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Voyages et poésie : la séduction de l’ailleurs

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Édouard Manet, La plage à marée basse, 1871, huile sur toile

En classe de 5 ème , le programme de français recommande l’étude d’un groupement de poèmes qui évoquent les voyages et la séduction de l’ailleurs . Cette séquence s’inscrit dans le cadre de l’objet d’étude « le voyage et l’aventure : pourquoi aller vers l’inconnu ? » en parallèle de l’étude d’un groupement de récits de voyage . Dans les deux cas, il s’agit de réfléchir à ce qui pousse l’homme à vouloir découvrir l’ailleurs . Toutefois, la lecture de textes poétiques propose un éclairage différent et complémentaire. Alors que les récits d’explorateurs ont recours aux discours descriptifs et explicatifs, soucieux d’une approche quasi scientifique, les poètes, quant à eux, se concentrent davantage sur les sentiments. Que ressent celui qui aspire à voyager ? Qu’est-ce qui motive son élan pour l’ailleurs ? Est-ce en explorant de nouveaux horizons qu’on accède au bonheur ? Et l’exil ne peut-il pas nourrir une troublante nostalgie ? Le voyage inspire les poètes car il nourrit leurs rêveries et leur imaginaire . Mais n’ont-ils pas tendance à idéaliser l’aventure ?

Plan de la séquence 5ème : Le poète voyageur

1. Pourquoi aller vers l’inconnu ?

De la Renaissance au XVIII e siècle, les familles aristocrates ont coutume d’envoyer les jeunes hommes faire leur Grand Tour . Il s’agit d’un voyage éducatif , de plusieurs années à travers l’Europe occidentale, dont le but est de parfaire leur connaissance de l’art antique et des humanités gréco-latines. Dans ce contexte, l’Italie se revèle naturellement une destination très prisée. Les jeunes gens ne voyagent pas alors par désir d’exotisme mais par nécessité : il faut faire ce voyage pour montrer d’abord son appartenance à une élite sociale, ensuite parce qu’on doit voir ce qu’il faut avoir vu. Certains lieux deviennent incontournables et la noblesse européenne se forge ainsi une culture commune . Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Joachim du Bellay ait abandonné un temps « sa douceur angevine » pour évoluer au milieu « des palais romains ». Lorsque le cousin de son père, le cardinal Jean du Bellay, doit se rendre à la cour pontificale de Rome, il saisit l’occasion et l’accompagne, espérant ainsi pouvoir s’imprégner de la culture antique.

le voyage 5eme

Eugène Delacroix, Femmes d’Alger dans leur appartement, 1834, huile sur toile, 1,8 x 2,29 m, Musée du Louvre, Paris

Au XIX e siècle, les regards se tournent vers d’autres contrées. La campagne d’Égypte menée par le général Bonaparte nourrit l’orientalisme. En effet, de nombreux scientifiques accompagnent l’armée napoléonienne et leurs publications suscitent l’intérêt du public. L’orient fascine les artistes et certains, comme Eugène Delacroix, se rendent dans les pays du Maghreb pour découvrir une culture radicalement différente de la nôtre. Mais les pays d’orient restent souvent méconnus de ceux qui les peignent et les représentations proposées relèvent davantage du fantasme que de la réalité. Les scènes situées dans les harems sont par exemple prétexte à peindre la nudité féminine dans une époque où la société bourgeoise se pare de pudibonderie.

Tableau Arearea de Paul Gauguin

Paul Gauguin, Arearea (Joyeusetés), 1892, Musée d’Orsay

Il n’en demeure pas moins que l’exotisme apparaît alors comme un moyen de rompre radicalement avec son quotidien, sa culture, son éducation… Partir loin de sa terre natale est un moyen de s’affranchir de la monotonie et de l’ennui . Le voyage semble promettre légèreté et liberté. Dans une époque où les poètes sont en proie au mal du siècle puis au Spleen , voyager se présente comme une échappatoire radicale, à l’instar des drogues et de l’alcool. Certains poètes voient dans cette aventure une expérience suffisamment extrême pour permettre « d’arriver à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens » si cher à Rimbaud.

On le voit, contrairement aux explorateurs qui parcourent le monde pour parfaire les connaissances scientifiques et géographiques ou tout simplement rapporter des ressources naturelles en Europe dans un but commercial, les poètes aspirent au voyage pour des raisons plus personnelles, plus intimes . L’exotisme apparaît, à leurs yeux, comme un remède à l’ennui qui naît de la banalité du quotidien.

” La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D’être parmi l’écume inconnue et les cieux ! Stéphane Mallarmé "Brise marine", Le Parnasse contemporain, 1866

2. L’aventurier : un personnage idéalisé ?

” — Regardez, compagnons, un navire s’avance. La mer, qui l’emporta, le rapporte en cadence, En écumant sous lui, comme un hardi coursier, Qui, tout en se cabrant, sent son vieux cavalier.[...] Es-tu blessé, guerrier ? Viens-tu d’un long voyage ? C’est une chose à voir, quand tout un équipage, Monté jeune à la mer, revient en cheveux blancs. Es-tu riche ? viens-tu de l’Inde ou du Mexique ? Ta quille est-elle lourde, ou si les vents du nord T’ont pris, pour ta rançon, le poids de ton trésor ? As-tu bravé la foudre et passé le tropique ? T’es-tu, pendant deux ans, promené sur la mort, Couvrant d’un œil hagard ta boussole tremblante [...] Alfred de Musset "Retour", Œuvres posthumes, 1877

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Claude Gellée, dit « le Lorrain », Port de mer, effet de brume, 1646, huile sur toile, 1,19 x 1,5 m, Musée du Louvre, Paris

Les poètes ont donc des envies d’ailleurs et d’aventures. Certains vers prennent des tonalités épiques car les expéditions en mer ou sur des terres inconnues ne sont pas sans danger. Les poètes sont parfaitement conscients de ces difficultés, mais l’insouciance de la bohème l’emporte. Le jeu en vaut certainement la chandelle car de telles aventures sont incontestablement grisantes. Elles apportent à n’en pas douter une certaine sagesse et une forme de gloire . Il faudra bien sûr affronter les éléments : le froid, la chaleur, les tempêtes… Échapper au naufrage. Le voyage sera certainement long et les années s’envoleront. C’est un tout autre homme qui reviendra « plein d’usage et raison ». Ses cheveux blancs en témoigneront.

Cette image idéalisée du voyageur est certainement influencée par le plus célèbre d’entre eux : Ulysse . On retrouve d’ailleurs des références explicites à l’ Odyssée que ce soit sous la plume de Joachim du Bellay ou sous celle de Charles Baudelaire. Cela ne surprendra personne puisque cette épopée est considérée comme un poème fondateur de la littérature.

” Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D’autres, l’horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d’une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums. Pour n’être pas changés en bêtes, ils s’enivrent D’espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers. Charles Baudelaire "Le voyage", Les Fleurs du Mal, La Mort, 1861

3. La nostalgie ou le mal du pays

Ainsi, les poètes reconnaissent parfois implicitement qu’ils n’osent pas partir, se contentant de rêver d’aventures et de destinations exotiques. Mais ceux qui ont quitté leur terre natale font l’expérience d’ un sentiment inattendu : la nostalgie ou le mal du pays. Ils ne trouvent pas dans l’exil ce qu’ils avaient espéré. Déçus, empreints de regrets , ils n’aspirent plus qu’à rentrer chez eux. Se pose alors une question terrible et écrasante : est-il vain de chercher le bonheur ailleurs ? Ne faut-il pas se satisfaire des humbles plaisirs du quotidien ?

” Las d’avoir visité mondes, continents, villes, Et vu de tout pays, ciel, palais, monuments, Le voyageur enfin revient vers les charmilles Et les vallons rieurs qu’aimaient ses premiers ans. Émile Nelligan "Le voyageur", Le Monde illustré, 1897
” L’homme n’est-il donc né que pour un coin de terre, Pour y bâtir son nid, et pour y vivre un jour ? Alfred de Musset "Retour", Œuvres posthumes, 1877

Cette souffrance, tout comme celle qui touche celui qui n’aspire qu’à fuir l’ennui, est néanmoins féconde pour le poète qui nourrit son œuvre en exprimant des sentiments, qu’ils soient réels ou feints .

” Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots. Alfred de Musset "La Nuit de mai", Revue des Deux Mondes, 1835

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Théodore Rousseau, Village dans le Berry, 1842, huile sur panneau, 34 x 52 cm, Musée d’art de Cincinnati, États-Unis

Ainsi, certains doutent de la sincérité des sentiments qu’exprime Joachim du Bellay lorsqu’il compose Les Regrets à Rome. En effet, ces poèmes s’inscrivent dans la tradition élégiaque. Cette poésie lyrique repose sur l’expression d’une souffrance engendrée par le manque et l’absence. Or, le poète angevin était membre de la Pléiade et ambitionnait donc d’offrir à la langue française une littérature en s’inspirant des œuvres antiques grecques et latines. Alors innutrition, imitation ou expression d’un sentiment expérimenté ? Sincérité ou posture poétique ?

Ce qui est certain, c’est que la poésie n’impose pas de pacte autobiographique. Ainsi, quand le jeune poète québécois Émile Nelligan compose un poème intitulé « Le voyageur » qu’il dédie à son père, le lecteur peut légitimement penser que le vieillard dont il fait le portrait correspond à la figure paternelle. Cependant, son père n’avait rien d’un aventurier et le poète lui-même, bien que menant une vie de bohème, n’a que très peu voyagé. Tout ce qui semble bien réel dans ce poème est uniquement la relation distante et conflictuelle entre le père et le fils. Le poète aurait-il donc transposé métaphoriquement ses sentiments ?

Ce poème souligne par ailleurs que la nostalgie ne touche pas tous les exilés. Certains d’entre nous auraient une âme aventureuse et ne pourraient supporter la sédentarité. Ils voyageraient pour voyager, sans nulle autre raison. Selon Charles Baudelaire, ceux-là seraient les vrais voyageurs.

” Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s’écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons ! Charles Baudelaire "Le voyage", Les Fleurs du Mal, La Mort, 1861

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Après avoir été professeur de lettres classiques pendant 11 ans, je suis devenu auteur de livres numériques en auto-édition. Par ailleurs, je publie sur ce blog des articles en lien avec l’histoire littéraire et la didactique des lettres.

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Guide d'Aventure de Voyage : Découvrez les Destinations les Plus Exaltantes

Le Voyage et l’Aventure : Une Séquence Captivante pour les Élèves de 5ème en Français !

Table des matières

Bienvenue sur mon blog dédié aux voyages et à l’aventure ! Aujourd’hui, nous allons explorer une séquence captivante pour les élèves de 5ème en cours de français. Attachez votre ceinture, car vous allez embarquer pour une aventure passionnante à la découverte de nouvelles cultures et horizons !

Découvrir le monde à travers la littérature

La séquence “Le Voyage et l’Aventure” est un excellent moyen d’immerger les élèves dans la langue française tout en élargissant leurs horizons. En étudiant des œuvres littéraires telles que “Le Tour du monde en 80 jours” de Jules Verne ou “L’Île au trésor” de Robert Louis Stevenson, les élèves sont transportés dans des mondes imaginaires remplis de mystères et de découvertes.

Cette approche leur permet d’améliorer leurs compétences en lecture et en compréhension écrite, tout en développant leur vocabulaire et leur expression orale à travers des discussions animées en classe.

Des activités interactives pour une immersion totale

Pour rendre cette séquence encore plus captivante, les enseignants peuvent organiser des activités interactives telles que des jeux de rôle, des débats sur les choix des personnages ou même des sorties sur le terrain pour explorer des lieux mentionnés dans les œuvres étudiées.

Les élèves peuvent également être encouragés à créer leur propre récit de voyage en utilisant leur imagination débordante et les connaissances acquises au cours de la séquence. Cela leur permettra de développer leur créativité et leurs compétences en rédaction.

Une ouverture vers d’autres cultures

En étudiant des œuvres d’auteurs français et étrangers, les élèves découvrent des cultures différentes de la leur. Ils peuvent ainsi apprendre à respecter et à apprécier la diversité, tout en se familiarisant avec des aspects historiques, géographiques et sociétaux des pays traversés.

Cette ouverture vers d’autres cultures favorise l’échange et la tolérance, en encourageant les élèves à s’intéresser au monde qui les entoure et à s’ouvrir à de nouvelles perspectives.

La séquence “Le Voyage et l’Aventure” est une expérience d’apprentissage immersive qui permet aux élèves de 5ème de développer leurs compétences linguistiques tout en explorant des thématiques captivantes. Elle leur offre la possibilité de s’évader dans des mondes lointains, d’élargir leur vision du monde et de devenir des citoyens du monde éclairés.

