volontairement le terrain de l’observation pour aborder celui du mythe. “Ce serait bien mal inaugurer un voyage dans le pays des rêves que de ne pas mettre au commencement quelque légende mêlant, comme il convient, le ciel, la terre et les eaux”, se justifie-t-il, avant de consacrer plusieurs pages à la narration de certaines de ces légendes (pp. 85-88 et 157-158).
15 La description du paysage permet par ailleurs de faire de l’Allemagne du Sud “une contrée très pittoresque”, surtout avec l’atmosphère pastorale qui règne dans les pays de Bade et Wurtemberg, jalonnées “de fraîches prairies où vit une population saine et vigoureuse de bûcherons et de charbonniers”, occupés l’été à travailler “mille objets de bois” durant les veillées, et l’automne à “la cueillette joyeuse des baies du merisier sauvage” (p. 132). Évoquant ces “mœurs pastorales et rustiques” empreintes de félicité, si chères aux romantiques, Victor Duruy semble ravi de retrouver l’image d’une Allemagne idéalisée, celle “de jolis villages avec leurs grands toits bruns aux silhouettes hardies et entourés de puissantes verdures, se (découpant) sur les fonds bleus de l’Alpe de Souabe, sous un ciel lumineux, mais voilé d’une brume légère” (p. 152). Ce paysage de carte postale, comme nous dirions de nos jours, se retrouve dans la description que Victor Duruy livre des Allemands eux-mêmes ; le texte insiste ainsi souvent sur les costumes traditionnels, relayés en cela par les nombreux dessins de Lancelot.
16 Du pittoresque au cliché, il n’y a qu’un pas que l’auteur n’hésite jamais à franchir. Son récit est peuplé d’Allemands rêveurs, fumeurs de pipe et buveurs de bières. Cette Allemagne-là vient tout droit de la culture littéraire du voyageur. Hoffmann, Dumas et Scribe sont tout à tour mobilisés pour constituer des références incontournables (pp. 119-122 ; p. 139). Victor Duruy se plaît ainsi durant son voyage à chercher et retrouver une Allemagne apprise dans les livres, des paysages d’opérette, des espaces idéalisés par l’imaginaire, et l’observation sert à confirmer cette image. Pour lui comme pour bien d’autres à l’époque, le voyage n’est pas découverte, mais vérification (Daunais, 1996 ; Saïd, 2005). Ainsi, l’Allemagne industrielle ne faisant pas partie de son univers mental – rappelons le caractère récent en 1860, de l’entrée des pays d’outre-Rhin dans le nouveau système économique – il ne la cherche pas et, lorsqu’il la voit (comme à Stuttgart), il ne s’y arrête pas. Et ce d’autant que cette image de modernité irait à l’encontre de sa stratégie de dévalorisation du territoire allemand.
Une géographie agressive ?
17 L’exaltation toute patriotique de la supériorité du territoire français qui imprègne la description géographique peut sembler empreinte d’agressivité anti-germanique. Ainsi l’auteur se réjouit-il, après l’avoir déplorée, de la division de l’Allemagne, qui permet de la maintenir à un rang inférieur en Europe (p. 147). Plusieurs passages renforcent cette idée. Victor Duruy fait ainsi remarquer non sans fierté nationale que, pour aller de Strasbourg au Rhin, il faut prendre “la porte d’Austerlitz, nom de bon augure pour une route menant de France en Allemagne” (p. 73). C’est justement à Strasbourg, et à propos de cette ville, que s’exprime le plus franchement le patriotisme de l’auteur. La ville est ainsi présentée comme l’avant-garde de la francité en territoire germanique, comme une capitale culturelle qui, du théâtre à la mode en passant par la peinture et la musique, fait rayonner l’esprit français aux portes de l’Allemagne, en tuant petit à petit les restes de culture germanique qui pourraient s’y trouver (pp. 56, 62 ; pp. 66-67).
18 Ces quelques remarques pleines de fierté patriotique ne doivent cependant pas donner l’image d’un Victor Duruy nationaliste au sens où on pourra l’entendre trois décennies plus tard : il n’y a pas vraiment d’anti-germanisme dans son propos, même lorsque son évocation de l’Allemand se résume aux clichés les moins flatteurs. Loin de se montrer agressif envers l’Allemagne, c’est au contraire l’agressivité de cette dernière qu’il dénonce, à travers l’évocation de quelques sites symboliques : les lieux de batailles du Nord-Est de la France d’abord, dont il tient à préciser qu’il s’agit “de victoires qui ont été bien près de sauver la France” et non “de batailles qui ont asservi des peuples ou satisfait l’orgueil d’un conquérant” (p. 22), ou encore le nouveau pont construit sur le Rhin dont il regrette la fortification du côté allemand (p. 77). Victor Duruy n’a ainsi de cesse de mettre en exergue, et de dénoncer, plusieurs années avant Sadowa, le militarisme allemand – particulièrement prussien –, et non l’Allemagne elle-même. Son discours est profrançais, très clairement, mais n’est pas anti-allemand ; au contraire : ce Rhin qui sépare les deux peuples peut aussi être, à l’en croire, un moyen de les rapprocher.
Le Rhin, miroir et trait d’union
Insensible frontière.
19 Il est un fait assez connu dans l’histoire des voyages que le passage de la frontière peut souvent susciter une grande émotion pour celui qui la traverse (Berty, 2001). Or, il n’en est rien pour Victor Duruy. C’est avec une grande froideur, sans exaltation particulière, qu’il décrit son entrée en Allemagne. “Nous avons, ce matin à huit heures, traversé le pont de Kehl”, écrit-il simplement, en ne retenant de ce passage que les formalités pénibles de la douane (pp. 89-92). Tout autre est le franchissement, quelques jours plus tard, d’une autre limite, plus symbolique : celle de la ligne de partage des eaux entre bassins rhénan et danubien, qu’il voit “comme la limite de deux mondes” : ce sont d’après lui les véritables “portes de l’Orient”, et la fin de l’Occident (p. 161). Cette idée de “deux mondes” qui se jouxtent et se regardent, il l’a en arrivant face au Danube, pas en traversant le Rhin. Mise à part la formalité de la douane, le passage de la frontière le laisse insensible ; il n’aperçoit aucun véritable changement et, au contraire une certaine continuité.
20 Cette négation du Rhin comme frontière se retrouve dans la description récurrente qu’il fait du réseau de transports qui couvre le Nord-Est de la France. Celui-ci, justement, abolit les barrières naturelles. Le canal de la Marne au Rhin (p. 54), comme la voie ferrée, se jouent des limites naturelles et favorisent les échanges de part et d’autre du Rhin, et même au-delà, puisque le nouveau pont sur le fleuve “mettra Vienne à trente-sept heures de Paris”, et représentera ainsi un avantage économique non négligeable (p. 77). Plus que de barrière, le Rhin joue donc ici un rôle d’interface, et Strasbourg en est le principal point de polarité : “il est déjà le marché de l’Alsace et d’une partie de la Suisse” (p. 60), écrit Victor Duruy, grâce à une situation idéale, “au point de rencontre de quatre lignes navigables qui aboutissent par le Rhin à la mer du Nord, par la Marne et la Seine à la Manche, par la Saône et le Rhône à la Méditerranée, par le Mein ( sic ), le canal Louis et le Danube à la mer Noire” (p. 56).
21 Il n’y a donc pas de solution de continuité avec le Rhin. D’où cette insensibilité au passage de la France en Allemagne ; d’où aussi ce report à plus tard du sentiment d’être véritablement de l’autre côté – report assez courant, et lié à l’appropriation très personnelle que chaque voyageur se fait des espaces qu’il franchit (Berty, 2001) : c’est seulement à Bruchsal, après Karlsruhe, que Victor Duruy s’exclame : “Me voici pour de bon en Allemagne” (p. 111). Jusque-là, il n’avait pas l’impression d’y être entré, ce qui est lié, ici encore, à la façon dont il voit le territoire qu’il parcourt : la plaine rhénane, si identique de part et d’autre du fleuve que celui-ci semble être un miroir. S’appuyant sur les recherches les plus récentes de la géologie, notamment sur les théories d’Élie de Beaumont affirmant que la plaine du Rhin constitue une vallée d’effondrement, Victor Duruy décrit “la plaine parfaitement unie qui s’étend des Vosges à la Forêt Noire et que le Rhin coupe en deux” (p. 64). Aussi écrit-il que “le pays de Bade est une répétition de l’Alsace” (p. 94), tant du point de vue de la géomorphologie que du paysage d’ailleurs, puisque “les collines de la Forêt Noire, comme celles des Vosges encore, sont chargées de ruines féodales” (p. 96). Il insiste aussi sur les réticences du Rhin à se laisser enfermer dans son statut de frontière : “son lit est un dédale d’île et de rives changeantes qui a donné bien des ennuis à la diplomatie” (p. 75).
22 Cette dévalorisation de la fonction frontalière du fleuve va plus loin. “Si nous étions encore au temps des petits États”, écrit-il, “il n’y en aurait assurément pas de plus enviable que cette vallée du Rhin, si bien circonscrite, depuis Bâle jusqu’à Mayence, par les Vosges et le Schwarzwald, avec le Rhin passant au milieu et ces villes qui semblent une guirlande de perles égrenées sur les bords” (pp. 95-96). Cette idée d’un État rhénan, et la vision de la réalité géographique qui la sous-tend, ne sont pas nouvelles (Badariotti, 1997) : de la Lotharingie médiévale à la napoléonienne Confédération du Rhin, elles ont déjà connu des concrétisations par le passé, dans des limites toutefois bien plus étendues que la structure envisagée par Victor Duruy, uniquement circonscrite à des frontières naturelles. Depuis 1815, une partie des libéraux, français et allemands, continuent à rêver d’une monarchie rhénane, indépendante et constitutionnelle (Ayçoberry, 1981). Notons cependant le conditionnel employé par Victor Duruy, qui semble rejeter cette idée dans l’utopie : l’heure est alors, en 1860, à l’affirmation des nationalismes, et ni la France ni les États allemands ne semblent prêts à renoncer à une partie de leur territoire pour constituer cet État que la nature semble avoir créé. C’est le moment où retombent les espoirs de fraternisation internationale, cristallisés lors du Printemps des Peuples ; Victor Duruy les exprime cependant, à sa façon. Car au-delà de la région rhénane, au-delà même des nations française et allemande, c’est bien, dans une certaine mesure, à l’affirmation d’un idéal européen que le conduit sa traversée des territoires situés de part et d’autre du Rhin.
Une identité européenne par-delà le Rhin ?
23 À plusieurs reprises dans son récit, Victor Duruy note les similitudes dans la façon dont Français et Allemands ont aménagé leur territoire. Nous avons déjà évoqué la question des réseaux de transport, qui traversent la ligne rhénane sans solution de continuité. Il en va de même en matière de construction et d’urbanisme. Le meilleur exemple peut-être réside dans la ville de Karlsruhe, dont il rappelle qu’elle fut créée à partir d’un pavillon de chasse, ce qui le conduit naturellement à faire l’analogie avec Versailles (p. 101). On retrouve ainsi de part et d’autre du Rhin, et même dans toute l’Europe, des éléments identiques d’organisation urbaine. “L’interminable rue du Neckar” qui relie Stuttgart à Cannstadt représente ainsi un modèle de rue “que l’on voit maintenant dans toute l’Europe” (p. 139). Identité architecturale qui se retrouve dans la mode pour le médiévalisme, qui touche également tout le continent (p. 135).
24 Victor Duruy a-t-il le projet de mettre en avant l’idée d’une identité culturelle européenne ? On peut le penser, d’autant plus que les prémices d’un idéal européen se font jour au XIX e siècle, dans l’élan romantique du Printemps des peuples et des utopies pacifistes héritées de l’époque moderne. Il faut cependant nuancer son adhésion à ce courant de pensée. D’abord, les références à ces similitudes sont ponctuelles, dispersées dans l’ouvrage, et ne constituent nullement un axe majeur du récit, contrairement à l’évocation du pittoresque allemand ou de la richesse de la France. En outre, cette idée de transferts culturels par delà les frontières territoriales est encore très marquée par la perspective patriotique : Victor Duruy s’en félicite, certes, mais surtout lorsqu’il s’agit de l’influence française en Allemagne. Il insiste ainsi sur la domination de la lingua franca outre-Rhin (p. 107), aime aussi à y voir la diffusion des productions culturelles françaises (mode, imprimés, théâtre…) (pp. 103, 108 ; pp. 140-144). Cette nouvelle affirmation de la domination française relève là encore d’un patriotisme viscéral, mais sans agressivité. Chez de nombreux intellectuels romantiques, l’idée que la France marche en tête des nations et tient le flambeau du progrès grâce auquel elle éclaire l’humanité est centrale dans la vision du monde, et si cette situation lui donne des droits, elle lui confère aussi des devoirs moraux.
25 D’ailleurs, si Victor Duruy s’exclame, en écho à Musset, “vous l’avez eu votre Rhin allemand” (p. 85), il ne tombe pas dans les travers nationalistes de son époque et ne cherche nullement à rattacher le fleuve à tel ou tel territoire. Au contraire en fait-il un élément de la géographie européenne, et de sa vallée entre Bingen et Coblence “une des plus belles de l’Europe” (p. 84). Cette expression n’a pas seulement pour but de hiérarchiser les différentes vallées du continent – qu’il connaît du reste assez peu. Elle permet surtout de placer le fleuve à une autre échelle que celle des États. C’est une façon pour lui de ne pas entrer dans la querelle séculaire, exprimée dans les revendications opposées de la rive gauche du Rhin pour les uns, et du Rhin allemand pour les autres. Son rappel du vers de Musset a surtout pour but de montrer qu’il ne souscrit pas, ou plus, à l’idée d’une appartenance nationale du Rhin. Ce fleuve est “la barrière des nations” écrit-il, “où Rome s’arrêta, où la France est venue” (p. 84) : non pas un élément d’un territoire national, mais une limite. Certes, cela lui permet d’affirmer, sans le proclamer ouvertement, son attachement au principe, honni des pangermanistes, de la frontière naturelle – dont il double la légitimité en rappelant son historicité. Mais cela lui permet surtout de promouvoir le renoncement à toute prétention territoriale sur le Rhin : “nous ne vous le redemanderons pas, écrit-il, parce que le temps des conquêtes, mêmes légitimes, est passé, et qu’il ne doit plus s’en faire que du consentement des nations.” Il réclame ainsi, face aux prétentions, sans cesse réaffirmées alors, des patriotes allemands, le gel définitif de la frontière au fleuve. À nouveau, il répond à ce qu’il perçoit comme l’expansionnisme germanique, non par la surenchère nationaliste, mais par un langage d’apaisement : il en fait, comme d’autres avant lui, une question non pas d’agrandissement, mais de sécurité (Ayçoberry, 1981).
26 Ce qui lui permet pour terminer d’affirmer un idéal de paix, rejoignant sur ce point, à nouveau, tout un courant intellectuel européen porteur d’un pacifisme continental dont le Rhin, “Nil de l’Occident” pour Lamartine, serait l’un des vecteurs. “Ah ! ce fleuve a bu trop de sang”, s’exclame-t-il (p. 85). Le temps est venu pour lui de la paix en Europe. Et cela passe, d’abord et avant tout, par l’apaisement des tensions nationalistes autour du Rhin.
27 Le récit par Victor Duruy de son voyage dans le Sud de l’Allemagne présente des caractéristiques que l’on retrouve souvent dans les ouvrages du même genre (Laboulais-Lesage, 2010). Son texte en effet, issu de notes de voyage mais largement réécrit, propose une description où se mêlent les résultats d’une observation qui se veut scientifique et des considérations empreintes de subjectivité, qui reflètent la volonté du voyageur de retrouver sur le terrain les réalités du “déjà lu”, pour pouvoir vérifier un certain nombre de clichés qu’il pourra ensuite, par son récit, continuer à diffuser. De ce point de vue, Victor Duruy se place dans la moyenne des représentations de ses contemporains.
28 Son observation, qui mêle les considérations géographiques et ethnographiques, lui permet par un va-et-vient permanent entre les réalités territoriales et humaines, de montrer la correspondance parfaite entre paysages et sociétés. A l’inverse de la perspective déterministe propre à la géographie romantique, il s’agit aussi pour lui de montrer que le territoire est le reflet de la société. La hiérarchie des peuples correspondant ainsi parfaitement à celle des territoires, Victor Duruy parvient en filigrane à démontrer par la géographie la légitimité de la supériorité de la France sur l’Allemagne. Le patriotisme inspire son analyse : l’idéologie imprègne son appropriation de l’espace. Pour autant, ces considérations géographiques n’alimentent pas un discours nationaliste. Bien au contraire, il s’agit aussi pour lui de démontrer, au-delà des différences entre les deux territoires, les points communs qui les rapprochent, les convergences à l’œuvre de part et d’autre du fleuve, et de promouvoir un idéal pacifiste, sinon européiste. Certes, il s’agit bien, au-delà de ces beaux principes, de prévenir l’expansionnisme prussien pour préserver l’équilibre européen si favorable à l’Empire français, par une géographie défensive, qui permet d’assurer le statu quo en Europe en montrant la légitimité des positions acquises. Mais quoi qu’il en soit des considérations d’ordre politique qui animent l’historien, il est évident que pour lui, en ce milieu du XIX e siècle, la géographie, ça sert aussi à faire la paix.
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1 On lui doit également une Introduction à l’histoire de France , ouvrage de description géographique du territoire français (1865).
2 Les pages indiquées pour les citations renvoient une fois pour toutes à l’édition de 1864, en un volume, du récit de voyage (Duruy, 1864).
Table des illustrations
Pour citer cet article, référence électronique.
Jean-Charles Geslot , « De part et d’autre du Rhin. Descriptions géographiques et représentations nationales dans les Causeries du voyage franco-allemand de Victor Duruy (1860) » , Belgeo [En ligne], 3 | 2012, mis en ligne le 13 mars 2013 , consulté le 17 septembre 2024 . URL : http://journals.openedition.org/belgeo/7361 ; DOI : https://doi.org/10.4000/belgeo.7361
Jean-Charles Geslot
Université de Versailles Saint-Quentin, [email protected]
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Les voyages forment la jeunesse : la mobilité européenne des notables strasbourgeois au tournant de la période contemporaine
Plan détaillé, texte intégral.
1 Voyager ne va pas de soi. L’étymologie est révélatrice à cet égard : le mot travel, en anglais, a la même origine que « travail ». Voyager implique une succession de tâches, plus ou moins maîtrisées par les patriciens strasbourgeois. Leur mobilité exige des compétences linguistiques dont ils disposent de par leur éducation. En référence aux travaux de Pierre Bourdieu sur le capital social et l’habitus, nous pouvons, à l’instar des sociologues et géographes contemporains, parler de capital et d’habitus de mobilité pour nos protagonistes 1 . L Les patriciens disposent d’un fort capital économique et spatial. Cela leur permet de jouir d’un peu de liberté, mais aussi de construire leur identité au contact des autres, à plusieurs échelles. Changer périodiquement d’espace tient d’ailleurs des habitudes patriciennes. L’année se partage, en effet, pour l’oligarchie aristocratique participant au gouvernement de la cité 2 , entre la campagne et la ville – à la fois l’agglomération proche du domaine rural, essentiellement Strasbourg, mais aussi Paris. L’opposition ville/campagne recoupe l’antagonisme Paris/province. Nos protagonistes sont, à plusieurs moments de leur existence, attirés par la capitale.
2 Mais ce n’est pas ce type de voyage qui nous intéresse ici. Celui de notre étude est bien plutôt un périple à géographie et chronologie variables, spécifique, illustré par le célèbre adage « les voyages forment la jeunesse ». Nous envisageons le voyage comme formation, motif littéraire classique, qui prend les couleurs de la réalité historique pour les jeunes patriciens strasbourgeois appartenant aux deux familles protestantes emblématiques de la cité alsacienne, les Turckheim et les Dietrich, en plein cœur de la Révolution française.
3 Les voyages de ces notables rhénans ont une autre dimension en commun. Les humanités, familières à ceux qui vont entreprendre un périple (quelle que soit sa nature), sont présentes au moins inconsciemment. La quête de l’ Odyssée ou de l’ Enéide, avec ses épreuves épiques, sortes de rites initiatiques, correspond aussi à la recherche d’une vérité. Si cet aspect n’est pas vécu avec intensité par les fils, on peut tout du moins supposer qu’il l’est par les pères qui, dans l’ensemble, ont appartenu à la franc-maçonnerie – le voyage, pour cette dernière, est comme la poursuite d’une terre promise, d’un trésor intérieur.
4 Les patriciens strasbourgeois s’inscrivent donc dans une ancienne tradition, remontant à l’Antiquité, avec laquelle renoue le Voyage du jeune Anarchasis en Grèce de l’abbé Barthélemy. Celui-ci contribue à rendre populaire le concept de voyage de formation, et fait partie des principales lectures des patriciennes strasbourgeoises.
5 Le voyage s’apparente à un « rude passage de l’âge adolescent à l’âge viril 3 », selon la belle formule employée par un jeune patricien alsacien, Guillaume de Turckheim, dans une lettre adressée à son père à qui il rend compte de ses études à Göttingen. Il participe du « développement de la jeunesse 4 ».
6 Pour ces patriciens alsaciens, l’odyssée masculine à l’orée de l’âge viril s’entreprend en Allemagne et en Suisse ; le voyage féminin, lui, s’inscrit essentiellement à l’intérieur de l’Alsace.
Approche sexuée du voyage
La vision masculine positive.
7 Les patriciens strasbourgeois conçoivent le voyage comme une nécessité dans la formation de leurs pairs. Ainsi, Henri de Turckheim 5 conseille vivement à son neveu Adrien Brunck 6 , qui vient d’obtenir brillamment sa licence, de s’accorder des loisirs. Il ne s’agit pas de continuer le cycle d’études mais, bien au contraire, de le rompre. Il estime que le temps de la méditation est passé, que celui de l’action est venu. Parcourir le monde ne peut être que bénéfique à son neveu, dont la santé a manifestement pâti des efforts acharnés qu’il a fournis. Ces voyages vont aussi lui permettre de mûrir, de devenir un homme par les découvertes faites hors du giron familial : « Il faudrait avant cela acquérir un peu plus l’usage et la connaissance du monde ; faire quelques voyages intéressants, et gagner peu à peu quelques années de plus 7 . » Les Dietrich et les Turckheim partagent une grande curiosité pour les hommes qu’ils rencontrent, les paysages qu’ils traversent, toutes les particularités du nouveau.