N’hésitez pas à partager vos propres expériences sur le sujet et à laisser vos commentaires ci-dessous. Bon voyage et bonne aventure !

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8 réflexions au sujet de “Le Voyage et l’Aventure : Une Séquence Captivante pour les Élèves de 5ème en Français !”

Je trouve que lidée dexplorer le monde à travers la littérature est géniale ! Ça ouvre lesprit et enrichit lexpérience des élèves.

Je trouve que limmersion culturelle grâce à la littérature est essentielle pour léducation des élèves. Cela ouvre lesprit et élargit les horizons.

Je ne suis pas convaincu que les élèves de 5ème devraient passer autant de temps sur le thème du voyage et de laventure en français.

Le thème du voyage et de laventure stimule la créativité et louverture desprit des élèves. Essentiel!

Je pense que les activités interactives peuvent vraiment aider les élèves à simmerger dans la culture. Cest tellement important!

Je suis curieux de savoir si cette approche captivante de lenseignement du français peut vraiment ouvrir lesprit des élèves à dautres cultures. À suivre!

Je pense que les voyages littéraires en classe sont super pour ouvrir lesprit des élèves! Vive la diversité culturelle! 📚🌍

Oui, mais ne sous-estimez pas limportance de la diversité des expériences de vie des élèves. 🌟

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Le Voyage et l'aventure. Pourquoi aller vers l'inconnu ? en 5ème

Votre enfant va découvrir différentes formes de récits d’aventures et de textes célébrant les voyages, la découverte de l’autre et de l’ailleurs.

Le récit d'aventure était déjà au programme du cycle 3. En classe de 5ème, vos enfants vont  affiner leurs connaissances du genre , autour du thème du voyage et ils commenceront à développer les capacités nécessaires pour lire des textes plus longs et plus complexes, avec  des rebondissements et des retours en arrière , mais aussi avec  un vocabulaire plus riche .

Ils pourront étudier avec leur professeur de français:

  • Des extraits d’ œuvres évoquant les Grandes Découvertes , en lien avec le programme d’Histoire
  • Des  poèmes évoquant les voyages  ou un  roman d’aventures  

Voyage et aventure

Pourquoi étudier le voyage et l'aventure ? 

Voici les principaux objectifs, communs à tous les élèves de 5ème. 

Pour la lecture

Repérer  les caractéristiques  du récit d’aventures 

Lire des textes évoquant   les Grandes Découvertes .

Lire des poèmes pour comparer  différentes visions du voyage  et s'initier aux  formes poétiques.

Ouvrir la réflexion à d’ autres formes   de représentations  et permettre la comparaison (Bande Dessiné, Cinéma, peinture). 

Pour l'écriture

Ecrire des textes  narratifs  et  descriptifs ,  en lien avec les récits et les poèmes lus en classe. 

Rédiger une  fiche de lecture,  un  carnet de voyage,  une anthologie.

Pourquoi ne pas garder, continuer ou créer  le carnet de lecture   qui a accompagné votre enfant au primaire ? 

Pour l'oral

Présenter de façon organisée  un lieu, en s’appuyant sur un vocabulaire précis et varié (description).

Dialoguer entre élèves,  par exemple dans le cadre des études de textes et lors de dialogues fictifs avec jeux de rôles.

Lire à haute voix  et pratiquer la récitation.

En parallèle aux titres de la littérature classique, le site du Ministère de l’Education Nationale propose  une liste d'ouvrages de littérature de jeunesse  qui permettent d’enrichir le thème étudié en classe.

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Pour approfondir sur le thème du voyage et de l'aventure

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Les Plus Beaux Poèmes Français sur les Voyages

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Si vous souhaitez lire ou relire les poèmes français les plus célèbres et les plus beaux sur le thème du voyage, vous êtes au bon endroit. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner des poèmes incontournables en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans plusieurs anthologies de la poésie française que j’ai pu lire.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage (Joachim du Bellay), Brise marine (Stéphane Mallarmé), Les conquérants (José Maria de Heredia), Le bateau ivre (Arthur Rimbaud), L'invitation au voyage, Parfum exotique (Charles Baudelaire) sont parmi les poèmes incontournables sur le thème du voyage.

Voici le meilleur de la poésie sur les voyages.

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Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage - Joachim du Bellay

Le poème le plus beau et le plus célèbre de Joachim du Bellay est Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage. Ce sonnet en Alexandrin fait partie du recueil Les Regrets (1558). Il l'a écrit lors de son voyage à Rome (1553-1557) pour exprimer son mal du pays et son amour pour sa région natale.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage, Ou comme celui-là qui conquit la Toison, Et puis est retourné, plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux, Que des palais Romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin, Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l'air marin la douceur angevine.

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome - Joachim du Bellay

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Et rien de Rome en Rome n'aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme.

Vois quel orgueil, quelle ruine : et comme Celle qui mit le monde sous ses lois, Pour dompter tout, se dompta quelquefois, Et devint proie au temps, qui tout consomme.

Rome de Rome est le seul monument, Et Rome Rome a vaincu seulement. Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit,

Reste de Rome. O mondaine inconstance ! Ce qui est ferme, est par le temps détruit, Et ce qui fuit, au temps fait résistance.

Brise marine - Stéphane Mallarmé

Brise marine (1865) est probablement le plus beau poème de Stéphane Mallarmé. Ce poème est composé d'un dizain et un sizain en alexandrins avec des rimes plates. Le poète y exprime son désir de s'évader et de voyager (métaphore de l'inspiration) ainsi que la peur du naufrage qui le retient (échec).

La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D'être parmi l'écume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balançant ta mâture, Lève l'ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs, Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs ! Et, peut-être, les mâts, invitant les orages, Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots … Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots ! 

Les conquérants - José Maria de Heredia

Les conquérants, poème issu du recueil Les Trophées (1893), est le plus beau poème de José-Maria de Heredia. Ce sonnet classique en alexandrins est basé sur l'histoire des conquistadors et de Christophe Colomb, faisant notamment référence à Moguer d'où il est parti à la conquête de l'Amérique.

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal, Fatigués de porter leurs misères hautaines, De Palos de Moguer, routiers et capitaines Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal.

Ils allaient conquérir le fabuleux métal Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines, Et les vents alizés inclinaient leurs antennes Aux bords mystérieux du monde Occidental.

Chaque soir, espérant des lendemains épiques, L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques Enchantait leur sommeil d’un mirage doré ;

Ou penchés à l’avant des blanches caravelles, Ils regardaient monter en un ciel ignoré Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles.

La Trebbia - José Maria de Heredia

L'aube d'un jour sinistre a blanchi les hauteurs. Le camp s'éveille. En bas roule et gronde le fleuve Où l'escadron léger des Numides s'abreuve. Partout sonne l'appel clair des buccinateurs.

Car malgré Scipion, les augures menteurs, La Trebbia débordée, et qu'il vente et qu'il pleuve, Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve, A fait lever la hache et marcher les licteurs.

Rougissant le ciel noir de flamboîments lugubres, A l'horizon, brûlaient les villages Insubres ; On entendait au loin barrir un éléphant.

Et là-bas, sous le pont, adossé contre une arche, Hannibal écoutait, pensif et triomphant, Le piétinement sourd des légions en marche.

Le bateau ivre - Arthur Rimbaud

Le bateau ivre est un poème célèbre écrit par Arthur Rimbaud en 1871. Il est alors âgé de 16 ans et rejoint Paul Verlaine à Paris. Dans cette oeuvre de 25 quatrains en alexandrins, le bateau à la dérive est une métaphore du poète exalté puis désenchanté, de son désir de liberté et de son voyage poétique.

Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages, Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées, Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants, Je courus ! Et les Péninsules démarrées N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes. Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes, Dix nuits, sans regretter l'œil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures, L'eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème De la Mer, infusé d'astres, et lactescent, Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires Et rythmes lents sous les rutilements du jour, Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants : je sais le soir, L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes, Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques, Illuminant de longs figements violets, Pareils à des acteurs de drames très antiques, Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs, La circulation des sèves inouïes, Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries Hystériques, la houle à l'assaut des récifs, Sans songer que les pieds lumineux des Maries Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan ! Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces, Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises ! Échouages hideux au fond des golfes bruns Où les serpents géants dévorés des punaises Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants. - Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones, La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux…

Presqu’île, ballottant sur mes bords les querelles Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds. Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses, Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau, Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques, Planche folle, escorté des hippocampes noirs, Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais, Fileur éternel des immobilités bleues, Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur : - Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles, Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer : L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache Noire et froide où vers le crépuscule embaumé Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames, Enlever leur sillage aux porteurs de cotons, Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes, Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

L'invitation au voyage - Charles Baudelaire

L'Invitation au voyage est un poème célèbre de Charles Baudelaire. Il a trois strophes séparées par un refrain et se trouve dans la section Spleen et Idéal du recueil Les Fleurs du Mal. Le poète invite sa muse Marie Daubrun à un voyage imaginaire et décrit un pays idéal où ils pourraient vivre.

Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D'aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l'ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l'âme en secret Sa douce langue natale.

Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l'humeur est vagabonde ; C'est pour assouvir Ton moindre désir Qu'ils viennent du bout du monde. – Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D'hyacinthe et d'or ; Le monde s'endort Dans une chaude lumière.

Parfum exotique - Charles Baudelaire

Parfum exotique est un sonnet en alexandrins de Charles Baudelaire paru dans la section Spleen et Idéal du recueil Les Fleurs du Mal (1857). Le poème aurait été inspiré par la liaison entre le poète et sa muse Jeanne Duval ainsi que par un voyage vers Calcutta qui s'arrêta prématurément à l'île Maurice.

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers et des fruits savoureux ; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats, Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers, Qui circule dans l'air et m'enfle la narine, Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

A une dame créole - Charles Baudelaire

À une dame créole est un sonnet en alexandrins de Charles Baudelaire écrit à l'île de la Réunion en 1841 et dédié à Mme Autard de Bragard. Cette dernière accueille le poète lorsque son voyage vers Calcutta est interrompu. Le poème est paru plus tard en 1857 dans le recueil Les Fleurs du Mal.

Au pays parfumé que le soleil caresse, J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse, Une dame créole aux charmes ignorés.

Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse A dans le cou des airs noblement maniérés ; Grande et svelte en marchant comme une chasseresse, Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.

Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire, Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire, Belle digne d'orner les antiques manoirs,

Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites, Germer mille sonnets dans le cœur des poètes, Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.

Le voyage - Jean-Pierre Claris de Florian

Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte, Sans songer seulement à demander sa route ; Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi, Faire un tiers du chemin jusqu'à près de midi ; Voir sur sa tête alors s'amasser les nuages, Dans un sable mouvant précipiter ses pas, Courir, en essuyant orages sur orages, Vers un but incertain où l'on n'arrive pas ; Détrempé vers le soir, chercher une retraite, Arriver haletant, se coucher, s'endormir : On appelle cela naître, vivre et mourir. La volonté de Dieu soit faite !

Les deux pigeons - Jean de la Fontaine

Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre. L'un d'eux s'ennuyant au logis Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays. L'autre lui dit : Qu'allez-vous faire ? Voulez-vous quitter votre frère ? L'absence est le plus grand des maux : Non pas pour vous, cruel. Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor si la saison s'avançait davantage ! Attendez les zéphyrs. Qui vous presse ? Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que Faucons, que réseaux. Hélas, dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste ? Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin. Il dit : Ne pleurez point : Trois jours au plus rendront mon âme satisfaite ; Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère. Je le désennuierai : quiconque ne voit guère N'a guère à dire aussi. Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême. Je dirai : J'étais là ; telle chose m'avint ; Vous y croirez être vous-même. À ces mots en pleurant ils se dirent adieu. Le voyageur s'éloigne ; et voilà qu'un nuage L'oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s'offrit, tel encor que l'orage Maltraita le Pigeon en dépit du feuillage. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, Dans un champ à l'écart voit du blé répandu, Voit un pigeon auprès ; cela lui donne envie : Il y vole, il est pris : ce blé couvrait d'un las, Les menteurs et traîtres appas. Le las était usé ! si bien que de son aile, De ses pieds, de son bec, l'oiseau le rompt enfin. Quelque plume y périt ; et le pis du destin Fut qu'un certain Vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux, qui, traînant la ficelle Et les morceaux du las qui l'avait attrapé, Semblait un forçat échappé. Le vautour s'en allait le lier, quand des nues Fond à son tour un Aigle aux ailes étendues. Le Pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde et, du coup, tua plus d'à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l'aile et tirant le pié, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s'en retourna. Que bien, que mal, elle arriva Sans autre aventure fâcheuse. Voilà nos gens rejoints ; et je laisse à juger De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau ; Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste ; J'ai quelquefois aimé ! je n'aurais pas alors Contre le Louvre et ses trésors, Contre le firmament et sa voûte céleste, Changé les bois, changé les lieux Honorés par les pas, éclairés par les yeux De l'aimable et jeune Bergère Pour qui, sous le fils de Cythère, Je servis, engagé par mes premiers serments. Hélas ! quand reviendront de semblables moments ? Faut-il que tant d'objets si doux et si charmants Me laissent vivre au gré de mon âme inquiète ? Ah ! si mon cœur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête ? Ai-je passé le temps d'aimer ?