8 Il en va tout autrement pour les femmes : en temps de guerre ou de paix, la gent féminine a une image bien différente du voyage.
La perception féminine négative
9 La « Lili » de Goethe 8 illustre bien les inquiétudes d’une femme quant aux périples de son époux. Bernard-Frédéric de Turckheim 9 est amené, compte tenu de ses fonctions économiques, sociales et politiques, à voyager non seulement en France mais encore à l’étranger. C’est d’ailleurs parce qu’il est souvent par monts et par vaux que la correspondance avec sa femme est aussi importante, et nous pouvons en faire notre miel. Sous l’Empire, Lili de Turckheim craint pour la vie de son époux, pour sa santé comme pour sa sécurité. Elle le met en garde, exprimant ouvertement ses inquiétudes. Elle désire qu’il entame son périple accompagné, estimant que seul il courrait un trop grand danger. Son ton est presque suppliant, les appréhensions affleurent sous la plume : « J’espère que tu ne voyageras pas seul et te le demande comme une grande faveur, les chemins sont mauvais [...] ne voyage pas seul je t’en conjure 10 . » Quand elle-même est amenée à prendre la route, Lili consulte son époux sur le bon choix à faire. Les déplacements dépendant fortement des conditions météorologiques, elle réfléchit, pense au meilleur itinéraire en fonction des circonstances, et peut tout à fait écouter un avis amical divergeant de celui de son mari, s’il paraît raisonnable et fondé : « Je ne choisirai peut être pas, pour notre retour le chemin que tu m’avais d’abord indiqué, il nous détournerait trop, et nous ferait perdre quelques jours que je préfère donner dans ce moment ci à nos amis d’ici 11 . »
10 Car la mobilité est aussi une réalité féminine, comme le révèle le journal d’une jeune patricienne, Octavie de Berckheim.
La géographie alsacienne d’une diariste férue de voyages littéraires
11 La géographie du journal 12 d’Octavie de Berckheim 13 est parfois indiquée. Un tableau récapitulatif de ces mentions topographiques, liées aux indications temporelles existantes, permet de saisir la circulation épisodique de cette jeune patricienne. Octavie choisit d’emmener son journal avec elle, ce qui révèle toute l’importance qu’elle lui accorde. C’est à la fois quelque chose de précieux, mais aussi de secret ; c’est pourquoi il l’accompagne partout. Sa place est dans une boîte qu’elle ferme à clé, ne souhaitant pas qu’il soit lu : « Mais je termine, pour mettre ce cahier dans ma cassette, qui, avec nos malles, va partir en avant. Et moi-même, je me mettrai en voyage demain pour aller vers mes plus tendres amies. »
Approche sexuée du voyage. La géographie alsacienne d’une diariste férue de voyages littéraires
Géographie du Journal d’Octavie
12 Octavie sillonne l’Alsace en compagnie de sa famille, et fait également une incursion en Suisse. Le point de ralliement est la demeure familiale de Schoppenwihr, loin devant le Bocage et Jebsheim. Le journal d’Octavie, ancré dans son temps, comprend une réflexion intéressante sur la perception du voyage de formation à la fin du Siècle des lumières. La gent féminine alsacienne explore alors le monde par l’intermédiaire d’autres yeux 14 . Le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce 15 présente une analyse fouillée de cette époque glorieuse de l’Histoire. Cet ouvrage de formation masculin a d’ailleurs été lu et apprécié par la sœur d’Octavie, Henriette 16 . Octavie est sensible à la fois au fond et à la forme de ce livre. Elle est séduite par la manière dont les diverses informations y sont délivrées, à la fois par une précision savante et une écriture de qualité 17 . Elle est admirative, enfin, de la quantité de travail auquel il correspond, fascinée par la connaissance encyclopédique de l’auteur à propos de l’Antiquité.
13 La Grèce antique sert aussi de toile de fond au Télémaque prisé par Annette de Gérando – autre patricienne alsacienne, amie de la précédente. Cette dernière apprécie tout particulièrement ce roman didactique en 24 livres, composé pour proposer au duc de Bourgogne, élève de Fénelon, un véritable « art de régner » – d’autant qu’il s’inspire du livre IV (ou plutôt du chant IV) de l’ Odyssée. Fénelon y raconte les pérégrinations de Télémaque accompagné de Mentor, son guide et directeur de conscience (métamorphose de Minerve), pour retrouver son père, Ulysse.
14 Ces deux belles illustrations du corpus viatique participent donc pleinement de l’univers littéraire des patriciennes strasbourgeoises, nuançant quelque peu une différence d’approche simplement sexuée. La littérature, en effet, amène ces jeunes filles à franchir mentalement des frontières ; à défaut de le faire physiquement.
Périple européen de jeunes patriciens strasbourgeois
15 Les voyages, furtifs ou prolongés, sont autant d’occasions d’apprentissages divers, nécessaires pour les futurs rôles à jouer dans la sphère publique. Nous en avons des traces via la sphère privée, grâce aux échanges épistolaires à l’intérieur d’un cercle familial plus ou moins élargi.
Les voyages à but économique : le tour d’Europe de Bernard-Frédéric de Turckheim
16 L’apprentissage des affaires bancaires passe, pour Bernard-Frédéric de Turckheim, par un périple technique, comparable à ceux entrepris dans la France du Moyen Âge par les compagnons d’un chantier de cathédrale par exemple. Pour devenir un banquier et un commerçant apte à prendre la succession de la maison familiale, il doit apprendre les arcanes du métier pendant de longues années. Il lui faut, pour cela, faire plusieurs stages dans diverses villes européennes. Il est ainsi amené à travailler en Allemagne, en Hollande, en France, dans des villes portuaires, et donc à voyager, ne serait-ce que pour se rendre d’un point à l’autre de son itinéraire.
Périple européen de jeunes patriciens strasbourgeois Les voyages à but économique : le tour d’Europe de Bernard-Frédéric de Turckheim
Cursus pratique de Bernard-Frédéric de Turckheim
17 Sa formation s’achève par un tour de France avec son frère aîné, dans les parties méditerranéenne, rhodanienne et parisienne. Au moment d’assurer sa succession, il demande à ses fils de suivre un parcours similaire. Ses deux fils aînés se préparent au métier de banquier. Tous deux sont initiés à Francfort, dans deux maisons différentes 18 .
Le voyage en Suisse de Fritz avec Gloutier
18 La tradition médiévale reprise par les patriciens alsaciens est aussi intellectuelle. Les fils Dietrich et Turckheim en effet, pour parfaire leurs études, se sont rendus ici ou là en fonction des formations dispensées par les diverses universités rhénanes. Parmi elles, celle de Göttingen semble avoir été particulièrement appréciée des deux familles. Le parcours des fils Dietrich constitue à ce sujet un bel exemple de peregrinatio étudiante, non sans évoquer l’ Adolphe de Benjamin Constant. Leur passage, en compagnie de leur gouverneur, dans la Georg-August Universität de Göttingen est attesté par leurs matricules 19 – leurs prénoms et origine géographique étant latinisés, comme le voulait l’usage universitaire 20 .
19 Alexis Gloutier 21 , précepteur de Jean-Albert-Frédéric 22 et de Gustave-Albert de Dietrich 23 fait un compte rendu détaillé du voyage à leur père, Philippe-Frédéric, dont il est l’homme de confiance 24 . Nommé commissaire du roi, Philippe-Frédéric de Dietrich quitte Paris pour Strasbourg le 5 juillet 1789, tandis que Gloutier se rend à Bâle avec Mme de Dietrich et ses deux fils.
20 Pour les deux hommes, le voyage a une dimension intellectuelle. C’est à la fois un mode de connaissance et un privilège des élites nécessitant des fonds 25 . La Suisse est la terre d’élection de ce voyage éducatif, qui commence par une halte chez Pierre Ochs 26 , l’oncle maternel. Gloutier demande à Philippe-Frédéric de confirmer la destination, les modalités financières et pédagogiques, lui faisant parvenir son projet avec la caution d’un quidam dont son destinataire doit faire cas. Dans un style hyperbolique, il dit avoir réfléchi au meilleur emploi du temps possible, même s’il n’est pas de son ressort de le choisir tout seul. Il attend des directives précises, tout en soulignant que son but est avant tout d’instruire efficacement ses élèves, sans dépenses inconsidérées ou inutiles : « J’ai l’honneur de vous envoyer le plan de la route que nous conseille M. de Carbonnieres comme la plus intéressante, la plus pittoresque et en même temps la plus sûre et la plus convenable au peu de temps que nous avons à y donner ; je vous prie d’y jeter un coup d’œil sur cette note, d’y joindre vos observations 27 .» Philippe-Frédéric de Dietrich donne totalement son aval à Gloutier, espérant par ailleurs que les conditions météorologiques et l’état de santé du précepteur vont leur permettre de réaliser leur plan 28 .
21 Un document, dans le carnet de route de Gloutier, permet de voir en détail le trajet que ses deux élèves et lui ont pu effectuer en Suisse. Il s’agit d’une note manuscrite de Jean-Albert-Frédéric de Dietrich, « Fritz », à son père. Il énumère les villes, les raisons d’une halte, les merveilles naturelles estimées à leur juste valeur par le fils d’un minéralogiste : « Thun à Grindelwald pour voir les glaciers ». Il tient à signaler qu’avec son précepteur et son frère, il tente de marcher sur les traces de son père en récoltant des pierres – sans avoir, toutefois, les vastes connaissances paternelles qui permettraient de les identifier sûrement : « Nous avons fait une nombreuse collection de pierres roulées par le Rhin, c’est dommage que nous n’y connaissions que quelques granits et du jaspe. » Il s’intéresse également aux réalisations humaines, architecturales notamment. Il est conscient du besoin de faire appel à un tiers pour bien apprécier toutes ces curiosités : « Berne à Thun où il faut prendre un guide ». Sa fibre patriotique est aiguisée, et ne peut que plaire à son père lorsqu’elle célèbre le pays natal, ou son représentant : « [...] car un Français qui voyage en Suisse est censé avoir vu la résidence de l’ambassadeur de France 29 ». Non seulement il justifie, par des nota bene, la route entreprise et le choix des arrêts, mais il explique aussi pourquoi il évite certaines contrées qui pourraient rendre le voyage beaucoup plus difficile.
22 Gloutier a à cœur de poursuivre le perfectionnement de Fritz. Il remercie le père qui lui a confié une si belle mission, l’amenant par ailleurs à en partager l’engouement : « L’essai de Fritz me fait espérer qu’il profitera beaucoup dans ce voyage et qu’il se rendra digne des soins que vous prenez de son instruction, le plaisir que vous avez à m’en faire partager les agréments, m’encourage et m’inspire la plus vive reconnaissances 30 . » Le précepteur imagine un parcours helvétique à plusieurs objectifs cognitifs. L’adage antique mens sana in corpore sano doit être mis en pratique ; le fils et le précepteur signalent leur choix d’un trajet pédestre. Le voyage participe alors du pèlerinage, la quête du savoir exigeant des qualités intellectuelles mais aussi physiques. Les pérégrinations sont bénéfiques – au propre comme au figuré – car l’endurance du corps s’accompagne d’une élévation de l’esprit : « Je compte cependant mettre à l’épreuve le courage de Fritz qui témoigne beaucoup d’ardeur et voyager avec nos jambes, autant que nous le pourrons. »
Le voyage de Guillaume de Turckheim dans l’Empire
23 Guillaume et Henri de Turckheim ont eux aussi droit à un cursus universitaire, à Göttingen pour Guillaume, à Strasbourg et à Göttingen pour Henri. En pleine Révolution, ils connaissent çà et là quelques complications, certains cours n’ayant pas lieu en raison du mouvement des troupes.
24 L’analyse du voyage de Guillaume 31 dans l’espace allemand est riche d’enseignements. Celui-ci fournit son projet et son plan de conduite à ses parents, tant pour les informer que pour les rassurer sur le bien-fondé pédagogique, social et culturel de son entreprise.
25 Le voyage, perçu comme nécessaire, a cependant un inconvénient majeur. S’il est de courte durée, il rend très difficiles les relations épistolaires. Pour rassurer sa famille qui, en manque de nouvelles, ne peut plus exercer directement sa pression, le jeune patricien délivre son itinéraire par le menu, en indiquant les villes et les lieux traversés, les personnes qu’il fréquente. Les modalités pratiques du voyage sont spécifiées. Guillaume, à Berlin, a l’intention de ménager sa monture ; il donne une tonalité pédestre à son itinéraire, par ailleurs tributaire des conditions météorologiques : « Là nous ferons le chemin jusqu’à Dessau à pied dans 4 jours si le temps nous est favorable. À Dessau, nous nous confierons à la Poste, nous irons de suite à Potsdam, où nous nous arrêterons de là à Berlin 32 . » Le voyage, ici, est comme la continuation logique d’une découverte du pays, à la fois par un séjour prolongé dans une université, et par la confrontation des mœurs et des coutumes locales à différents ouvrages de contemporains ou d’Anciens. Ce périple n’est pas solitaire, il rassemble plusieurs étudiants liés par des relations amicales et vraisemblablement de même origine – d’Alsace très certainement. L’enjeu est de taille, mais semble à la portée de ces jeunes gens. Il s’agit de saisir, dans leur contexte, un certain nombre d’informations : « Ce voyage peut être d’une très grande utilité pour nous tous, nous nous familiariserons avec une quantité d’objets, qui nous sont restés inconnus ou peu intéressants jusqu’ici ». L’Allemagne est louée par le jeune homme, qui la décrit pratiquement comme un éden où le domaine scientifique, les réalisations artistiques, les activités de la société et les décisions politiques frappent par leur harmonie. Elle appelle une admiration à laquelle Guillaume se propose de réfléchir plus longuement, à son retour, car il se promet de faire le récit de ses pérégrinations et de ses méditations. Il l’annonce ironiquement, comme si son carnet pouvait avoir une valeur littéraire, alors que son prix ne va être que sentimental : « Mais je me réserve de développer cela plus au long, étant de retour de mon voyage, il en paraîtra alors une description pompeuse, dédiée à mes parents 33 . »
26 Les étudiants recueillent divers ouvrages utiles à la compréhension des lieux qu’ils espèrent visiter. S’agissant d’un travail de grande ampleur, les jeunes voyageurs se répartissent les tâches. Chacun a sa part de recherches ; à Guillaume échoient les champs artistique, populaire et législatif : « En attendant, nous nous occupons à rassembler toutes les notices qui peuvent nous instruire sur notre voyage. Les rôles sont divisés. Moi je me suis chargé de tout ce qui concerne les arts, l’esprit du peuple, la constitution. »
27 En définitive, disposant d’un fort capital économique et spatial, les Turckheim et les Dietrich peuvent forger leur personnalité au contact du monde à un moment-clé de l’histoire européenne, l’émergence du monde contemporain. Les patriciens strasbourgeois naissent au sein de ce groupe social qui définit leur identité. Mais, pour devenir des patriciens à part entière, ils doivent mettre à profit les leçons d’un homme plus âgé chargé de transmettre sa science, acquérir des savoirs universitaires et anciens sous la coupe paternelle, et enfin effectuer eux-mêmes des pérégrinations formatrices à but pédagogique.
28 Ils sont bien conscients de la nécessité du voyage dans cette formation, de son caractère bénéfique comme de son côté dangereux – à l’échelle européenne notamment. Le trajet, balisé géographiquement grâce aux réseaux d’interconnaissance, est aussi préparé méthodiquement par diverses lectures. Sa relation est ensuite épistolaire, participant ainsi du mode de vie intellectuel de l’Europe révolutionnaire en guerre.
29 Les itinéraires éducatifs de Guillaume de Turckheim (fils de la « Lili » de Goethe) et de Jean-Albert-Frédéric de Dietrich (fils du maire chez qui la Marseillaise a été chantée pour la première fois) sollicitent à la fois le corps et l’esprit. Le voyage prend alors l’allure d’un rite initiatique, sous la forme d’un pèlerinage où les efforts pour atteindre la substance du savoir doivent être intellectuels et physiques.
30 À une époque troublée, en zone frontalière, le temps qu’un monde s’en aille et qu’un nouveau apparaisse, les patriciens rhénans conçoivent le voyage comme un instrument de connaissance, à l’instar de Montaigne, qui le présente dans les Essais comme un exercice profitable.
Notes de bas de page
1 Comme Jacques Lévy, nous croisons le capital économique et le capital de mobilité qui correspond à un aspect du capital social.
2 Ce terme générique désigne l’ensemble des institutions et leurs membres gouvernant la ville de Strasbourg.
3 Lettre de Guillaume de Turckheim à son père Bernard-Frédéric, Göttingen, 15 août 1803, Fonds Turckheim, carton 61, f os 35-36.
4 L’expression est de la main de Lili Schoenemann, baronne de Turckheim, et peut s’appliquer à l’ensemble des jeunes gens amenés à devenir des hommes. Voir la lettre n o 101, Lili Schoenemann à Guillaume de Turckheim, Strasbourg, 8 décembre 1804, dans J. Keller, Lili Schoenemann, baronne de Turckheim. Lettres inédites, journal intime et extraits des papiers de famille, Berne, Peter Lang, 1987, p. 277.
5 Né à Strasbourg en 1789, il meurt à Cannes en 1849. Ce colonel n’entre à l’armée qu’après des études universitaires à Göttingen et à Strasbourg. Il épouse en 1826 Marie Anne Louise de Degenfeld-Schomberg, sœur de Louise-Frédérique, femme de son frère aîné.
6 Né en 1806, c’est le fils d’Adrien Brunck de Freudeck et de Madeleine-Elisabeth de Turckheim. Il meurt en 1834.
7 Fonds Turckheim, carton 9, f os 13-14, Fontainebleau.
8 Née Elisabeth Schoenemann en 1758, morte en 1817, elle est restée dans l’histoire comme la « Lili » de Goethe. Elle épouse en 1778 Bernard-Frédéric de Turckheim dont elle a six enfants.
9 Né le 3 novembre 1752 à Strasbourg, il fait son apprentissage de banquier et de commerçant dans diverses maisons et est amené à sillonner l’Europe. Il commence à la banque Schoenemann et Heyder à Francfort de 1766 à 1770. Ensuite, il se rend successivement à Amsterdam, Rouen, Nantes et Bordeaux de 1772 à 1775. Attaché à la maison de banque de son père, Jean de Turckheim, rue Brûlée, il en devient par la suite le chef. Vicaire du corps des marchands, en 1789, il est élu officier municipal le 8 février 1790. Mais il se voit destituer par les représentants Carnot, Prieur et Ritter le 20 août 1792. Cela ne l’empêche pas d’être élu maire de Strasbourg le 6 décembre 1792 ; il est destitué peu après par la Convention et notamment par les représentants Coturier, Rühl et Dentzel pour mettre à la tête de la municipalité le Savoyard Monet. Il est condamné à la déportation en 1792-1793. Il parvient à s’échapper en septembre 1793 (au moment où il allait être arrêté). Il gagne l’Allemagne et ne rentre en France qu’en 1794, après la chute de Robespierre. En 1805, il rend comme banquier de grands services en avançant des sommes considérables pour le paiement de la solde des troupes en marche. En 1807, il est candidat au Sénat conservateur en France. En 1809, il accepte, avec l’autorisation de l’Empereur, les fonctions de ministre des finances du grand-duc de Bade. En 1814, il rentre en France, préside sept fois le conseil général et le collège électoral de Strasbourg. Il est élu député du Bas-Rhin de 1819 à 1824, septuagénaire, et son fils Jean-Frédéric lui succède en tant que député. Son action dans la cité est récompensée par des distinctions honorifiques en France et outre-Rhin. Il est officier de la Légion d’honneur et grand-croix de l’ordre de la Fidélité de Bade. En 1826, il est nommé président du Consistoire général. Il meurt en 1831.
10 Lettre n o 59, Lili Schoenemann à Bernard-Frédéric de Turckheim, 1800, dans J. Keller, Lili Schoenemann.... op. cit., p. 220.
11 Lettre n o 64, Lili Schoenemann à Bernard-Frédéric de Turckheim, 1801, dans J. Keller, Lili Schoenemann.... op. cit., p. 225.
12 Correspondance des demoiselles de Berckheim et de leurs amis, précédée d’un extrait du Journal de Mlle Octavie de Berckheim et d’une préface de M. Philippe Godet, Paris, Neuchatel, Imprimerie Delachaux et Niestlé, 1889, t. I.
13 Née à Jebsheim en France en 1771, elle meurt à Nordheim en Thuringe en 1852. Amie d’Oberlin, elle fait la connaissance de Frédérique Brion à Rothau. L’aînée des demoiselles de Berckheim se marie en 1799 à Colmar avec un parent éloigné, le baron de Stein, et est liée à la grande duchesse Louise de Saxe-Weimar, que Goethe a célébrée.
14 Correspondance des demoiselles de Berckheim [...] Journal de Mlle Octavie…, op. cit., t. I, p. 18.
15 Paru en 1789, cette minutieuse étude sur la vie antique est l’œuvre d’un érudit, littérateur et antiquaire, l’abbé Jean-Jacques Barthélemy, qui a connu un succès universel. Les lettrés, les gens du monde, les femmes surtout accueillirent avec enthousiasme cette peinture élégante de la Grèce. Il s’agit du dernier grand succès littéraire du xviii e siècle.
16 Lettre d’Henriette Périer à Camille Jordan, dans R. Boubée, Camille Jordan en Alsace et à Weimar d’après des documents inédits avec un portrait, Paris, Plon, 1911, p. 177.
17 Correspondance des demoiselles de Berckheim [...] Journal de Mlle Octavie..., op. cit., t. I, p. 12-13.
18 Une lettre de sa mère l'atteste : lettre n o 73, Lili à Charles de Turckheim chez M. Gontard et fils à Francfort, 1 er octobre 1802, dans J. Keller, Lili Schoenemann…, op. cit., p. 236.
19 Archives de Dietrich, Universités étrangères, sous-classement Göttingen.
20 « Nr 15 876 : Johannes Albertus Frideric Dietrich Argentinensis francus », immatriculé en faculté de philosophie le 3 mai 1791 ; « Nr 15877 : Albertus Gustavius Frideric Dietrich Argentinensis francus », immatriculé en faculté de philosophie le 3 mai 1791.
21 Né le 8 mai 1755, Alexis Gloutier a étudié dans les collèges de Langres et de Chaumont où les humanités lui ont été enseignées. Dans la capitale, il obtient une bourse à un concours et progresse notablement dans l’étude des mathématiques. Il est révélateur qu’il soit choisi comme précepteur pour ses enfants par le gouverneur du dernier Dauphin. Philippe-Frédéric de Dietrich lui confie l’éducation de ses deux fils en 1787 alors qu’il est préteur de Strasbourg.