Le relais - Gérard de Nerval

En voyage, on s’arrête, on descend de voiture ; Puis entre deux maisons on passe à l’aventure, Des chevaux, de la route et des fouets étourdi, L’œil fatigué de voir et le corps engourdi.

Et voici tout à coup, silencieuse et verte, Une vallée humide et de lilas couverte, Un ruisseau qui murmure entre les peupliers, – Et la route et le bruit sont bien vite oubliés !

On se couche dans l’herbe et l’on s’écoute vivre, De l’odeur du foin vert à loisir on s’enivre, Et sans penser à rien on regarde les cieux… Hélas ! une voix crie : « En voiture, messieurs ! »

Ballade de Paris (Quand j’ai la terre et mer avironnée) - Eustache Deschamps

Quand j’ai la terre et mer avironnée Et visité en chacune partie Jérusalem, Egypte et Galilée, Alexandrie, Damas et la Syrie, Babylone, le Caire et Tartarie, Et tous les ports qui y sont, Les épices et sucres qui s’y font, Les fins draps d’or et soies du pays Valent trop mieux ce que les Français ont : Rien ne se peut comparer à Paris.

C’est la cité sur toutes couronnée, Fontaine et puits de science et de clergie, Sur le fleuve de Seine située : Vignes, bois a, terres et prairies, De tous les biens de cette mortel(le) vie A plus qu’autres cités n’ont; Tout étranger l’aiment et aimeront, Car, pour plaisirs et pour sites jolis, Jamais cité telle ne trouveront : Rien ne se peut comparer à Paris.

Mais elle est bien mieux que ville fermée, Et de châteaux de grande ancestrerie, De gens d’honneur et de marchands peuplée, De tous ouvriers d’armes, d’orfèvrerie ; De tous les arts c’est la fleur, quoi qu’on die : Tous ouvrages adroits font ; Subtil engin, entendement profond Verrez avoir aux habitants toudis, Et loyauté aux œuvres qu’ils feront : Rien ne se peut comparer à Paris.

Complainte de la lune en province - Jules Laforgue

Ah ! la belle pleine Lune, Grosse comme une fortune !

La retraite sonne au loin, Un passant, monsieur l’adjoint ;

Un clavecin joue en face, Un chat traverse la place :

La province qui s’endort ! Plaquant un dernier accord,

Le piano clôt sa fenêtre. Quelle heure peut-il bien être ?

Calme Lune, quel exil ! Faut-il dire : ainsi soit-il ?

Lune, ô dilettante Lune, À tous les climats commune,

Tu vis hier le Missouri, Et les remparts de Paris,

Les fiords bleus de la Norvège, Les pôles, les mers, que sais-je ?

Lune heureuse ! ainsi tu vois, À cette heure, le convoi

De son voyage de noce ! Ils sont partis pour l’Écosse.

Quel panneau, si, cet hiver, Elle eût pris au mot mes vers !

Lune, vagabonde Lune, Faisons cause et mœurs communes ?

Ô riches nuits ! je me meurs, La province dans le cœur !

Et la lune a, bonne vieille, Du coton dans les oreilles.

Vous qui retournez du Cathai - Paul-Jean Toulet

Vous qui retournez du Cathai Par les Messageries, Quand vous berçaient à leurs féeries L'opium ou le thé,

Dans un palais d'aventurine Où se mourait le jour, Avez-vous vu Boudroulboudour, Princesse de la Chine,

Plus blanche en son pantalon noir Que nacre sous l'écaille ? Au clair de lune, Jean Chicaille, Vous est-il venu voir,

En pleurant comme l'asphodèle Aux îles d'Ouac-Wac, Et jurer de coudre en un sac Son épouse infidèle,

Mais telle qu'à travers le vent Des mers sur le rivage S'envole et brille un paon sauvage Dans le soleil levant ?

Telle que dans son char la Bérécynthienne - Joachim du Bellay

Telle que dans son char la Bérécynthienne Couronnée de tours, et joyeuse d'avoir Enfanté tant de dieux, telle se faisait voir En ses jours plus heureux cette ville ancienne :

Cette ville, qui fut plus que la Phrygienne Foisonnante en enfants, et de qui le pouvoir Fut le pouvoir du monde, et ne se peut revoir Pareille à sa grandeur, grandeur sinon la sienne.

Rome seule pouvait à Rome ressembler, Rome seule pouvait Rome faire trembler : Aussi n'avait permis l'ordonnance fatale

Qu'autre pouvoir humain, tant fût audacieux, Se vantât d'égaler celle qui fit égale Sa puissance à la terre et son courage aux cieux.

Un voyage à Cythère - Charles Baudelaire

Mon coeur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux Et planait librement à l'entour des cordages ; Le navire roulait sous un ciel sans nuages, Comme un ange enivré d'un soleil radieux.

Quelle est cette île triste et noire ? - C'est Cythère, Nous dit-on, un pays fameux dans les chansons, Eldorado banal de tous les vieux garçons. Regardez, après tout, c'est une pauvre terre.

- Ile des doux secrets et des fêtes du coeur ! De l'antique Vénus le superbe fantôme Au-dessus de tes mers plane comme un arôme, Et charge les esprits d'amour et de langueur.

Belle île aux myrtes verts, pleine de fleurs écloses, Vénérée à jamais par toute nation, Où les soupirs des coeurs en adoration Roulent comme l'encens sur un jardin de roses

Ou le roucoulement éternel d'un ramier ! - Cythère n'était plus qu'un terrain des plus maigres, Un désert rocailleux troublé par des cris aigres. J'entrevoyais pourtant un objet singulier !

Ce n'était pas un temple aux ombres bocagères, Où la jeune prêtresse, amoureuse des fleurs, Allait, le corps brûlé de secrètes chaleurs, Entre-bâillant sa robe aux brises passagères ;

Mais voilà qu'en rasant la côte d'assez près Pour troubler les oiseaux avec nos voiles blanches, Nous vîmes que c'était un gibet à trois branches, Du ciel se détachant en noir, comme un cyprès.

De féroces oiseaux perchés sur leur pâture Détruisaient avec rage un pendu déjà mûr, Chacun plantant, comme un outil, son bec impur Dans tous les coins saignants de cette pourriture ;

Les yeux étaient deux trous, et du ventre effondré Les intestins pesants lui coulaient sur les cuisses, Et ses bourreaux, gorgés de hideuses délices, L'avaient à coups de bec absolument châtré.

Sous les pieds, un troupeau de jaloux quadrupèdes, Le museau relevé, tournoyait et rôdait ; Une plus grande bête au milieu s'agitait Comme un exécuteur entouré de ses aides.

Habitant de Cythère, enfant d'un ciel si beau, Silencieusement tu souffrais ces insultes En expiation de tes infâmes cultes Et des péchés qui t'ont interdit le tombeau.

Ridicule pendu, tes douleurs sont les miennes ! Je sentis, à l'aspect de tes membres flottants, Comme un vomissement, remonter vers mes dents Le long fleuve de fiel des douleurs anciennes ;

Devant toi, pauvre diable au souvenir si cher, J'ai senti tous les becs et toutes les mâchoires Des corbeaux lancinants et des panthères noires Qui jadis aimaient tant à triturer ma chair.

- Le ciel était charmant, la mer était unie ; Pour moi tout était noir et sanglant désormais, Hélas ! et j'avais, comme en un suaire épais, Le coeur enseveli dans cette allégorie.

Dans ton île, ô Vénus ! je n'ai trouvé debout Qu'un gibet symbolique où pendait mon image... - Ah ! Seigneur ! donnez-moi la force et le courage De contempler mon coeur et mon corps sans dégoût !

Le voyage - Charles Baudelaire

Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes ! Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme, Le coeur gros de rancune et de désirs amers, Et nous allons, suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ; D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d'une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent D'espace et de lumière et de cieux embrasés ; La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, Et, sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon, De vastes voluptés, changeantes, inconnues, Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !

Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils La Curiosité nous tourmente et nous roule, Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.

Singulière fortune où le but se déplace, Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où ! Où l'homme, dont jamais l'espérance n'est lasse, Pour trouver le repos court toujours comme un fou !

Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ; Une voix retentit sur le pont : " Ouvre l'oeil ! " Une voix de la hune, ardente et folle, crie . " Amour... gloire... bonheur ! " Enfer ! c'est un écueil !

Chaque îlot signalé par l'homme de vigie Est un Eldorado promis par le Destin ; L'Imagination qui dresse son orgie Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.

Ô le Pauvre amoureux des pays chimériques ! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ; Son oeil ensorcelé découvre une Capoue Partout où la chandelle illumine un taudis.

Etonnants voyageurs ! quelles nobles histoires Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers ! Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires, Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.

Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.

Dites, qu'avez-vous vu ?

" Nous avons vu des astres Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ; Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres, Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.

La gloire du soleil sur la mer violette, La gloire des cités dans le soleil couchant, Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète De plonger dans un ciel au reflet alléchant.

Les plus riches cités, les plus grands paysages, Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux De ceux que le hasard fait avec les nuages. Et toujours le désir nous rendait soucieux !

- La jouissance ajoute au désir de la force. Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais, Cependant que grossit et durcit ton écorce, Tes branches veulent voir le soleil de plus près !

Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin, Cueilli quelques croquis pour votre album vorace, Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !

Nous avons salué des idoles à trompe ; Des trônes constellés de joyaux lumineux ; Des palais ouvragés dont la féerique pompe Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;

" Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ; Des femmes dont les dents et les ongles sont teints, Et des jongleurs savants que le serpent caresse. "

Et puis, et puis encore ?

" Ô cerveaux enfantins ! Pour ne pas oublier la chose capitale, Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché, Du haut jusques en bas de l'échelle fatale, Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché

La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide, Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ; L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide, Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;

Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ; La fête qu'assaisonne et parfume le sang ; Le poison du pouvoir énervant le despote, Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;

Plusieurs religions semblables à la nôtre, Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté, Comme en un lit de plume un délicat se vautre, Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;

L'Humanité bavarde, ivre de son génie, Et, folle maintenant comme elle était jadis, Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie : " Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! "

Et les moins sots, hardis amants de la Démence, Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin, Et se réfugiant dans l'opium immense ! - Tel est du globe entier l'éternel bulletin. "

Amer savoir, celui qu'on tire du voyage ! Le monde, monotone et petit, aujourd'hui, Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !

Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ; Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste, Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

Comme le Juif errant et comme les apôtres, A qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau, Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.

Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine, Nous pourrons espérer et crier : En avant ! De même qu'autrefois nous partions pour la Chine, Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,

Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres Avec le coeur joyeux d'un jeune passager. Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres, Qui chantent : " Par ici ! vous qui voulez manger

Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ; Venez vous enivrer de la douceur étrange De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? "

A l'accent familier nous devinons le spectre ; Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous. " Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Electre ! " Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.

Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre, Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !

Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ? Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !

La chevelure - Charles Baudelaire

Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure ! Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir ! Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure Des souvenirs dormant dans cette chevelure, Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir !

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique, Tout un monde lointain, absent, presque défunt, Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique ! Comme d'autres esprits voguent sur la musique, Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum.

J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève, Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ; Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève ! Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :

Un port retentissant où mon âme peut boire A grands flots le parfum, le son et la couleur ; Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire, Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ; Et mon esprit subtil que le roulis caresse Saura vous retrouver, ô féconde paresse, Infinis bercements du loisir embaumé !

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues, Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ; Sur les bords duvetés de vos mèches tordues Je m'enivre ardemment des senteurs confondues De l'huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde Sèmera le rubis, la perle et le saphir, Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde ! N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?

Maesta et errabunda - Charles Baudelaire

Dis-moi, ton cœur parfois s'envole-t-il, Agathe, Loin du noir océan de l'immonde cité, Vers un autre océan où la splendeur éclate, Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ? Dis-moi, ton cœur parfois s'envole-t-il, Agathe ?

La mer, la vaste mer, console nos labeurs ! Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse Qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs, De cette fonction sublime de berceuse ? La mer, la vaste mer, console nos labeurs !

Emporte-moi, wagon ! enlève-moi, frégate ! Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs ! - Est-il vrai que parfois le triste cœur d'Agathe Dise : Loin des remords, des crimes, des douleurs, Emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate ?

Comme vous êtes loin, paradis parfumé, Où sous un clair azur tout n'est qu'amour et joie, Où tout ce que l'on aime est digne d'être aimé, Où dans la volupté pure le cœur se noie ! Comme vous êtes loin, paradis parfumé !

Mais le vert paradis des amours enfantines, Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets, Les violons vibrant derrière les collines, Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets, - Mais le vert paradis des amours enfantines,

L'innocent paradis, plein de plaisirs furtifs, Est-il déjà plus loin que l'Inde et que la Chine ? Peut-on le rappeler avec des cris plaintifs, Et l'animer encor d'une voix argentine, L'innocent paradis plein de plaisirs furtifs ?

À mon Frère, revenant d'Italie - Alfred de Musset

Ainsi, mon cher, tu t'en reviens Du pays dont je me souviens Comme d'un rêve, De ces beaux lieux où l'oranger Naquit pour nous dédommager Du péché d'Ève.

Tu l'as vu, ce ciel enchanté Qui montre avec tant de clarté Le grand mystère ; Si pur, qu'un soupir monte à Dieu Plus librement qu'en aucun lieu Qui soit sur terre.

Tu les as vus, les vieux manoirs De cette ville aux palais noirs Qui fut Florence, Plus ennuyeuse que Milan Où, du moins, quatre ou cinq fois l'an, Cerrito danse.

Tu l'as vue, assise dans l'eau, Portant gaiement son mezzaro, La belle Gênes, Le visage peint, l'oeil brillant, Qui babille et joue en riant Avec ses chaînes.

Tu l'as vu, cet antique port, Où, dans son grand langage mort, Le flot murmure, Où Stendhal, cet esprit charmant, Remplissait si dévotement Sa sinécure.

Tu l'as vu, ce fantôme altier Qui jadis eut le monde entier Sous son empire. César dans sa pourpre est tombé : Dans un petit manteau d'abbé Sa veuve expire.

Tu t'es bercé sur ce flot pur Où Naples enchâsse dans l'azur Sa mosaique, Oreiller des lazzaroni Où sont nés le macaroni Et la musique.

Qu'il soit rusé, simple ou moqueur, N'est-ce pas qu'il nous laisse au coeur Un charme étrange, Ce peuple ami de la gaieté Qui donnerait gloire et beauté Pour une orange ?

Catane et Palerme t'ont plu. Je n'en dis rien ; nous t'avons lu ; Mais on t'accuse D'avoir parlé bien tendrement, Moins en voyageur qu'en amant, De Syracuse.

Ils sont beaux, quand il fait beau temps, Ces yeux presque mahométans De la Sicile ; Leur regard tranquille est ardent, Et bien dire en y répondant N'est pas facile.

Ils sont doux surtout quand, le soir, Passe dans son domino noir La toppatelle. On peut l'aborder sans danger, Et dire : « Je suis étranger, Vous êtes belle. »

Ischia ! C'est là, qu'on a des yeux, C'est là qu'un corsage amoureux Serre la hanche. Sur un bas rouge bien tiré Brille, sous le jupon doré, La mule blanche.

Pauvre Ischia ! bien des gens n'ont vu Tes jeunes filles que pied nu Dans la poussière. On les endimanche à prix d'or ; Mais ton pur soleil brille encor Sur leur misère.

Quoi qu'il en soit, il est certain Que l'on ne parle pas latin Dans les Abruzzes, Et que jamais un postillon N'y sera l'enfant d'Apollon Ni des neuf Muses.

Il est bizarre, assurément, Que Minturnes soit justement Près de Capoue. Là tombèrent deux demi-dieux, Tout barbouillés, l'un de vin vieux, L'autre de boue.

Les brigands t'ont-ils arrêté Sur le chemin tant redouté De Terracine ? Les as-tu vus dans les roseaux Où le buffle aux larges naseaux Dort et rumine ?

Hélas ! hélas ! tu n'as rien vu. Ô (comme on dit) temps dépourvu De poésie ! Ces grands chemins, sûrs nuit et jour, Sont ennuyeux comme un amour Sans jalousie.

Si tu t'es un peu détourné, Tu t'es à coup sûr promené Près de Ravenne, Dans ce triste et charmant séjour Où Byron noya dans l'amour Toute sa haine.

C'est un pauvre petit cocher Qui m'a mené sans accrocher Jusqu'à Ferrare. Je désire qu'il t'ait conduit. Il n'eut pas peur, bien qu'il fît nuit ; Le cas est rare.

Padoue est un fort bel endroit, Où de très grands docteurs en droit Ont fait merveille ; Mais j'aime mieux la polenta Qu'on mange aux bords de la Brenta Sous une treille.

Sans doute tu l'as vue aussi, Vivante encore, Dieu merci ! Malgré nos armes, La pauvre vieille du Lido, Nageant dans une goutte d'eau Pleine de larmes.

Toits superbes ! froids monuments ! Linceul d'or sur des ossements ! Ci-gît Venise. Là mon pauvre coeur est resté. S'il doit m'en être rapporté, Dieu le conduise !

Mon pauvre coeur, l'as-tu trouvé Sur le chemin, sous un pavé, Au fond d'un verre ? Ou dans ce grand palais Nani ; Dont tant de soleils ont jauni La noble pierre ?

L'as-tu vu sur les fleurs des prés, Ou sur les raisins empourprés D'une tonnelle ? Ou dans quelque frêle bateau. Glissant à l'ombre et fendant l'eau À tire-d'aile ?

L'as-tu trouvé tout en lambeaux Sur la rive où sont les tombeaux ? Il y doit être. Je ne sais qui l'y cherchera, Mais je crois bien qu'on ne pourra L'y reconnaître.

Il était gai, jeune et hardi ; Il se jetait en étourdi À l'aventure. Librement il respirait l'air, Et parfois il se montrait fier D'une blessure.

Il fut crédule, étant loyal, Se défendant de croire au mal Comme d'un crime. Puis tout à coup il s'est fondu Ainsi qu'un glacier suspendu Sur un abîme...

Mais de quoi vais-je ici parler ? Que ferais-je à me désoler, Quand toi, cher frère, Ces lieux où j'ai failli mourir, Tu t'en viens de les parcourir Pour te distraire ?

Tu rentres tranquille et content ; Tu tailles ta plume en chantant Une romance. Tu rapportes dans notre nid Cet espoir qui toujours finit Et recommence.

Le retour fait aimer l'adieu ; Nous nous asseyons près du feu, Et tu nous contes Tout ce que ton esprit a vu, Plaisirs, dangers, et l'imprévu, Et les mécomptes.

Et tout cela sans te fâcher, Sans te plaindre, sans y toucher Que pour en rire ; Tu sais rendre grâce au bonheur, Et tu te railles du malheur Sans en médire.

Ami, ne t'en va plus si loin. D'un peu d'aide j'ai grand besoin, Quoi qu'il m'advienne. Je ne sais où va mon chemin, Mais je marche mieux quand ma main Serre la tienne.

La Rapsode foraine - Tristan Corbière

Il s'agit d'un poème sur le pèlerinage.

Bénite est l'infertile plage Où, comme la mer, tout est nud. Sainte est la chapelle sauvage De Sainte-Anne-de-la-Palud...

De la Bonne Femme Sainte Anne Grand'tante du petit Jésus, En bois pourri dans sa soutane Riche... plus riche que Crésus !

Contre elle la petite Vierge, Fuseau frêle, attend l'Angelus ; Au coin, Joseph tenant son cierge, Niche, en saint qu'on ne fête plus...

C'est le Pardon. – Liesse et mystères – Déjà l'herbe rase a des poux... – Sainte Anne, Onguent des belles-mères ! Consolation des époux !...

Des paroisses environnantes : De Plougastel et Loc-Tudy, Ils viennent tous planter leurs tentes, Trois nuits, trois jours – jusqu'au lundi.

Trois jours, trois nuits, la palud grogne, Selon l'antique rituel, – Choeur séraphique et chant d'ivrogne – Le CANTIQUE SPIRITUEL.

Mère taillée à coups de hache, Tout coeur de chêne dur et bon ; Sous l'or de ta robe se cache L'âme en pièce d'un franc-Breton !

– Vieille verte à face usée Comme la pierre du torrent, Par des larmes d'amour creusée, Séchée avec des pleurs de sang...

– Toi dont la mamelle tarie S'est refait, pour avoir porté La Virginité de Marie, Une mâle virginité !

– Servante-maîtresse altière, Très-haute devant le Très-Haut : Au pauvre monde, pas fière, Dame pleine de comme-il-faut !

– Bâton des aveugles ! Béquille Des vieilles ! Bras des nouveau-nés ! Mère de madame ta fille ! Parente des abandonnés !

– Ô Fleur de la pucelle neuve ! Fruit de l'épouse au sein grossi ! Reposoir de la femme veuve... Et du veuf Dame-de-merci !

– Arche de Joachim ! Aïeule ! Médaille de cuivre effacé ! Gui sacré ! Trèfle-quatre-feuille ! Mont d'Horeb ! Souche de Jessé !

– Ô toi qui recouvrais la cendre, Qui filais comme on fait chez nous, Quand le soir venait à descendre, Tenant l'ENFANT sur tes genoux ;

– Toi qui fus là, seule, pour faire Son maillot neuf à Bethléem, Et là, pour coudre son suaire Douloureux, à Jérusalem !...

Des croix profondes sont tes rides, Tes cheveux sont blancs comme fils... – Préserve des regards arides Le berceau de nos petits-fils !

Fais venir et conserve en joie Ceux à naître et ceux qui sont nés. Et verse, sans que Dieu te voie, L'eau de tes yeux sur les damnés !

Reprends dans leur chemise blanche Les petits qui sont en langueur... Rappelle à l'éternel Dimanche Les vieux qui traînent en longueur.

– Dragon-gardien de la Vierge, Garde la crèche sous ton oeil. Que, près de toi, Joseph-concierge Garde la propreté du seuil !

Prends pitié de la fille-mère, Du petit au bord du chemin... Si quelqu'un leur jette la pierre, Que la pierre se change en pain !

– Dame bonne en mer et sur terre, Montre-nous le ciel et le port, Dans la tempête ou dans la guerre... Ô Fanal de la bonne mort !

Humble : à tes pieds n'as point d'étoile, Humble... et brave pour protéger ! Dans la nue apparaît ton voile, Pâle auréole du danger.

– Aux perdus dont la vue est grise, (– Sauf respect – perdus de boisson) Montre le clocher de l'église Et le chemin de la maison.

Prête ta douce et chaste flamme Aux chrétiens qui sont ici... Ton remède de bonne femme Pour les bêtes-à-corne aussi !

Montre à nos femmes et servantes L'ouvrage et la fécondité... – Le bonjour aux âmes parentes Qui sont bien dans l'éternité !

– Nous mettrons un cordon de cire, De cire-vierge jaune, autour De ta chapelle ; et ferons dire Ta messe basse au point du jour.

– Préserve notre cheminée Des sorts et du monde-malin... À Pâques te sera donnée Une quenouille avec du lin.

Si nos corps sont puants sur terre, Ta grâce est un bain de santé ; Répands sur nous, au cimetière, Ta bonne odeur-de-sainteté.

– À l'an prochain ! – Voici ton cierge : (C'est deux livres qu'il a coûté) ... Respects à Madame la Vierge, Sans oublier la Trinité.

... Et les fidèles, en chemise, – Sainte Anne, ayez pitié de nous ! – Font trois fois le tour de l'église En se traînant sur leurs genoux ;

Et boivent l'eau miraculeuse Où les Job teigneux ont lavé Leur nudité contagieuse... – Allez : la Foi vous a sauvé ! –

C'est là que tiennent leurs cénacles Les pauvres, frères de Jésus. – Ce n'est pas la cour des miracles, Les trous sont vrais : Vide latus !

Sont-ils pas divins sur leurs claies, Qu'auréole un nimbe vermeil, Ces propriétaires de plaies, Rubis vivants sous le soleil !...

En aboyant, un rachitique Secoue un moignon désossé, Coudoyant un épileptique Qui travaille dans un fossé.

Là, ce tronc d'homme où croît l'ulcère, Contre un tronc d'arbre où croît le gui ; Ici, c'est la fille et la mère Dansant la danse de Saint-Guy.

Cet autre pare le cautère De son petit enfant malsain : – L'enfant se doit à son vieux père... – Et le chancre est un gagne-pain !