22 Né le 31 août 1773 il s’engage au 3 e bataillon de volontaires du Bas-Rhin, lors de la proclamation de la Patrie en danger en mai 1792. Nommé sous-lieutenant au même bataillon le 1 er juillet 1792, il passe, trois mois plus tard, lieutenant de chasseurs à cheval dans la légion de Kellermann. Il fait les campagnes de 1792 et 1793. Mais le 18 octobre 1793, il est forcé, comme fils d’un homme alors proscrit, de quitter le service, puis est enfermé pendant onze mois. Libéré, il est le premier à entrer « le sabre à la main », le 1 er prairial an III, dans la Convention pour disperser les émeutiers qui l’avaient envahie, ce qui lui vaut sa réintégration dans ses fonctions militaires. Il continue à servir comme capitaine de dragons jusqu’au 12 octobre 1795, mais est contraint à cette date, pour raisons de santé, de donner sa démission. Il obtient le 6 fructidor an III la réhabilitation de son père (qui peut alors être radié de la liste des Emigrés) et la levée du séquestre qui avait frappé les biens de la famille. Il meurt précocement à Strasbourg en 1806.
23 Né à Niederbronn en 1775, il meurt à Altona en 1800. Frère cadet de Jean-Albert-Frédéric, il épouse Émilie Pauli et meurt précocement comme son frère. Il est capitaine de chasseurs à cheval, secrétaire particulier du ministre des Affaires étrangères.
24 Archives de Dietrich, 60a/15/10, extrait de la biographie du département de la Haute-Marne imprimée à la préfecture en 1811.
25 Roche (D.), Les Républicains des lettres. Gens de culture et Lumières au xviii e siècle, Paris, Fayard, 1988, p. 263.
26 Il naît à Nantes en 1752 et meurt à Bâle en 1821. Fils d’Albrecht Ochs, il a des responsabilités politiques importantes à Bâle. Il est successivement juge au tribunal de la ville en 1780, secrétaire du Conseil deux ans plus tard. Il est plusieurs fois député à la Diète en 1786, chancelier d’Etat en 1790, du Grand Conseil en 1794 et Oberstzunftmeister en 1796. Son rôle pendant la Révolution française est fondamental. Il est dès le début partisan des idées nouvelles, ami du général Dumouriez, de l’ambassadeur Barthélemy et du secrétaire Bacher. Il est en fait le chef du parti francophile en Suisse. Il travaille pour la neutralité de 1792 à 1795, réussit en 1795 à conclure la paix de Bâle. Dès 1791, il est plusieurs fois député de Bâle à Paris pour le règlement de questions économiques et politiques. Après la chute du Directoire, Bonaparte et Reubell qui ont aidé et protégé la famille de sa sœur de Dietrich, cherchent à provoquer une révolution en Suisse et le chargent de la mener à bien. Il se met alors à la disposition des autorités françaises. À Paris, il ébauche une constitution pour la République helvétique à créer. Aux yeux du peuple, il devient le chef de la révolution helvétique unitaire. Président de l’Assemblée nationale bâloise au début de 1798, il proclame à Aarau le 12 avril 1798 la constitution de la République helvétique. Il est le premier président du Sénat helvétique, puis membre et président du Directoire helvétique. Renversé par Laharpe le 25 juin 1799, son rôle comme chef de la politique suisse est alors terminé. Son influence publique n’est pas achevée pour autant. Député à la Consulta de Paris de 1802 à 1803, il est successivement membre du Grand puis du Petit Conseil d’Etat de Bâle. Il est ensuite bourgmestre en 1813 et 1816.
27 Archives municipales de Strasbourg [désormais AMS] AA 2005b/36/1, lettre de Gloutier à Philippe-Frédéric de Dietrich, Autigny, 26 juillet 1789.
28 AMS-AA 64/I/1, lettre de Philippe-Frédéric de Dietrich à Gloutier, 5 août 1789.
29 AMS-AA 2005b/36/2, route parcourue en Suisse par Gloutier et les fils de Dietrich.
30 AMS-AA 2005b/36/3, lettre de Gloutier à Philippe-Frédéric de Dietrich, Bâle, 23 août 1789. Se référer aussi à la lettre de Pierre Ochs à M. de Dietrich, Bâle, 23 août 1789, p. 349-350, retranscrite par R. REUSS dans Revue d’Alsace, 1923, p. 354-355.
31 Né à Strasbourg le 18octobre 1785, il s’est tourné vers la carrière militaire après une place au ministère de l’Intérieur sous le ministre de Gérando. Il combat pour la Révolution et gagne des galons : lieutenant, capitaine aide de camp du général Rapp, chef de bataillon lors de ses différentes campagnes. Pendant la campagne de Russie commencée en juin 1812, il donne des nouvelles rassurantes de Moscou à Rapp et l’Empereur. Il est nommé commandant et décoré de la Légion d’honneur par Napoléon à Moscou (pendant le siège de Dantzig qui débute le 20 janvier 1813, grâce à sa présence d’esprit, un magasin de 400 t de céréales demeure intact alors que les autres réserves ont brûlé). Il épouse en 1818 Élisabeth-Octavie-Amélie de Dietrich.
32 Fonds Turckheim, carton 61, f° 31, Gottingen, 28 mars 1803.
33 Deux ans plus tard, l’admiration pour l’Allemagne n’est plus de mise pour Guillaume. Sa perception de l’Allemagne a changé et dans la comparaison France/Allemagne, c’est la première qui l’emporte désormais. Il le déclare à sa mère qui, du coup, riposte par une défense en règle de sa patrie d’origine, insistant notamment sur ses qualités scientifiques : « Voyez cependant ce qu’ont fait les Allemands pour les sciences, avec bien moins d’encouragements et sous un ciel moins fertile ». Voir la lettre n o 108 de Lili à Guillaume, Krauter - gersheim, 25 août 1805, dans J. Keller, Lili Schoenemann..., op. cit., p. 287-288.
Université de Strasbourg.
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Ce livre est cité par
- Geslot, Jean-Charles. (2012) De part et d’autre du Rhin. Descriptions géographiques et représentations nationales dans les Causeries du voyage franco-allemand de Victor Duruy (1860). Belgeo . DOI: 10.4000/belgeo.7361
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Les relations franco-allemandes et les bains mondains d'Outre-Rhin
- Référence bibliographique
Mangin Nathalie. Les relations franco-allemandes et les bains mondains d'Outre-Rhin. In: Histoire, économie et société , 1994, 13ᵉ année, n°4. pp. 649-675.
DOI : https://doi.org/10.3406/hes.1994.1718
www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1994_num_13_4_1718
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Résumé (fre)
Résumé Dans la seconde moitié du XIXe siècle — siècle qui a consacré l'essor sans précédent du thermalisme -, quelques grandes stations d'Allemagne sont pendant la «saison» les phares de la vie mondaine européenne. A Baden-Baden (la «Capitale d'été de l'Europe»), comme à Ems, ou Wiesbaden, ont pris l'habitude de se retrouver de nombreux souverains et les élites cosmopolites de l'Europe entière. La vogue de ces bains allemands repose sur différents facteurs dont la qualité des eaux minérales semble souvent le moindre. Le jeu, une brillante vie mondaine et artistique et une publicité habile ont au milieu du siècle fondé ce succès des stations d'outre-Rhin, où l'influence française tient également une place de premier plan. La guerre franco-prussienne, sonne le glas de l'apparente harmonie des relations franco-allemandes qui s'exprimait jusqu'en 1870 dans l'importante fréquentation française outre-Rhin. En 1871, une ardente campagne patriotique est inaugurée dans la presse thermale française qui s'initie à la fois à l'hostilité anti-germanique et à la défense des intérêts économiques français qu'elle avait jusque là trop négligés au profit des stations d'outre-Rhin. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, qui consommera la faillite de cette vie de villégiature thermale, cette rivalité empêchera la société aristocratique cosmopolite de retrouver une station qui fasse l'unanimité internationale.
Résumé (eng)
Abstract The second half of the nineteenth century saw an uncommon rise of watering places. During the "season", a handful of German spas were the hearts of European fashionable life. Baden-Baden (the summer capital city of Europe), Ems or Wiesbaden attracted a great number of sovereigns and the cosmopolitan elites of the whole Europe. The success of these German resorts, which were under the French influence, rested on different causes and the quality of mineral water was the last one. In the middle of the century, it was rather founded on gambling, glittering artistic and fashionable life and skillful advertising campaings. The Franco-Prussian war put a stop to the conspicuous harmony of the Franco-German relations. In 1871, the French thermal press started a passionate and patriotic campaign against the German spas and for the benefit of the national economic interests, which were until then neglected. The Great War destroyed this life of holiday and the hostility between France and Germany prevented the aristocratic and cosmopolitan elites to find a new international spa.
- Un «oasis du high life» [link]
- Les jeux de hasard à l'origine du succès des bains mondains [link]
- Le canon fait toujours tort aux symphonies, à quelque distance qu'il gronde [link]
- La guerre de 1870-1871 [link]
- L'après-guerre patriotique [link]
- La croisade patriotique de la Gazette des Eaux [link]
Liste des illustrations
- Bade thermal [link]
- Diagramme, schéma, courbe - Sans titre [link]
- nationalités étrangères [link]
- Fréquentation [link]
- Baden-Baden et Ems. Allemands et Français dans la fréquentation globale [link]
- Fréquentation de Carlsbad, Baden-Baden, Vichy et Ems [link]
Un «oasis du high life»
La présence habituelle des cours de Bade et de Prusse, qui attire l'élite nobiliaire européenne, donne à Bade un brillant mondain exceptionnel et stimule de façon importante la vie artistique ; compagnies théâtrales, chefs d'orchestres, compositeurs et interprètes ont pris l'habitude d'effectuer pendant l'été des tournées dans les stations les plus en vogue et parfois d'y créer une nouveauté théâtrale ou musicale. A Bade, public et artistes sont du plus haut niveau ; la Comédie Française alterne avec l'Opéra Italien et l'Opéra Viennois, et les plus grands solistes et compositeurs viennent se produire sur la scène du Palais de Conversation, tel Hector Berlioz qui organise et dirige à plusieurs reprises entre 1853 à 1863 le Festival de musique, sous la direction d'Edouard Bénazet, le fermier des jeux de Bade. Ce festival, et les concerts de Berlioz en général sont l'apothéose artistique et mondaine de la saison.
A la Maison de Conservation, le casino de Bade, il convient de faire une distinction entre les salons publics, où tout le monde est admis, et les salons réservés, ouverts depuis 1856, où ont lieu bals, concerts et représentations. On n'est admis à ces réunions que par lettres d'invitation personnelles, «faveur très recherchée, car le maître de maison ne les prodigue pas. Les listes de M. Bénazet peuvent faire pendant à l'annuaire de la noblesse et même à l'almanach de Gotha : la famille impériale de Russie, la famille grand ducale de Bade, le prince royal de Prusse, le roi Leopold, le roi de Wurtemberg, le roi de Bavière, ont été tour à tour, en 1857, les hôtes des salons réservés de Bade»4.
On peut noter que la création de ces salons «réservés» coïncide avec le mariage de Louise de Prusse avec le Grand-duc de Bade, année qui inaugure la venue régulière de la cour de Prusse à Bade pour les mois d'été. Par la conjonction de ces deux nouveautés, Bade est ainsi passée au rang de station de cour, méritant son surnom de «capitale d'été de l'Europe».