Là, c'est l'idiot de naissance, Un visité par Gabriel, Dans l'extase de l'innocence... – L'innocent est près du ciel ! –

– Tiens, passant, regarde : tout passe... L'oeil de l'idiot est resté, Car il est en état-de-grâce... – Et la Grâce est l'Éternité ! –

Parmi les autres, après vêpre, Qui sont d'eau bénite arrosés, Un cadavre, vivant de lèpre, Fleurit – souvenir des croisés...

Puis tous ceux que les Rois de France Guérissaient d'un toucher de doigts... – Mais la France n'a plus de rois, Et leur dieu suspend sa clémence.

– Charité dans leurs écuelles !... Nos aïeux ensemble ont porté Ces fleurs de lis en écrouelles Dont ces choisis ont hérité.

– Miserere pour les ripailles Des Ankokrignets et Kakous !... Ces moignons-là sont des tenailles, Ces béquilles donnent des coups.

Risquez-vous donc là, gens ingambes, Mais gare pour votre toison : Gare aux bras crochus ! gare aux jambes En kyriè-éleison !

... Et détourne-toi, jeune fille, Qui viens là voir, et prendre l'air... Peut-être, sous l'autre guenille, Percerait la guenille en chair...

C'est qu'ils chassent là sur leurs terres ! Leurs peaux sont leurs blasons béants : – Le droit-du-seigneur à leurs serres !... Le droit du Seigneur de céans ! –

Tas d'ex-voto de carne impure, Charnier d'élus pour les cieux, Chez le Seigneur ils sont chez eux ! – Ne sont-ils pas sa créature...

Ils grouillent dans le cimetière On dirait les morts déroutés N'ayant tiré de sous la pierre Que des membres mal reboutés.

– Nous, taisons-nous !... Ils sont sacrés. C'est la faute d'Adam punie Le doigt d'En-haut les a marqués : – La Droite d'En-haut soit bénie !

Du grand troupeau, boucs émissaires Chargés des forfaits d'ici-bas, Sur eux Dieu purge ses colères !... – Le pasteur de Sainte-Anne est gras. –

Mais une note pantelante, Écho grelottant dans le vent Vient battre la rumeur bêlante De ce purgatoire ambulant.

Une forme humaine qui beugle Contre le calvaire se tient ; C'est comme une moitié d'aveugle : Elle est borgne, et n'a pas de chien...

C'est une rapsode foraine Qui donne aux gens pour un liard L'Istoyre de la Magdalayne, Du Jvif-Errant ou d'Abaylar.

Elle hâle comme une plainte, Comme une plainte de la faim, Et, longue comme un jour sans pain, Lamentablement, sa complainte...

– Ça chante comme ça respire, Triste oiseau sans plume et sans nid Vaguant où son instinct l'attire : Autour des Bon-Dieu de granit...

Ça peut parler aussi, sans doute. Ça peut penser comme ça voit : Toujours devant soi la grand'route... – Et, quand ç'a deux sous... ça les boit.

– Femme : on dirait hélas – sa nippe Lui pend, ficelée en jupon ; Sa dent noire serre une pipe Éteinte... – Oh, la vie a du bon ! –

Son nom... ça se nomme Misère. Ça s'est trouvé né par hasard. Ça sera trouvé mort par terre... La même chose – quelque part.

– Si tu la rencontres, Poète, Avec son vieux sac de soldat : C'est notre soeur... donne – c'est fête Pour sa pipe, un peu de tabac !...

Tu verras dans sa face creuse Se creuser, comme dans du bois, Un sourire ; et sa main galeuse Te faire un vrai signe de croix.

Ce que disent les hirondelles - Théophile Gautier

Déjà plus d'une feuille sèche Parsème les gazons jaunis ; Soir et matin, la brise est fraîche, Hélas ! les beaux jours sont finis !

On voit s'ouvrir les fleurs que garde Le jardin, pour dernier trésor : Le dahlia met sa cocarde Et le souci sa toque d'or.

La pluie au bassin fait des bulles ; Les hirondelles sur le toit Tiennent des conciliabules : Voici l'hiver, voici le froid !

Elles s'assemblent par centaines, Se concertant pour le départ. L'une dit : « Oh ! que dans Athènes Il fait bon sur le vieux rempart !

« Tous les ans j'y vais et je niche Aux métopes du Parthénon. Mon nid bouche dans la corniche Le trou d'un boulet de canon. »

L'autre : « J'ai ma petite chambre A Smyrne, au plafond d'un café. Les Hadjis comptent leurs grains d'ambre Sur le seuil d'un rayon chauffé.

« J'entre et je sors, accoutumée Aux blondes vapeurs des chiboucks, Et parmi les flots de fumée, Je rase turbans et tarbouchs. »

Celle-ci : « J'habite un triglyphe Au fronton d'un temple, à Balbeck. Je m'y suspends avec ma griffe Sur mes petits au large bec. »

Celle-là : « Voici mon adresse : Rhodes, palais des chevaliers ; Chaque hiver, ma tente s'y dresse Au chapiteau des noirs piliers. »

La cinquième : « Je ferai halte, Car l'âge m'alourdit un peu, Aux blanches terrasses de Malte, Entre l'eau bleue et le ciel bleu. »

La sixième : « Qu'on est à l'aise Au Caire, en haut des minarets ! J'empâte un ornement de glaise, Et mes quartiers d'hiver sont prêts. »

« A la seconde cataracte, Fait la dernière, j'ai mon nid ; J'en ai noté la place exacte, Dans le pschent d'un roi de granit. »

Toutes : « Demain combien de lieues Auront filé sous notre essaim, Plaines brunes, pics blancs, mers bleues Brodant d'écume leur bassin ! »

Avec cris et battements d'ailes, Sur la moulure aux bords étroits, Ainsi jasent les hirondelles, Voyant venir la rouille aux bois.

Je comprends tout ce qu'elles disent, Car le poète est un oiseau ; Mais, captif ses élans se brisent Contre un invisible réseau !

Des ailes ! des ailes ! des ailes ! Comme dans le chant de Ruckert, Pour voler, là-bas avec elles Au soleil d'or, au printemps vert !

Prose - Stéphane Mallarmé

Le sens de ce poème est complètement abstrait, il s'agirait à priori celui d'un voyage en pays de Poésie.

Hyperbole ! de ma mémoire Triomphalement ne sais-tu Te lever, aujourd’hui grimoire Dans un livre de fer vêtu :

Car j’installe, par la science, L’hymne des cœurs spirituels En l’œuvre de ma patience, Atlas, herbiers et rituels.

Nous promenions notre visage (Nous fûmes deux, je le maintiens) Sur maints charmes de paysage, Ô sœur, y comparant les tiens.

L’ère d’autorité se trouble Lorsque, sans nul motif, on dit De ce midi que notre double Inconscience approfondit

Que, sol des cent iris, son site, Ils savent s’il a bien été, Ne porte pas de nom que cite L’or de la trompette d’Été.

Oui, dans une île que l’air charge De vue et non de visions Toute fleur s’étalait plus large Sans que nous en devisions.

Telles, immenses, que chacune Ordinairement se para D’un lucide contour, lacune Qui des jardins la sépara.

Gloire du long désir, Idées Tout en moi s’exaltait de voir La famille des iridées Surgir à ce nouveau devoir,

Mais cette sœur sensée et tendre Ne porta son regard plus loin Que sourire et, comme à l’entendre J’occupe mon antique soin.

Oh ! sache l’Esprit de litige, À cette heure où nous nous taisons, Que de lis multiples la tige Grandissait trop pour nos raisons

Et non comme pleure la rive, Quand son jeu monotone ment À vouloir que l’ampleur arrive Parmi mon jeune étonnement

D’ouïr tout le ciel et la carte Sans fin attestés sur mes pas, Par le flot même qui s’écarte, Que ce pays n’exista pas.

L’enfant abdique son extase Et docte déjà par chemins Elle dit le mot : Anastase ! Né pour d’éternels parchemins,

Avant qu’un sépulcre ne rie Sous aucun climat, son aïeul, De porter ce nom : Pulchérie ! Caché par le trop grand glaïeul.

Lettre à son frère - Théophile de Viau

Ce poème porte sur l'exil et donc un voyage contraint.

... Je verrai ces bois verdissants Où nos îles et l'herbe fraîche Servent aux troupeaux mugissants Et de promenoir et de crèche. L'aurore y trouve à son retour L'herbe qu'ils ont mangée le jour, Je verrai l'eau qui les abreuve, Et j'orrai plaindre les graviers Et repartir l'écho du fleuve Aux injures des mariniers.

... Je verrai sur nos grenadiers Leurs rouges pommes entrouvertes, Où le Ciel, comme à ses lauriers, Garde toujours des feuilles vertes. Je verrai ce touffu jasmin Qui fait ombre à tout le chemin D'une assez spacieuse allée, Et la parfume d'une fleur Qui conserve dans la gelée Son odorat et sa couleur.

Je reverrai fleurir nos prés ; Je leur verrai couper les herbes ; Je verrai quelque temps après Le paysan couché sur les gerbes ; Et, comme ce climat divin Nous est très libéral de vin, Après avoir rempli la grange, Je verrai du matin au soir, Comme les flots de la vendange Écumeront dans le pressoir...

Tristesse d'Olympio - Victor Hugo

Il s'agit d'un poème sur le pèlerinage du souvenir.

Les champs n'étaient point noirs, les cieux n'étaient pas mornes. Non, le jour rayonnait dans un azur sans bornes Sur la terre étendu, L'air était plein d'encens et les prés de verdures Quand il revit ces lieux où par tant de blessures Son cœur s'est répandu !

L'automne souriait ; les coteaux vers la plaine Penchaient leurs bois charmants qui jaunissaient à peine ; Le ciel était doré ; Et les oiseaux, tournés vers celui que tout nomme, Disant peut-être à Dieu quelque chose de l'homme, Chantaient leur chant sacré !

Il voulut tout revoir, l'étang près de la source, La masure où l'aumône avait vidé leur bourse, Le vieux frêne plié, Les retraites d'amour au fond des bois perdues, L'arbre où dans les baisers leurs âmes confondues Avaient tout oublié !

Il chercha le jardin, la maison isolée, La grille d'où l'œil plonge en une oblique allée, Les vergers en talus. Pâle, il marchait. - Au bruit de son pas grave et sombre, Il voyait à chaque arbre, hélas ! se dresser l'ombre Des jours qui ne sont plus !

Il entendait frémir dans la forêt qu'il aime Ce doux vent qui, faisant tout vibrer en nous-même, Y réveille l'amour, Et, remuant le chêne ou balançant la rose, Semble l'âme de tout qui va sur chaque chose Se poser tour à tour !

Les feuilles qui gisaient dans le bois solitaire, S'efforçant sous ses pas de s'élever de terre, Couraient dans le jardin ; Ainsi, parfois, quand l'âme est triste, nos pensées S'envolent un moment sur leurs ailes blessées, Puis retombent soudain.

Il contempla longtemps les formes magnifiques Que la nature prend dans les champs pacifiques ; Il rêva jusqu'au soir ; Tout le jour il erra le long de la ravine, Admirant tour à tour le ciel, face divine, Le lac, divin miroir !

Hélas ! se rappelant ses douces aventures, Regardant, sans entrer, par-dessus les clôtures, Ainsi qu'un paria, Il erra tout le jour, vers l'heure où la nuit tombe, Il se sentit le cœur triste comme une tombe, Alors il s'écria :

" O douleur ! j'ai voulu, moi dont l'âme est troublée, Savoir si l'urne encor conservait la liqueur, Et voir ce qu'avait fait cette heureuse vallée De tout ce que j'avais laissé là de mon cœur !

Que peu de temps suffit pour changer toutes choses ! Nature au front serein, comme vous oubliez ! Et comme vous brisez dans vos métamorphoses Les fils mystérieux où nos cœurs sont liés !

Nos chambres de feuillage en halliers sont changées ! L'arbre où fut notre chiffre est mort ou renversé ; Nos roses dans l'enclos ont été ravagées Par les petits enfants qui sautent le fossé.

Un mur clôt la fontaine où, par l'heure échauffée, Folâtre, elle buvait en descendant des bois ; Elle prenait de l'eau dans sa main, douce fée, Et laissait retomber des perles de ses doigts !

On a pavé la route âpre et mal aplanie, Où, dans le sable pur se dessinant si bien, Et de sa petitesse étalant l'ironie, Son pied charmant semblait rire à côté du mien !