A Bade comme dans les autres bains mondains allemands qui exploitent les jeux de hasard, ce n'est pas la municipalité qui organise les festivités et met en place la coûteuse infrastructure de loisirs, mais les fermiers des jeux, dont le pouvoir financier s'est peu à peu confondu avec celui des pouvoirs locaux. Les «maîtres de maison» de Bade, ce sont les tout puissants Bénazet : le père, Jacques, venu s'installer à Bade en 1837 afin de faire face à la fermeture des maisons de jeux du Palais Royal, à Paris, et Edouard, son fils, auquel succède en 1867 son neveu, Jacques Dupressoir. Très respectés et populaires, ils mettent en scène les loisirs des élites européennes dans les salons de la Maison de Conversation. A ces différentes manifestations, bals, soirées théâtrales et artistiques, chasses et autres courses hippiques, il n'y a que des «invités», non des clients, et s'il faut payer, les bénéfices sont reversés directement à des œuvres charitables. La pratique est courante et permet une vie mondaine brillante qui sert la
652 HISTOIRE ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ
publicité de la station. C'est bien entendu le public, dit «de qualité», qui est visé en priorité par la surenchère de plaisirs organisés par les fermiers des jeux, car il donne le ton et attire invariablement derrière lui les foules soucieuses de l'imiter. Cette vie mondaine fastueuse vise d'abord à fidéliser la clientèle fortunée en lui offrant des distractions d'une très haute qualité, sans chercher pour autant un profit immédiat. Les bénéfices viennent des salles de jeu, où la discrimination sociale n'existe pratiquement pas, et les soirées très exclusives servent ainsi d'appât à une foule de toutes conditions qui dépensera son argent sans compter aux tables de jeux.
Les jeux de hasard à l'origine du succès des bains mondains
Au XIXe siècle, la vogue de l'ancienne station romaine de Bade ne repose plus guère sur la réputation de ses eaux. La réclame de la station est fort claire à ce sujet, qui affirme : «Et les malades, les infirmes, ceux qui prennent les eaux ? Il n'y en a pas, ou du moins ils se cachent, pour ne pas attrister, par leur présence, ces lieux enchanteurs. Un vrai malade, qui viendrait à Bade étaler ses douleurs devant le palais de la Conversation, serait évincé au plus vite [...]. Les malades qui s'obstinent à rester à Bade, on les guérit [,..]»5. Ce qui attire les élites, ce n'est pas le soin de leur santé mais l'obéissance «au pouvoir qui, seul de nos jours a su se maintenir sans contestation : la Mode, reine du Monde élégant!»6. Malgré l'emphase de ces propos, il est vrai que le rapport curistes-touristes est fort déséquilibré à Bade. En 1869, un médecin badois, le Dr. Fresh estime que Bade n'a guère développé ses ressources thérapeutiques en raison de l'intérêt pour les jeux, qui prime sur tous les autres ; de plus l'opinion scientifique qui prévaut à cette période dans les pays germaniques n'admet, comme véritable source du cure, que les eaux qui recèlent des qualités chimiques frappantes7 ; or les eaux de Bade, au contraire de celles d'Ems, Carlsbad ou Kissingen, sont généralement considérées comme «complaisantes», et se trouvent de ce fait dépréciées. A Bade, les curistes représentent seulement 5,6% des visiteurs, pour 33% à Wiesbaden et 69% à Ems8, et le graphique suivant témoigne que les infrastructures thérapeutiques de la station n'ont guère profité de l'accroissement du nombre de visiteurs.
Bade thermal :
A Bade, c'est la vie mondaine brillante qui attire le high-life de l'Europe entière. Et avant la station de cour, les luxueux salons et la fréquentation aristocratique internationale, ce sont les jeux de hasard qui sont de façon éclatante à l'origine du succès international des stations d'outre-Rhin. Ce sont les tables de roulette et de Trente-et- Quarante qui permettent à Bade d'attirer les foules, de retenir les mondains et de combler les esthètes. Les villes d'eaux ont toujours été conscientes de l'atout considérable que représentaient les jeux publics, ainsi qu'un chroniqueur le rappelle pour Spa : «Un petit jeu qui ne fait pas de bruit, très modeste, très simple. . . cette humble roulette et ce
LES RELATIONS FRANCO-ALLEMANDES 653
jeu de cartes si peu bruyant, vous le voyez, c'est la fortune de cette vallée, c'est le revenu de ces campagnes, c'est la vertu de ces eaux célèbres. C'est l'argent du joueur et non pas l'argent du malade qui a tracé ces belles routes, qui conserve ces belles forêts, qui protège ces eaux ; c'est l'argent du joueur qui ouvre le bal, qui illumine la montagne, qui jette tout un orchestre dans les endroits les plus sauvages. . .»9.
Au milieu du XIXe siècle, alors que les jeux de hasard sont généralement interdits en Europe, seuls Spa et cinq bains allemands (Bade, Ems, Wiesbaden, Hombourg et Nauheim) les organisent légalement. Les états y ont accordé des concessions de jeu sous forme de fermage à terme aux financiers français menacés par la fermeture imminente des maisons de jeux du quartier du Palais Royal à Paris. Dès 1835, le gouvernement de Nassau a ainsi accordé à Antoine Chabert le bail des Kursaals de Ems, Wiesbaden, Langenschwallbach et Schlangenbad, qui, pour les deux derniers ferment en 1845 sous la pression de la population locale. Deux ans plus tard, Jacques Bénazet et les frères Blanc prennent respectivement le contrôle des Kursaals de Bade et Hombourg.
Avec le bienveillant accord des gouvernants qui profitent de cette richesse, ces fermes de jeux ont prospéré de façon spectaculaire et le pouvoir des fermiers s'est affirmé sur leur station. Courtisés comme les grands dont ils règlent les plaisirs, les fermiers des jeux sont les héritiers de ce rôle central de maître de cérémonie créé par Nash à Bath au XVIIÏe siècle. Les importants bénéfices dégagés par les jeux leur permettent d'asseoir leur influence sur le monde des arts et sur la presse, en finançant et récompensant généreusement les artistes, écrivains et publicistes qui répandent le renom de leur station dans tous les pays d'Europe.
Pour lancer Bade dans les années 1840, Jacques Bénazet avait, dit-on, l'habitude de faire déposer sur la table de chevet des journalistes et hommes de lettres invités par lui, une poignée de pièces d'or afin qu'ils puissent prendre part au jeu ; Edouard Bénazet, son fils, invite et défraie largement les plus grands publicistes du temps afin qu'ils assistent aux grandes manifestations artistiques et mondaines de Bade et en rendent compte dans toutes les capitales d'Europe. La générosité d'Edouard Bénazet, surnommé le «Roi de Bade», émerveille tous ceux qu'il côtoie, tel Hector Berlioz qui estime qu'elle dépasse «de beaucoup ce qu'ont jamais fait pour moi les souverains de l'Europe dont j'ai le plus à me louer». Bénazet donne au compositeur carte blanche pour préparer les Festivals de Bade, et recruter les différents artistes, mais s'il lui commande un opéra pour le nouveau théâtre de Bade, il sait au besoin exercer sur lui une implacable pression financière afin de l'amener à exécuter son engagement10.
On observera que les deux périodes les plus significatives dans la croissance en valeur relative des revenus du casino de Bade sont les années 1854-1862, et les années 1867-70. Pendant la première période, Bade est devenue station de cour ; la construction du pont de Kehl, qui ouvre en 1860, au chemin de fer français, la voie directe pour le pays de Bade et la création en 1856 des salons réservés, ont consacré la réussite financière éclatante de la station, et donné une impulsion décisive à sa croissance. La période 1867-1870 est l'apogée de l'éclat international de Bade11.
HISTOIRE ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ
Le succès des salons de jeux de Bade est tel que les écrivains les transposent dans des romans, mais, au contraire des écrits apologétiques des publicistes accrédités par les administrations des jeux, le regard de ces auteurs en démystifie singulièrement les attraits. Dans Le Joueur, Dostoïevski dépeint magistralement la conjonction de la passion dévorante du jeu et des villes d'eaux ; l'imaginaire Roulettenbourg, ville d'eaux d'Allemagne, reconstitue l'atmosphère enfiévrée des salons de jeux de Wiesbaden, Hombourg, et Bade, que l'auteur fréquenta assiduement.
Dans un roman qui a pour titre le nom du jeu très en vogue au XIXe siècle, Trente et Quarante, Edmond About dénonce la mécanique financière de Bade par un dialogue entre deux personnages. Le premier perçoit les attraits de Bade tels qu'ils sont dépeints dans les monographies thermales (...«C'est un pays délicieux, ombragé, verdoyant. La moitié de la vie s'y passe en promenades. . . , en déjeuners. . . ; к teste est pris par les concerts, les courses de chevaux, les bals et les spectacles. . .»), tandis que le second dénonce l'habileté des procédés utilisés pour attirer la clientèle («. . .les neuf dixièmes des voyageurs qui perdent leur argent à Bade y sont attirés par ces amorces. Les paysages de la forêt Noire, amorces ! Les altesses de l'Allemagne, amorces ! Les courses, les chasses, les spectacles, les concerts, amorces, amorces, amorces ! Nos artistes vont là pour allécher le public [...]. De temps à autres on court un cerf dans la forêt Noire, mais la curée se fait toujours au profit de l'administration. . .»)12.
Les jeux et la richesse incomparable de la vie mondaine qu'ils permettent de financer ont fait en quelques années des bains d'outre-Rhin les lieux de villégiature obligé de la «fashion» des «pays civilisés». La fréquentation étrangère y est très importante par rapport aux autres stations thermales : Bade et Ems reçoivent près de 50% de non germaniques dans les années qui précèdent la guerre franco-prussienne, tandis qu'à Vichy, la station française la plus fréquentée, les non Français sont 1 1,99% en 1869.
Cosmopolitisme sous l'égide culturelle de la France, pour «cette oasis de l'high- life»13 ; à Bade, la langue française «règne souverainement dans les salons aristocratiques de l'Europe entière, elle préside à l'entente cordiale de toutes les intelligences. Les Allemands, les Anglais, les Russes surtout parlent français comme le
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parle Paris au faubourg Saint-Germain»14. Quelques années plus tard, Charles Brainne renchérit et soutient que Baden-Baden a de tout temps été une ville française, du fait de la suprématie réelle qu'excerce la France» sur tout ce qui tient aux arts, à la mode, aux plaisirs intellectuels^..]»15.
Lorsqu'en 1864 l'impératrice Eugénie visite les souverains de Prusse et de Bade, après sa cure à Schwalbach, sa dame d'honneur observe que la cour de Bade est alors l'une des plus hospitalières à tout ce qui porte un nom français : «La légation de Carlsruhe (est) un poste envié par les diplomates les plus favorisés [...]. Tout le monde à Bade parle français»16.
L'élément français prime sur tout : journaux locaux, menus, liste des étrangers, programmes de divertissement imprimés par Hachette. Même l'architecture suit le goût français, et les salons de la Maison de Conversation ont été décorés par Séchan et Bé- rain à l'image des plus beaux salons de Versailles ou de Marly. Dans les salons de lecture on trouve 63 journaux de langue française (journaux français ou russes), pour 40 de langue allemande et 16 de langue anglaise.