La borne du chemin, qui vit des jours sans nombre, Où jadis pour m'attendre elle aimait à s'asseoir, S'est usée en heurtant, lorsque la route est sombre, Les grands chars gémissants qui reviennent le soir.

La forêt ici manque et là s'est agrandie. De tout ce qui fut nous presque rien n'est vivant ; Et, comme un tas de cendre éteinte et refroidie, L'amas des souvenirs se disperse à tout vent !

N'existons-nous donc plus ? Avons-nous eu notre heure ? Rien ne la rendra-t-il à nos cris superflus ? L'air joue avec la branche au moment où je pleure ; Ma maison me regarde et ne me connaît plus.

D'autres vont maintenant passer où nous passâmes. Nous y sommes venus, d'autres vont y venir ; Et le songe qu'avaient ébauché nos deux âmes, Ils le continueront sans pouvoir le finir !

Car personne ici-bas ne termine et n'achève ; Les pires des humains sont comme les meilleurs ; Nous nous réveillons tous au même endroit du rêve. Tout commence en ce monde et tout finit ailleurs.

Oui, d'autres à leur tour viendront, couples sans tache, Puiser dans cet asile heureux, calme, enchanté, Tout ce que la nature à l'amour qui se cache Mêle de rêverie et de solennité !

D'autres auront nos champs, nos sentiers, nos retraites ; Ton bois, ma bien-aimée, est à des inconnus. D'autres femmes viendront, baigneuses indiscrètes, Troubler le flot sacré qu'ont touché tes pieds nus !

Quoi donc ! c'est vainement qu'ici nous nous aimâmes ! Rien ne nous restera de ces coteaux fleuris Où nous fondions notre être en y mêlant nos flammes ! L'impassible nature a déjà tout repris.

Oh ! dites-moi, ravins, frais ruisseaux, treilles mûres, Rameaux chargés de nids, grottes, forêts, buissons. Est-ce que vous ferez pour d'autres vos murmures ? Est-ce que vous direz à d'autres vos chansons ?

Nous vous comprenions tant ! doux, attentifs, austères, Tous nos échos s'ouvraient si bien à votre voix ! Et nous prêtions si bien, sans troubler vos mystères, L'oreille aux mots profonds que vous dites parfois !

Répondez, vallon pur, répondez, solitude, O nature abritée en ce désert si beau, Lorsque nous dormirons tous deux dans l'attitude Que donne aux morts pensifs la forme du tombeau,

Est-ce que vous serez à ce point insensible De nous savoir couchés, morts avec nos amours, Et de continuer votre fête paisible, Et de toujours sourire et de chanter toujours ?

Est-ce que, nous sentant errer dans vos retraites, Fantômes reconnus par vos monts et vos bois, Vous ne nous direz pas de ces choses secrètes Qu'on dit en revoyant des amis d'autrefois ?

Est-ce que vous pourrez, sans tristesse et sans plainte, Voir nos ombres flotter où marchèrent nos pas, Et la voir m'entraîner, dans une morne étreinte, Vers quelque source en pleurs qui sanglote tout bas ?

Et s'il est quelque part, dans l'ombre où rien ne veille, Deux amants sous vos fleurs abritant leurs transports, Ne leur irez-vous pas murmurer à l'oreille : - Vous qui vivez, donnez une pensée aux morts !

Dieu nous prête un moment les prés et les fontaines, Les grands bois frissonnants, les rocs profonds et sourds Et les cieux azurés et les lacs et les plaines, Pour y mettre nos cœurs, nos rêves, nos amours ;

Puis il nous les retire. Il souffle notre flamme ; Il plonge dans la nuit l'antre où nous rayonnons ; Et dit à la vallée, où s'imprima notre âme, D'effacer notre trace et d'oublier nos noms.

Eh bien ! oubliez-nous, maison, jardin, ombrages ! Herbe, use notre seuil ! ronce, cache nos pas ! Chantez, oiseaux ! ruisseaux, coulez ! croissez, feuillages ! Ceux que vous oubliez ne vous oublieront pas.

Car vous êtes pour nous l'ombre de l'amour même ! Vous êtes l'oasis qu'on rencontre en chemin ! Vous êtes, ô vallon, la retraite suprême Où nous avons pleuré nous tenant par la main !

Toutes les passions s'éloignent avec l'âge, L'une emportant son masque et l'autre son couteau, Comme un essaim chantant d'histrions en voyage Dont le groupe décroît derrière le coteau.

Mais toi, rien ne t'efface, amour ! toi qui nous charmes, Toi qui, torche ou flambeau, luis dans notre brouillard ! Tu nous tiens par la joie, et surtout par les larmes. Jeune homme on te maudit, on t'adore vieillard.

Dans ces jours où la tête au poids des ans s'incline, Où l'homme, sans projets, sans but, sans visions, Sent qu'il n'est déjà plus qu'une tombe en ruine Où gisent ses vertus et ses illusions ;

Quand notre âme en rêvant descend dans nos entrailles, Comptant dans notre cœur, qu'enfin la glace atteint, Comme on compte les morts sur un champ de batailles, Chaque douleur tombée et chaque songe éteint,

Comme quelqu'un qui cherche en tenant une lampe, Loin des objets réels, loin du monde rieur, Elle arrive à pas lents par une obscure rampe Jusqu'au fond désolé du gouffre intérieur ;

Et là, dans cette nuit qu'aucun rayon n'étoile, L'âme, en un repli sombre où tout semble finir, Sent quelque chose encor palpiter sous un voile... C'est toi qui dors dans l'ombre, ô sacré souvenir ! "

La solitude - Marc-Antoine Girard de Saint-Amant

Dans ce poème, le voyage a plus le sens de promenade, mais j'ai décidé de l'inclure pour terminer cette page.

O ! que j'aime la solitude ! Que ces lieux sacrés à la nuit, Éloignés du monde et du bruit, Plaisent à mon inquiétude ! Mon Dieu ! Que mes yeux sont contents De voir ces bois qui se trouvèrent A la nativité du temps, Et que tous les Siècles révèrent, Être encore aussi beaux et verts, Qu'aux premiers jours de l'Univers !

Un gai zéphyr les caresse D'un mouvement doux et flatteur. Rien que leur extrême hauteur Ne fait remarquer leur vieillesse. Jadis Pan et ses demi-dieux Y vinrent chercher du refuge, Quand Jupiter ouvrit les cieux Pour nous envoyer le Déluge, Et se sauvant sur leurs rameaux, A peine virent-ils les eaux.

Que sur cette épine fleurie, Dont le printemps est amoureux, Philomèle au chant langoureux Entretient bien ma rêverie ! Que je prends de plaisir à voir Ces monts pendants en précipices, Qui, pour les coups du désespoir Sont aux malheureux si propices, Quand la cruauté de leur sort, Les force à rechercher la mort !

Que je trouve doux le ravage De ces fiers torrents vagabonds, Qui se précipitent par bonds Dans ce vallon frais et sauvage ! Puis glissant sous les arbrisseaux, Ainsi que des serpents sur l'herbe, Se changent en plaisants ruisseaux, Où quelque Naïade superbe Règne comme en son lit natal, Dessus un trône de cristal !

Que j'aime ce marais paisible ! Il est tout bordé d'alisiers, D'aulnes, de saules et d'osiers, A qui le fer n'est point nuisible. Les Nymphes y cherchant le frais, S'y viennent fournir de quenouilles, De pipeaux, de joncs et de glais ; Où l'on voit sauter les grenouilles, Qui de frayeur s'y vont cacher Sitôt qu'on veut s'en approcher.

Là, cent mille oiseaux aquatiques Vivent, sans craindre en leur repos, Le giboyeur fin et dispos, Avec ses mortelles pratiques, L'un, tout joyeux d'un si beau jour, S'amuse à becqueter sa plume ; L'autre alentit le feu d'amour Qui dans l'eau même se consume, Et prennent tout innocemment Leur plaisir en cet élément.

Jamais l'été, ni la froidure N'ont vu passer dessus cette eau Nulle charrette ni bateau, Depuis que l'un et l'autre dure ; Jamais voyageur altéré N'y fit servir sa main de tasse ; Jamais chevreuil désespéré N'y finit sa vie à la chasse ; Et jamais le traître hameçon N'en fit sortir aucun poisson.

Que j'aime à voir la décadence De ces vieux châteaux ruinés, Contre qui les ans mutinés Ont déployé leur insolence ! Les sorciers y font leur sabbat ; Les démons follets s'y retirent, Qui d'un malicieux ébat Trompent nos sens et nous martyrent ; Là se nichent en mille trous Les couleuvres et les hiboux.

L'orfraie, avec ses cris funèbres, Mortels augures des destins, Fait rire et danser les lutins Dans ces lieux remplis de ténèbres. Sous un chevron de bois maudit Y branle le squelette horrible D'un pauvre amant qui se pendit Pour une bergère insensible, Qui d'un seul regard de pitié Ne daigna voir son amitié.

Aussi le Ciel juge équitable, Qui maintient les lois en vigueur, Prononça contre sa rigueur Une sentence épouvantable : Autour de ces vieux ossements Son ombre, aux peines condamnée, Lamente en longs gémissements Sa malheureuse destinée, Ayant pour croître son effroi Toujours son crime devant soi.

Là, se trouvent sur quelques marbres Des devises du temps passé ; Ici, l'âge a presque effacé Des chiffres taillés sur les arbres ; Le plancher du lieu le plus haut Est tombé jusque dans la cave, Que la limace et le crapaud Souillent de venin et de bave ; Le lierre y croît au foyer, A l'ombrage d'un grand noyer.

Là dessous s'étend une voûte Si sombre en un certain endroit, Que, quand Phébus y descendrait, Je pense qu'il n'y verrait goutte ; Le sommeil aux pesants sourcils, Enchanté d'un morne silence, Y dort, bien loin de tous soucis, Dans les bras de la Nonchalance, Lâchement couché sur le dos Dessus des gerbes de pavots.

Au creux de cette grotte fraîche Où l'Amour se pourrait geler, Écho ne cesse de brûler Pour son amant froid et revêche ; Je m'y coule sans faire bruit, Et par la céleste harmonie D'un doux luth, aux charmes instruit, Je flatte sa triste manie, Faisant répéter mes accords A la voix qui lui sert de corps.

Tantôt, sortant de ces ruines, Je monte au haut de ce rocher, Dont le sommet semble chercher En quel lieu se font les bruines ; Puis je descends tout à loisir, Sous une falaise escarpée, D'où je regarde avec plaisir L'onde qui l'a presque sapée Jusqu'au siège de Palemon, Fait d'éponges et de limon.

Que c'est une chose agréable D'être sur le bord de la mer, Quand elle vient à se calmer Après quelque orage effroyable ! Et que les chevelus Tritons, Hauts, sur les vagues secouées, Frappent les airs d'étranges tons Avec leurs trompes enrouées, Dont l'éclat rend respectueux Les vents les plus impétueux.

Tantôt l'onde, brouillant l'arène, Murmure et frémit de courroux, Se roulant dessus les cailloux Qu'elle apporte et qu'elle r'entraîne. Tantôt, elle étale en ses bords, Que l'ire de Neptune outrage, Des gens noyés, des monstres morts, Des vaisseaux brisés du naufrage, Des diamants, de l'ambre gris, Et mille autres choses de prix.

Tantôt, la plus claire du monde, Elle semble un miroir flottant, Et nous représente à l'instant Encore d'autres cieux sous l'onde. Le soleil s'y fait si bien voir, Y contemplant son beau visage, Qu'on est quelque temps à savoir Si c'est lui-même, ou son image, Et d'abord il semble à nos yeux Qu'il s'est laissé tomber des cieux. ...

J’espère de cette sélection des poèmes les plus beaux et les plus connus sur les voyages vous a plu.

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le voyage 5eme

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Cinquième > Le voyage et l'aventure

> Exposé sur les aventuriers Document envoyé le 04-01-2023 par Frédérique Pioger Document professeur : feuille de route pour faire réaliser des exposés "Découvrir les explorateurs / aventuriers modernes"

> Exposé sur les aventuriers-Documents Document envoyé le 04-01-2023 par Frédérique Pioger Divers documents composant un dossier à destination des élèves + un document pour les professeurs : -feuille de route pour les élèves (objectifs, tâche finale, compétences, activités à réaliser, temps) -un document plus fourni pour les professeurs -grille d'évaluation -fiche pour citer les sources

> Séquence en route avec Christophe Colomb Document envoyé le 08-09-2022 par Olivia Langlois Plan de séquence. Manuel L'Envol des lettres (édition 2016)

> Bilbo le hobbit , de J.R.R. Tolkien Document envoyé le 29-06-2021 par Hélène Sibony Etude du roman de Tolkien très apprécié des élèves. Elle permet une initiation à la notion de transtextualité.

> L'araignée poétique Document envoyé le 11-01-2020 par Geoffroy Denoyelle Créer une araignée poétique sur le thème du voyage (à chaque patte de l'araignée correspond un mot) Réviser la notion de champ lexical

> Rédiger un journal de bord. Atelier d'écriture. Document envoyé le 02-01-2020 par Christine Dérouette Rédiger un journal de bord avec carte sur parchemin et illustrations. Barème pour guider les élèves.

> L'Avare , de Molière Document envoyé le 13-09-2019 par Camille Beauvois Plan de séquence détaillé de l'analyse de l'œuvre intégrale.

> Jack London, Le Roi du Mazy May Document envoyé le 31-10-2018 par Laurent Angard Evaluation finale à la suite de l'étude de la nouvelle de Jack London, Le Roi du Mazy May . Cette évaluation permet de réfléchir sur l'élément perturbateur, sur l'idée du héros/des héros, sur l'univers de Jules Verne.

> Voyages poétiques Document envoyé le 11-12-2016 par Mathilde Jacquin Séquence de poésie ayant pour thème le voyage.

> Plan de chapitre Récits de voyage Document envoyé le 09-10-2016 par Thévenot Julia Plan d'une première séquence sur les récits de voyage avec compétences travaillés, lectures conseillées et liste des séances avec leur objectif.

> Découverte du sommaire de l'Histoire du voyage faict en terre du Brésil de Jean de Léry Document envoyé le 28-09-2016 par Philippe Minot Tableau à compléter avec les thèmes suivants : Religion / Politique / Périls de mer / Géographie / Biologie / Ethnographie.

> Explorateurs de mondes nouveaux Document envoyé le 18-02-2013 par Aurore Kempa Découvrir les grands récits de voyage ( Marco Polo, Colomb, Léry...). Séquence riche en extraits , en images, beaucoup de diapos dont séance analyse du film 1492 .

> Le mythe du bon sauvage Document envoyé le 16-05-2012 par Valérie Capdevielle-Hounieu Ce canevas est destiné à accompagner les élèves dans leurs recherches au CDI.

> Pour une séquence inaugurale : Le récit d'aventure Document envoyé le 04-11-2011 par Emilie PISANO Il s'agit d'une séquence regroupant les récits d'explorateurs, de pirates, et d’autres aventuriers en littérature, qui peut précéder par exemple une étude de Vendredi ou la vie sauvage en oeuvre intégrale (ou en lecture autonome avec parcours de lecture).

> Les récits de voyage Document envoyé le 30-07-2010 par Stéphanie Breuil Objectifs, supports et description sommaire des séances d'une séquence sur les récits de voyage.

> Séquence poésie 5ème Document envoyé le 16-05-2010 par Anaïs Wilhelm Plan de séquence sur la poésie, autour du thème du voyage.

> Le Livre des Merveilles de Marco Polo Document envoyé le 16-12-2009 par Géraldine PRESA Séquence complète composée d'un corpus de textes tirés du Livre des Merveilles de Marco Polo, permettant une découverte significative de l'oeuvre.

> Progression séquence "Les récits de voyage", Hatier Document envoyé le 02-12-2009 par Céline Bessède Plan de séquence sur le thème des récits de voyage, textes et références du manuel Livre unique Hatier .

> Le champ lexical du voyage Document envoyé le 26-11-2009 par Gregory Roger Une séance sur le champ lexical du voyage.

> Travail d'écriture longue: rédiger un journal de voyage Document envoyé le 07-10-2009 par Bénédicte Dulin Consignes et critères d'évaluation concernant la rédaction (seul ou par deux) d'un journal de voyage en Orient.

> Carnets de voyageurs Document envoyé le 18-07-2009 par Aude Roussel Plan de séquence axée sur l'écriture longue. Etude d'extraits de textes des grands découvreurs puis écriture mimétique d'un carnet de voyage.

> Récit de voyage Document envoyé le 28-04-2009 par Muriel Velty Lebreton Activités de lecture sur Voyage fait en terre de Brésil , Jean de Léry et d'écriture à partir du film Himalaya, Enfance d'un chef .

> Carnet de voyage Document envoyé le 04-03-2009 par Sophie Cherit Fichier compressé comprenant : - le descriptif de la séquence et des activités - une carte du Vendée-globe - un contrôle pour la voix passive ( fichiers word ET open office )

> Recherches sur les grands voyageurs Document envoyé le 25-05-2008 par Evelyne Audouard Séance de recherches au CDI en préambule à l'étude des récits de voyage de Marco Polo, Jean de Léry ou Bougainville.

> Voyage en terre de poésie Document envoyé le 12-04-2008 par Cervin Froment Séquence préliminaire à celle sur les Grandes Découvertes, où l'on a étudié des poèmes de toutes les formes sur le thème du voyage, ainsi que des poèmes médiévaux. Séance +: comparatif entre "Heureux qui comme Ulysse" de Du Bellay, Brassens et Ridan.

> Récits de voyage : Le Livre des merveilles de Marco Polo Document envoyé le 11-10-2007 par Carine Giovénal Séquence sur les voyages de Marco Polo et la découverte de l'Amérique pour commencer l'année de Cinquième. Objectifs : introduction historique sur la Renaissance et les découvertes historiques, la description, les accords dans le groupe nominal, évaluation finale.

> Questionnaire pour l'exposition : « 1492, Images du monde, Images de l'Autre » Document envoyé le 28-03-2007 par Aurélie Disdier Questionnaire et corrigé sur l'exposition « 1492, Images du monde, Images de l'Autre ».

> Oral et origami Document envoyé le 05-11-2006 par Marie-Laure Tres-Guillaume Une séance de 2 heures dont l'objectif est intellectuel et manuel : raconter une histoire pendant que l'on reproduit un origami. Idéal pour clore avec une évaluation orale, une séquence sur les pirates ou le récit de voyage.

> A la découverte des grandes découvertes Document envoyé le 25-07-2005 par Aurélie Soustelle Séquence niveau 5e en relation avec le programme d'histoire. Travail sur le texte descriptif.

> La poésie : l'imaginaire du voyage Document envoyé le 25-08-2004 par Laure Laroche Cette séquence sur la poésie porte sur les textes suivants : « Le voyage » de Baudelaire, « Les Conquérants » de Heredia, « Heureux qui comme Ulysse » de du Bellay, « Télégramme de Dakar » de Michaux et « Navigateur solitaire » de Queneau.

Odysseus, un homme rentre chez lui

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Ressources – Cours – Classe inversée

5e – Voyage / Poésie

Le voyage vu par le poète et l’artiste.

Doit-on aller loin pour voyager ?

Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis  Baudelaire, Les Fleurs du mal , « Le voyage »

La Gare Saint-Lazare de Claude Monet (1877)

Les artistes et le voyage

Avant la séance 2.

Regardez attentivement ces cinq peintures en cliquant sur les légendes.

le voyage 5eme

  • Cole Thomas, L’expulsion du jardin d’Eden
  • Claude Monet , La Gare Saint-Lazare
  • Caspar David Friedrich, Le voy ageur au-dessus de la mer de nuages
  • Claude Monet, Matin sur la seine
  • Joseph Mallord William Turner, Pluie, vapeur et vitesse

La description d’une image

Regardez attentivement cette vidéo qui explique la méthode pour faire une description d’une oeuvre d’art. À partir des informations qui vous sont données dans la vidéo, essayez de réaliser sur une feuille votre propre fiche-méthode en détaillant scrupuleusement les étapes à suivre pour faire une description d’oeuvre d’art.

Le vocabulaire de l’analyse de l’image

Regardez cette présentation qui vous détaille le vocabulaire qui sert à l’analyse de l’image

« Je ne puis voir la mer sans rêver de voyage »

Après la séance 3.

Vous avez découvert à travers le poème « Le voyage » d’Emile Verhaeren comment un poème mobilise des thèmes à travers des champs lexicaux. Pour revoir la méthode pour faire le relevé des champs lexicaux du poème, consultez la vidéo .

le voyage 5eme

Il est temps pour vous de construire vos propres champs lexicaux alors, pour cela, cliquez sur l’image au-dessus.

le voyage 5eme

Pour réécouter le poème lu par un comédien à la radio, cliquez sur l’image au-dessus.

Les expansions du nom

Après la séance 5.

Vous pouvez relire la leçon sur les expansions du nom ici . Après avoir étudié les expansions du nom, reprenez les fiches de cours et d’activité et entraînez-vous sur ce quiz .

Lire un poème à voix haute

Pendant la séance en demi-groupe.

Vous allez devoir recréer les conditions d’un enregistrement radiophonique d’un poème .

Pour cela, choisissez un poème parmi ceux qui vous sont proposés ici

PRENEZ-EN DE LA GRAINE ! Observez et écoutez cet exemple de mise en voix d’un poème : qu’est-ce que fait ce récitant pour déclamer son poème ? A quoi prête-t-il attention lorsqu’il récite le poème ?

Lisez ensuite les conseils de lecture du poème. Si vous ne vous souvenez plus des règles de la versification, cliquez ici .

le voyage 5eme

Ecoutez un professionnel donner ses conseils à de jeunes récitants…

L’enregistrement radiophonique…

Une fois que vous vous êtes bien entraînés, choisissez-vous un partenaire. Tous les deux, préparez un court texte d’introduction qui présente aux audio-spectateurs la lecture que vous allez faire (vous pouvez faire un échange questions-réponses entre le présentateur et le chroniqueur par exemple). Une fois que vous êtes prêts enregistrez-vous ! L’un de vous prend le rôle de présentateur, l’autre prend le rôle de chroniqueur et vous commencez par le texte introductif. Poursuivez l’enregistrement par la lecture du poème dont chacun de vous lira une partie.

le voyage 5eme

Pour les plus curieux…

Parcourez ce site, entièrement dédié à la lecture, l’écriture et la récitation de poésie

Les voix de la poésie

Écouter les enregistrements

Lecture du poème : « Emportez-moi » de Michaux

Lecture du poème : « Le Voyage » de Verhaeren

Le présent et le passé composé

Après la séance.

Pour revoir la leçon, cliquez ici .

le voyage 5eme

Après avoir revu les activités et relu attentivement la leçon, répondez à ce quiz sur la QuiZinière

Bilan de la séquence

Pendant la séance.

Vous allez devoir créer vous-mêmes le bilan de la séquence.

le voyage 5eme

ÉTAPE 1 : Écrivez personnellement un ou deux paragraphes (15 lignes par paragraphe) sur la question initiale « Doit-on aller loin pour voyager ? » en vous appuyant sur les différentes séances de la séquence. ÉTAPE 2 : Constituez des groupes et échangez vos paragraphes. Lisez-vous et échangez des conseils pour améliorer vos paragraphes. Après, réécrivez vos paragraphes sur ordinateur en allant sur cette page : acver.fr/sequence3-bilan ÉTAPE 3 : Imprimez vos paragraphes corrigés et améliorés. 1° Réalisez une affiche avec la question au centre et collez-y vos paragraphes. 2° Sur l’affiche, recopiez des vers issus des poèmes étudiés et qui illustrent votre paragraphe. 3° Apportez des illustrations sur l’affiche.

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Séquence 5ème : Le récit de voyage

Naomi Guérin

Created on July 25, 2023

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Que sous entend ce titre d'après vous ?

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Ananas :Gros fruit ovale, écailleux, qui porte une touffe de feuilles à son sommet, et dont la pulpe est sucrée et très parfumée.

Activité d'écriture :Quelle belle découverte !

"Alors que vous exploriez la jungle Amazonienne dans le but de découvrir de nouvelle espèces. Vous tomber par hasard sur un drôle de végétal."Consignes : A la manière d'un récit de voyage faites une description de ce végétal. - utiliser "je"- écrire à l'imparfait- utilisez les 5 sens- faire des comparaisons

Comment le récit de voyage présente-t-il l'étranger ?

bEAUTée des îles

Comment rêve-t-on l'inconnu ?

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Tracer le chemin

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Le voyage et l'aventure : pourquoi aller vers l'inconnu ? Chapitre 30 - Français Cinquième

Distinguer texte fictif et texte non fictif

Reconstituer le schéma narratif

Identifier la forme que prend l'élan vers l'inconnu

Approfondir

Rédiger un petit récit de voyage

Faire une recherche sur le thème du voyage et de l'aventure

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Le voyage et l’aventure – 5ème – Cours – PDF à imprimer

Image de la ressource

Description

Cours sur “Vocabulaire – Le voyage et l’aventure” pour la 5ème

Le vocabulaire du voyage est très présent dans les récits d’aventures, notamment en mer.