Dans l'hôtellerie même, la mode transforme les noms simples allemands en noms français : das Einhorn devient l'Hôtel de la Licorne d'Or, das Kreuz, l'Hôtel de la Croix d'Or.
Cette prééminence française repose en grande partie sur l'infatigable activité qu'emploie Bénazet à diffuser l'image de l'élégance française de Bade, à une époque où Paris passe pour donner le ton à l'Europe entière. Les progrès des transports ferroviaires et la construction du pont de Kehl ont d'autre part rendu la station badoise très accessible à partir de Paris.
A la fois cause et conséquence de cette présence française à Bade, un grand nombre de Français sont parties prenantes dans le succès des stations d'outre-Rhin : commerçants de luxe, photographes, maîtres d'escrime, et même bouquetières, suivent chaque saison à Bade leur clientèle habituelle.
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Ems, l'autre grande station mondaine des bords du Rhin, diffère de Bade parce que, très réputée pour ses eaux, plus des 2/3 des visiteurs y sont des curistes assidus ; on y voit peu «d'oiseaux de passage et de touristes nomades»17. La fréquentation d'Ems est certes moins importante que celle de Bade (10 300 visiteurs à Ems en 1869 pour 62 036 à Bade), mais la station est l'un des lieux privilégiés de la plus haute noblesse européenne, et il règne dans la station une atmosphère moins mélangée qu'à Bade, bien qu'elle bénéficie également de l'attrait des jeux. La présence régulière de Guillaume 1er à partir de 1867 et celle d'une importante colonie russe groupée autour de l'impératrice douairière mère d'Alexandre II ou des princesses impériales (Ems est «une colonie russe sur les bords du Rhin»18), augmentent encore le prestige de la station. Chaque nationalité y suit un calendrier qui lui est prope : mai-juin pour les Russes, juin-juillet pour les Allemands et juillet-août pour les Français, et il est toujours de bon ton de suivre une cure à Ems avant de paraître à Bade pour la saison des courses ou celle des chasses.
Les villes d'eaux et les crises européennes avant 1870
Le canon fait toujours tort aux symphonies, à quelque distance qu'il gronde.
Avant la guerre de 1870, la fréquentation et les relations internationales dans les villes d'eaux se sont déjà ressenties de différentes crises européennes : la guerre d'Italie et la guerre austro-allemande ont successivement ébranlé la paix factice de l'entente européenne et perturbé un instant la quiétude oisive des villes d'eaux. A la lumière de ces événements, Bénazet apparaît bien comme le véritable artisan du cosmopolitisme qui s'exprime à Bade avant 1870, tant il semble que ces relations doivent plus à sa politique publicitaire qu'à l'entente véritable des peuples.
La guerre d'indépendance italienne, dans laquelle la France est impliquée, est la première fausse note de l'entente franco-allemande qui s'exprime chaque été dans les bains allemands. Au printemps 1859, les bruits les plus alarmistes courent sur la sécurité des Français en Allemagne, et provoquent un grand nombre de protestations dans la presse française, tandis que certaines stations françaises tentent de récupérer la clientèle à leur profit20.
En Allemagne, la fête thermale est menacée : à Bade, l'Administration demande aux artistes engagés pour le nouvel opéra de Gounod la résiliation de leur engagement, et le fameux Festival musical dirigé par Hector Berlioz, qui a lieu habituellement en août, est annulé. Le 20 juin 1859 Berlioz écrit à la Princesse Carolyne Sayn-Wittgen- stein : «Le festival est à vau-l'eau. Bénazet vient de me prévenir de ne faire aucun pré- paratif. Ces badauds de Badois veulent manger tout cru les Français ; ils s'imaginent que nous avons envie d'aller prendre et culbuter leur boutique !! »21. Le Festival aura cependant lieu après la fin de la guerre, mais aucun journaliste de la Presse parisienne ne sera cette année là, invité par Bénazet. Aussi Berlioz se voit-il obligé de d'indemniser lui même le rédacteur en chef de la France Musicale, pour bénéficier d'une critique dans la presse parisienne.
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Dans la presse badoise, les articles se multiplient qui protestent des sentiments fraternels envers les Français ; mais ces articles, reproduits en abondance dans la presse française, cachent mal l'inquiétude de la direction de Bade, dont ils émanent ; on sait que les Français composent près du tiers des visiteurs de la station, et quelle influence ils occupent dans sa vie mondaine et artistique. En définitive l'inquiétude ne bouleversera guère cette proportion puisque les résultats de 1859 témoignent encore de plus de 26% de Français, mais pour un chiffre global de visiteurs diminué de près de 20% par rapport à 1858 ; à Ems, la perte est plus importante : au lieu des 21% de l'année précédente, les Français ne forment plus en 1859 que 11% d'une clientèle qui a diminué de 15% par rapport à 1858.
Sitôt la signature de l'armistice le 1 1 juillet à Villafranca, la presse locale badoise dénonce le comportement opportuniste de certaines stations françaises et le chroniqueur français de l'Illustration de Bade réaffirme les bons sentiments badois en décrivant «l'accueil vraiment extraordinaire fait à nos prisonniers»22 à Kehl lors de leur convoyage jusque Strasbourg.
Ces protestations, si elles ne peuvent suffire à prouver les sentiments réels des Badois pendant le conflit, témoignent cependant des efforts entrepris par les villes d'eaux pour conserver leur clientèle cosmopolite malgré les tensions internationales. C'est déjà l'idée de neutralité des villes d'eaux qui se profile ici. On sent bien par ailleurs que la presse thermale ne souhaite pas s'engager sur le terrain de la politique, préférant de loin se limiter à son credo : le loisir cosmopolite dont la guerre se révèle le pire ennemi.
En ce qui concerne la presse française, bien qu'elle soit encore largement acquise aux stations d'outre-Rhin, généralement considérées comme des enclaves parisiennes en terre allemande, les sentiments mêlés qu'elle a exprimé ou laissé exprimer pendant le conflit ont permis d'entrevoir combien la supériorité écrasante des bains allemands, et leur aura sur le grand monde, pesaient aux modestes stations françaises.
Cependant la presse thermale nationale n'est pas encore prête à favoriser exclusivement les stations françaises, même si certains périodiques ont parfois prédit que l'hostilité allemande aurait pour seule conséquence le profit des stations françaises. Le Monde Thermal a certes répercuté l'article de l'Echo des Vallées23 , mais en s'empressant d'ajouter : «Nous faisons écho à l'Echo des Vallées, seulement, nous croyons qu'il devra exclure Bade du nombre des villes allemandes où les voyageurs hésiteraient à se rendre. Bade est un faubourg de Paris»24.
Visiblement indécis sur la position à tenir, le périodique reprend le 15 juin un article d'Eugène Guinot (par ailleurs auteur d'un déjà célèbre et apologétique album L'Eté à Bade) qui annonce avec 12 ans d'avance les arguments sur lesquels la presse thermale française appuiera sa campagne patriotique après 1870 : richesse hydrominérale des 331 stations françaises, succès des stations d'outre-Rhin reposant uniquement sur les jeux et la vie mondaine, et souhait exprimé de saisir l'opportunité de cette guerre pour faire la fortune des établissements hydrominéraux de France, en «amenant
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chez eux l'argent qui se dépense sur la terre étrangère». Mais le périodique témoigne de sa répugnance à prendre parti25 en ajoutant ce commentaire à l'article de Guinot, «Au reste, nous ne sommes ni pour ni contre l'Allemagne, nous sommes pour les touristes et pour les malades [. . . j»26.
En 1866, la guerre austro-prussienne a donné aux stations françaises une occasion nouvelle d'espérer récupérer la clientèle fuyant les bords du Rhin, mais cette fois sans acrimonie, puisque la France n'est pas impliquée dans le conflit.
De nouveau, les stations allemandes ont dû publier des communiqués visant à rassurer et attirer les curistes : la presse badoise dément formellement que «les plaisirs et fêtes de la Maison de Conversation (aient) subi jusqu'à présent la moindre interruption»27 et Ems se défend pour sa part avoir été occupée un seul instant par l'armée prussienne. L'armistice signé, les plaisirs de la saison reprennent le premier plan, comme en 1859.
Il est à noter que pendant ce conflit, la Gazette des eaux, sans jamais parler de politique internationale ni sortir du cadre de la neutralité française, n'a cependant pas manqué de laisser entendre le parti pris intime de ses dirigeants en passant sous silence les stations austro-hongroises tandis qu'elle évoquait sans cesse les déboires ses stations allemandes28.
Le chroniqueur en Allemagne du Monde Thermale pour sa part choisi d'ignorer délibérément le conflit et de n'évoquer que les fêtes et les grands noms qui se succèdent à Bade et Ems. Les graphiques suivants témoignent cependant de l'importance chute de fréquentation subie par les différentes stations germaniques en 1866.
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La guerre de 1870-1871
Dans toute l'Europe, la saison 1870 se fait annoncer comme ses devancières à grand renfort de chroniques flatteuses et de publicités emphatiques, et s'il est un sujet de débat dans la presse thermale, en ce printemps 1870, c'est de la fermeture prochaine des jeux en Allemagne qu'il est surtout question ; le gouvernement prussien a en effet fait adopter par le parlement de la Confédération d'Allemagne du Nord, cette mesure exécutoire au 3 1 décembre 1872, qui s'impose notamment à Ems, Nauheim et Wiesbaden, et fait pression sur le grand-duché de Bade pour qu'il suive cet exemple. En France, la presse s'enflamme contre cette décision, et soutient ouvertement ces stations contre «M. de Bismarck, l'ennemi publiquement signalé des provinces du Rhin et du Mein, l'homme qui a décrété, dans un accès de fièvre d'ambition, la ruine de trois cités souveraines devenues, depuis un demi-siècle, l'annuel rendez-vous des deux mondes»29.
Au mois de mai, les périodiques français font eux-mêmes la promotion des stations d'outre-Rhin en annonçant à grand renfort d'hyperboles l'ouverture de la saison de Bade, tandis qu'Ems se prépare comme chaque année à la visite du Roi de Prusse, précédée en mai par celle du Tsar Alexandre et du Grand-duc Wladimir. En juin s'ouvre la saison théâtrale, et les artistes des théâtres parisiens triomphent sur les scènes des stations d'outre-Rhin.
Puis les événements politiques prennent le pas, et le nom d'Ems se trouve au centre des débats, cependant qu'à l'heure la plus grave, le 14 juillet, les périodiques tentent encore de prendre les choses à la légère : «Rarement Ems n'a été aussi animé que cette année... Ems est aujourd'hui au premier rang : le Roi de Prusse, M. de Werther, M. Benedetti, les trois hommes qui occupent le plus l'Europe cette semaine, tiennent la tête de liste. C'en est le côté sombre ; mais sur le côté des gens aimables, lisez tous les noms qui suivent [. . . ] en sommes 4 892 noms. Et le volcan peut éclater, les villes d'eaux sont privilégiées»30.
A Bade, le même jour, le chroniqueur de la Gazette des Eaux s'extasie sur l'organisation de la Maison de Conversation qui fait afficher chaque jour au cabinet de lecture «les dépêches télégraphiques de la correspondance Havas de Paris, les dépêches et la cote de la bourse de la correspondance Wagner et Wolff, bureaux à Francfort et Berlin»31. Il faut dire que malgré les événements, la liste de Baden-Baden décompte plus de 30 000 visiteurs.
Puis en quelques heures, c'est la débandade. La déclaration de guerre précipite les curistes dans les gares, et la presse française publie les propos les plus contradictoires sur le traitement réservé aux Français dans les bains allemands.
En fait, «c'est un sauve qui peut général, Hombourg, Nauheim, Ems et Wiesbaden étaient remplis de monde, la saison d'été était exceptionnellement brillante, il n'en reste plus trace»32. La saison est terminée, même si une apparence semble vouloir être sauvegardée artificiellement par le maintien ouvert des Kursaals ; cette contradiction du
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gouvernement prussien est dénoncée par la Gazette des Eaux («la guerre aura sauvé les Kursaals»), qui se réjouit d'y voir le signe que la Prusse compte plus sur les ressources des jeux que sur l'indemnité de guerre que la France vaincue aurait à lui payer.
En France, dans les stations, les impératifs de la saison sont demeurés un certain temps au centre des préoccupations au moment des événements d'Ems, du fait que beaucoup de curistes, effrayés par la tournure des événements, se sont repliés sur les stations françaises. La presse thermale nationale ne prend encore guère position, se contentant d'un laconique «...l'animation peut être moindre, le nombre sera plus grand»33, mais dans les stations perce une certaine satisfaction ; ainsi, aux Eaux- Bonnes, le 21 juillet, le «fait saillant», c'est «l'énorme affluence d'étrangers arrivés ici pendant la semaine qui finit aujourd'hui»34, tandis que Bagnères est envahie, «fort heureusement [. . . ] pas par les Prussiens et leurs casques en cuir bouilli. . . », mais par une «foule élégante, avide de plaisirs et de fêtes»35.
En août, avec l'aggravation de la situation militaire de la France, le ton change ; soudain, il n'est plus question d'évoquer la vie mondaine des stations, ni de feindre un optimisme jovial, et le 18 août 1870, la Gazette annonce sobrement qu'elle va espacer ses numéros car ses travaux «n'ont aujourd'hui d'intérêt pour personne».
L'après-guerre patriotique
Après le départ enthousiaste, les défaites ont stupéfié, puis accablé et enfin traumatisé une grande partie de la population française. Depuis le mois de juillet 1870 le pays baigne en pleine exaltation patriotique. Ce nouvel état d'esprit va perdurer et, avec la défaite, ainsi qu'on a pu le dire, «l'obsession de la Revanche va transformer l'âme française».
Enjeu du siècle pour les pays germaniques, la question de l'unité allemande avait même été envisagée sans déplaisir par beaucoup en France en faveur de la direction prussienne. En 1860, Edmond About estimait que le patriotisme allemand ne menaçait personne, «sinon des princes et des grands-ducs d'opérette, parfaitement ridicules»36. L'immense déception de la défaite et du comportement allemand remet brutalement en cause le cosmopolitisme chez les esprits auparavant les plus ouverts. En février 1871, Jules Michelet stigmatise le goût qu'avaient les Français pour tout ce qui était allemand et une amertume, aux accents de nostalgie, le prend quand il évoque Bade, le «séjour le plus français d'Allemagne»..., «entre Strasbourg et Kehl maintenant, ce n'est plus un fleuve qui roule, c'est un gouffre [...]. Nous autres, dans nos sympathies aveugles pour l'Allemagne, nous voyions ce pays de Bade comme un lieu de promenade, de plaisir. Nous faisions si peu de différence des deux rives, que des Français distingués l'habitaient de préférence, y avaient porté leur fortune [...]. Toute l'Europe y venait. C'était comme une terre neutre, agréable à toutes les nations, où elles venaient manger ensemble à la même table, se voir, se donner la main»37.
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La haine de l'Allemagne se mêle, dans le cœur meurtri du patriote, à la rancœur contre le régime impérial qui a permis l'infamie de la défaite. Beaucoup commencent à fustiger en bloc les habitudes de villégiatures aux eaux, de la société impériale et de l'aristocratie européenne en général, et les lient aux événements douloureux. Le cosmopolitisme des élites est devenu synonyme de trahison, d'anti-patriotisme. Certains cosmopolites affirmés d'avant 1870, déçus par les malheurs de la France, renient leurs idéaux passés, ces «chimères sentimentales»... Et celui qui écrivait en 1869 : «Quiconque ne se sent pas européen n'est pas de son siècle», écrit désormais : «Le temps du romantisme et des illusions est passé»38.
Parmi ces Français qui avaient choisi de porter à Bade leur fortune, un grand nombre, comme l'écrivain Maxime du Camp où le couple Viardot39 découvrent une Allemagne guerrière fort éloignée de l'Allemagne intellectuelle qu'ils admiraient. En 1 87 1 , les Viardot et leur ami Ivan Tourgueniev reviendront brièvement à Bade vendre leurs biens, avant de quitter définitivement l'Allemagne, au grand déplaisir de leurs royales relations.
Dès les premières défaites, la réaction immédiate dans la presse française est de rejeter tout ce qui rappelle l'Allemagne nouvelle, désormais symbole de brutalité et de violence. En France prévaut l'idée que «la Prusse a tué la grande Allemagne, celle de l'Idée ; d'un peuple varié, riche et fécond, elle a fait une création uniforme et artificielle»40.
Pendant les conflits de 1859 et de 1866, la presse thermale avait tenté de se limiter à présenter les villes d'eaux comme autant de lieux neutres où régnaient la concorde et le plaisir. Avec le conflit franco-prussien, les choses évoluent rapidement et différemment. La patrie est impliquée, le territoire est envahi ; après la déclaration de guerre, les sentiments à l'égard des Prussiens se durcissent irrémédiablement en quelques jours. Le 21 juillet le Monde Thermal rappelait aux hommes de ne pas oublier les «nobles traditions», et «qu'après le combat, il n'y a plus d'ennemis, mais des hommes (qui) n'approuvent peut-être pas les visées ambitieuses de leurs chefs... «Seuls responsables désignés de cette «lutte fratricide», le «Mahomet prussien... suivi de son Bismark (sic), Richelieu aux petits pieds», et le périodique concluait sur ce vœu généreux : «Puisse cette guerre mettre pour la dernière fois en présence deux peuples également braves et vaillants». Dès les premiers revers militaires, il n'est plus question que de «lutte à outrance, d'un duel à mort entre l'idée teuto-germanique représentée par l'effroyable militarisme prussien, et la civilisation latine»41.
Désormais les périodiques professionnels ne peuvent plus se réfugier derrière la façade neutre et ludique de la fête thermale. L'Europe n'est plus un vaste espace cosmopolite où la même sociabilité préside à l'entente des peuples : elle se révèle un patchwork de villes appartenant à l'ennemi, participant de sa richesse nationale. Aucune neutralité ne semble possible pour aucun domaine du patrimoine national. Le conflit va peu à peu s'engager sur tous les terrains : culturel, artistique, commercial et scientifique.
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Cyclisme Le succès de la Grimpée du col Amic
Ce sont 85 participants (dont 10 dames) qui ont été classés en venant se tester, avant tout contre eux-mêmes, dans cette montée chronométrée du col Amic, plutôt roulante. Elle présente même, et c’est sa particularité, une légère portion descendante, au début, après le départ donné de l’autre côté du stand de tir de Wuenheim, au lieu-dit Gros Chêne, sur les hauteurs de Soultz. L’arrivée, elle, après 8,5 kilomètres (distance indiquée par les organisateurs mais a priori longue de 8,9 kilomètres, selon certains coureurs), était située près de la ferme-auberge du Kohlschlag , non loin du sommet du col Amic, qui culmine, lui, à 825 mètres d’altitude.
Schweitzer sous les 20 minutes
Mais il y en a, tout de même, qui sont venus avec la ferme intention de réaliser un bon chrono. Et à ce jeu, c’est Jérémy Schweitzer, 24 ans, qui a réalisé le meilleur temps du jour chez les hommes, en 19'59'', à la moyenne de 25,521 km/h. Pour quelques centièmes de secondes, difficilement mesurables, tout de même, le chronométrage étant manuel et non automatique. William Lewis (VC Sainte-Croix-en-Plaine), ancien coureur de fixie (vélo à pignon fixe) doit se contenter de la 2 e place, comme l’an passé, où il s’était déjà incliné pour quelques centièmes de secondes également face à Louis Thiebaut (Evolution VTT Saint-Dié), le vainqueur de 2023, en 21'01'', absent cette année. Le vainqueur du jour, Jérémy Schweitzer, n’est pas un inconnu. Il s’était déjà imposé au col Amic en 2021, il y a trois ans, en 19'52'', ainsi qu’à la récente Montée mythique Petit Ballon , dimanche 1 er septembre dernier, à Luttenbach. Sportif accompli, qui pratique aussi occasionnellement la course à pied et l’escalade, Jérémy Schweitzer confiait : « J’ai effectué toute la montée avec le gros plateau de 52 dents et je me suis un peu écrasé, sur la fin, un plateau de 50 dents aurait été préférable, je pense ! ». Chez les dames, c’est Juliette Drendel (MJC Buhl) qui s’impose, en 25'01'', à la moyenne de 20,386 km/h (42 e au classement scratch). Le record de l’épreuve, en 18'59'', établi en 2019, n’est quant à lui pas tombé et reste la propriété de Simon Combes, de Lingolsheim (Bas-Rhin), récent 57 e du triathlon olympique de Gérardmer, dans les Vosges, avec le meilleur temps à vélo. À relever, pendant toute la durée de l’épreuve, la route (refaite en 2011) a été fermée aux véhicules motorisés pour assurer une plus grande sécurité aux compétiteurs.
La route aux cyclistes
Seul coureur en lice du club organisateur du Vélo-club Soultzia Soultz, Stéphane Ferrière se classe 85 e (22 e sénior) en 42'50'' et, outre la victoire (42 e au scratch) de Juliette Drendel chez les dames en 25'01'', la MJC Buhl, venue en voisine, remporte également la victoire chez les juniors avec Ludovic Andenmatten en 20'40'' (6 e au scratch). La prochaine grimpée est prévue dès ce samedi 21 septembre, organisée par le Cyclo-club Kingersheim, au départ de Saint-Amarin, pour le 2 e chrono du Haag, 1 er col hors catégorie des Vosges, avec l’ascension du Grand Ballon via Geishouse et la voie verte du Haag.
- Secteur de Soultz
- Edition Colmar - Guebwiller
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Liste des synonymes possibles pour «Ancien organisateur de voyages outre-Rhin»: Service ancien; Il forçait au travail; Mauvais service; Forçait au travail; Service du travail obligatoire, crée en 1943; Anciens travaux forcés; Certains lui préfèrent le maquis; Prise de catch
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4 Les patriciens strasbourgeois s'inscrivent donc dans une ancienne tradition, remontant à l'Antiquité, avec laquelle renoue le Voyage du jeune Anarchasis en Grèce de l'abbé Barthélemy. Celui-ci contribue à rendre populaire le concept de voyage de formation, et fait partie des principales lectures des patriciennes strasbourgeoises.
La vogue de ces bains allemands repose sur différents facteurs dont la qualité des eaux minérales semble souvent le moindre. Le jeu, une brillante vie mondaine et artistique et une publicité habile ont au milieu du siècle fondé ce succès des stations d'outre-Rhin, où l'influence française tient également une place de premier plan. La ...
La 24 e Grimpée du col Amic proposée par le Vélo-Club Soultzia Soultz, une course de côte disputée en contre-la-montre individuel, sous l'égide de la FSGT a connu un beau succès ce week-end.