  • Noms appartenant aux registres soutenu et courant : aventure, périple, odyssée, pérégrination ;
  • Noms désignant les voyages en mer : traversée, croisière, navigation ;
  • Noms désignant des voyages en particulier : expédition, exploration, incursion, exode, pèlerinage, errance ;
  • Explorateur, aventurier, bourlingueur, corsaire, pirate, pèlerin, nomade, vagabond, exilé, commerçant ;
  • Assez grands : navire, nef, vaisseau, rafiot (= terme familier) ;
  • De petite taille : embarcation, barque, canot, chaloupe (=barque), pirogue (longue barque étroite et plate), esquif (petite embarcation légère), canoë, yole (bateau étroit et allongé) ;
  • Particuliers : caravelle, jonque, goélette (navire à deux mâts), caraque (ancien navire à voiles), brick (voilier à deux mâts), galère (grand navire à rames et à voiles), paquebot (grand navire transportant des passagers), ferry (bateau à moteur servant au transport des voyageurs), cargo (bateau transportant des marchandises), gondoles (barque utilisée à Venise), galion (ancien navire de commerce colonial entre l’Amérique et l’Espagne).

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le voyage 5eme

M. BAKALMALE Adamou, Directeur Général Adjoint de l’Agence de voyage Hadj et Oumra ‘’Hambali Voyages’’ : « Le convoyage des pèlerins de notre groupe est prévu pour le 24 mai prochain »

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Les fidèles musulmans du monde entier possédant les moyens financiers et physiques et, à qui Allah le permet vont bientôt converger vers la terre sainte de la Mecque pour accomplir le 5ème pilier de l’islam, le Hadj. Pour l’édition 2024, l’Arabie Saoudite a reconduit le même quota attribué au Niger en 2023 qui est de 15.891 pèlerins. Avec ses encadreurs expérimentés, l’agence de voyage Hadj et Oumra ‘’Hambali Voyages’’ s’active à la parfaite organisation du Hadj. Dans cet entretien, le Directeur Général Adjoint de l’Agence explique l’état des préparatifs au niveau du groupe et particulièrement son agence.

Monsieur le Directeur Général adjoint, dans moins de deux semaines, les pèlerins nigériens se rendront en Arabie saoudite pour accomplir le Hadj. Où en êtes-vous concernant les préparatifs ?

Comme vous le savez, notre agence est spécialisée dans l’organisation de voyages pour le Hadj et la Omra ; les pèlerinages islamiques. Notre agence propose des services pour accompagner les pèlerins dans leur parcours sacré, en les guidant à travers les différentes étapes du Hadj. Elle se distingue par son expertise dans la planification et la gestion des voyages de pèlerinage. Nous offrons des conseils personnalisés, des formules de voyage adaptées aux besoins individuels ou par groupe, et une assistance tout au long du processus d’inscription, de préparation et de réalisation du Hajj ou de la Omra. Le Hadj est un voyage spirituel exigeant. Nos formations avaient commencé depuis le mois de février 2024. Elles continuent jusqu’à la date du départ de nos pèlerins. L’Agence a payé toutes ses prestations au niveau du Haut-Commissariat à l’organisation du Hajj et de la Oumra (COHO). Ce qui est très important ici, le commissariat nous associe dans tout ce qu’il entreprend. Jusque-là, il y a une bonne entente entre les agences et le COHO. Au cours de nos formations, nous attirons l’attention des pèlerins de prendre leur temps pour se préparer mentalement en comprenant l’importance et la signification de cette expérience. Physiquement, il s’agit de s’assurer d’être en bonne santé, consulter leur médecin si nécessaire, et de se préparer à des conditions climatiques parfois difficiles. L’ensemble des cours ont été dispensés, nous sommes en phase de révision. L’Agence de voyage Hadj et Oumra affiche sa détermination à offrir un pèlerinage d’exception, où les pèlerins pourront vivre et découvrir la pratique des rites étudiés pendant les cours. Le programme provisoire des départs des pèlerins est déjà publié par le COHO. Les départs débuteront à partir du 23 mai 2024 et notre groupe ‘’Djabal Nour’’ est programmé pour le 24 mai 2024.

Quelle appréciation faites-vous de la décision du gouvernement notamment le décret portant allègement des conditions de constitution des groupes de convoyage de pèlerins pour le hadj 2024 en terre sainte ?

En ce qui concerne l’organisation de ce Hadj 2024, nous sommes fiers de voir l’implication du CNSP pour faciliter les tâches au Haut-Commissariat à l’organisation du Hajj et de la Oumra (COHO). En effet, le décret vise à alléger les conditions de constitution des groupes d’agences de convoyage des pèlerins et à rabaisser le montant à verser au titre de garantie. Le groupe d’agences de convoyage de pèlerins qui peut être composé d’une ou de plusieurs agences est constitué à partir de 400 pèlerins inscrits au lieu de 1000 pèlerins antérieurement. Ensuite, le montant de la garantie est fixé à 25 000 F CFA par pèlerin au lieu de 200 millions de FCFA par groupe d’agences. Alors que la caution est exclusivement à la charge du chef de groupe d’agences. Cela a facilité une réduction du prix du hadj 2024 qui est fixé au Niger à 3.250.822 FCFA. Je suis sûr que cette année, les autorités se sont engagées pleinement à offrir un pèlerinage de qualité aux fidèles nigériens se rendant à la Mecque. Je ne vois aucun inconvénient quant au choix du transporteur des pèlerins. Nos autorités sont là pour notre bien et toutes les réformes mises en œuvre par le COHO visent à garantir le bien-être des pèlerins.

Au vu de ces réformes du COHO, les pèlerins peuvent envisager leur voyage avec optimisme et sérénité. Nous avons plein espoir que l’édition Hadj 2024 sera une parfaite réussite grâce aux nouvelles mesures contenues dans le décret en question.

Quels sont les conseils que vous prodiguez à vos pèlerins une fois arrivés sur les terres des deux villes saintes de l’Arabie Saoudite ?

Si les préparatifs du Hadj sont axés sur l’amélioration de l’encadrement des pèlerins, la formation des encadreurs et la prise en compte des besoins religieux spécifiques, il y a aussi le comportement que le pèlerin doit adopter. En effectuant le voyage sacré sans difficulté et disposant d’hébergements confortables et d’un enseignement spirituel enrichissant, le pèlerin doit se mettre à l’esprit qu’il représente son pays. Il doit respecter les lois et textes du pays d’accueil jusqu’à la fin du Hadj. Chaque pèlerin est vu à l’image de son pays. Donc, les bonnes attitudes doivent être de mise.

Le rappel est très important pour le pèlerin. Nous demandons à nos pèlerins de suivre attentivement les rites du Hadj et de respecter les règles établies. Ils doivent être à l’écoute des instructions données par notre agence et des autorités religieuses à chaque étape du pèlerinage. Nous demandons à nos pèlerins de se concentrer spirituellement et de faire preuve d’ouverture d’esprit et de tolérance vis-à-vis des autres pèlerins venus de divers horizons. Nos pèlerins doivent aussi vivre en symbiose entre eux-mêmes et aussi avec les pèlerins de toutes les communautés musulmanes.

Enfin, nous avons toujours rappelé à nos pèlerins, qu’ils doivent constamment prier pour que le Tout Puissant Allah descende sa miséricorde sur notre cher pays, le Niger.

Interview réalisée par Seini Seydou Zakaria (ONEP)

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  5. Le voyage et l'aventure : pourquoi aller vers l'inconnu ? Cours

    Le voyage permet souvent de se recentrer sur l'essentiel. Le respect de l'autre: le voyage permet la découverte de l'inconnu. Il nécessite alors de respecter le mode de vie de l'autre et d'apprendre à accepter la différence. La liberté: le voyage donne la sensation et l'impression d'être libre.

  6. Le Voyage et l'Aventure : Une Séquence Captivante pour les Élèves de

    Conclusion. La séquence "Le Voyage et l'Aventure" est une expérience d'apprentissage immersive qui permet aux élèves de 5ème de développer leurs compétences linguistiques tout en explorant des thématiques captivantes. Elle leur offre la possibilité de s'évader dans des mondes lointains, d'élargir leur vision du monde et ...

  7. 5e

    A tout moment, vous pourrez vous désinscrire à travers le lien de désinscription présent dans chacun de nos mails. Conformément à la Loi Informatique et Liberté n°78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, au Règlement (UE) 2016/679 et à la Loi pour une République numérique du 7 octobre 2016, vous disposez du droit d'accès, de rectification, de limitation, d'opposition, de suppression ...

  8. Le voyage et l'aventure en 5ème

    En classe de 5ème, vos enfants vont affiner leurs connaissances du genre, autour du thème du voyage et ils commenceront à développer les capacités nécessaires pour lire des textes plus longs et plus complexes, avec des rebondissements et des retours en arrière, mais aussi avec un vocabulaire plus riche. Ils pourront étudier avec leur ...

  9. Récits de voyages et d'aventures en 5ème

    Récits de voyages et d'aventures en 5ème. Liste créée par alitaud le 16/08/2022. 15 livres. Lectures conseillées en 5ème sur la thématique "Le voyage et l'inconnu". 1. Le voyage inspiré. Jean-Côme Noguès. 2.47★ (178) 2.

  10. Français: Révisez le chapitre de 5ème Le voyage et l'aventure avec

    Étudier le voyage et l'aventure dans un extrait de la Lettre à Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis d'Amerigo Vespucci. Compétence. non évalué . Type BREVET. Étudier le voyage et l'aventure dans un extrait de Histoire d'un voyage fait en la terre de Brésil de Jean de Léry.

  11. Poèmes et poésie sur le voyage

    Une sélection de poèmes sur le thème du voyage, proposés par le site de poésie française, poetica.fr.

  12. Les Plus Beaux Poèmes Français sur les Voyages

    Le poème le plus beau et le plus célèbre de Joachim du Bellay est Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage. Ce sonnet en Alexandrin fait partie du recueil Les Regrets (1558). Il l'a écrit lors de son voyage à Rome (1553-1557) pour exprimer son mal du pays et son amour pour sa région natale.

  13. PDF Les difficultés du voyage : textes 2 à 6.

    Les difficultés du voyage : textes 2 à 6. Texte 2 : Christophe Colomb raconte son voyage au jour le jour. Son équipage et lui ont quitté l'Espagne le 3 août 1492 pour aller aux Indes. Ils débarquent en réalité sur l'archipel des Bahamas, puis à Cuba [Colba] et à Haïti [Hispaniola]. 9 septembre

  14. Se chercher, se construire Le voyage et l'aventure : pourquoi aller

    Carte d'exploration lexicale - 5ème - Le voyage et l'aventure - au format PDF Une première approche en équipe pédagogique de Lettres s'avèrera fructueuse pour se saisir de l'ampleur du champ que recouvrent les entrées par niveau d'enseignement, dégager les ques-

  15. Cours et séquences

    > Les récits de voyage Document envoyé le 30-07-2010 par Stéphanie Breuil Objectifs, supports et description sommaire des séances d'une séquence sur les récits de voyage. > Séquence poésie 5ème Document envoyé le 16-05-2010 par Anaïs Wilhelm Plan de séquence sur la poésie, autour du thème du voyage. > Le Livre des Merveilles de ...

  16. 5e-SEQ-Le voyage et l'aventure : pourquoi aller vers l'inconnu

    Pourquoi aller vers l'inconnu ? Séance 1. Les grandes découvertes. ACTIVITÉ 1. Le champ lexical du voyage. ACTIVITÉ 2. Analyse d'image. Gerrit de Veer, Équipage de Barentsz combattant un ours blanc, 1596. Couverture du jeu vidéo Europa Universalis 4, Paradox Interactive, 2013.

  17. 5e

    Les artistes et le voyage Avant la séance 2. Regardez attentivement ces cinq peintures en cliquant sur les légendes. Cole Thomas, L'expulsion du jardin d'Eden Claude Monet, La Gare Saint-Lazare; Caspar David Friedrich, Le voyageur au-dessus de la mer de nuages Claude Monet, Matin sur la seine Joseph Mallord William Turner, Pluie, vapeur et vitesse Cole Thomas, L'expulsion du jardin d ...

  18. Séquence 5ème : Le récit de voyage

    Vous tomber par hasard sur un drôle de végétal."Consignes : A la manière d'un récit de voyage faites une description de ce végétal. - utiliser "je"- écrire à l'imparfait- utilisez les 5 sens- faire des comparaisons. Séance 5: Comment le récit de voyage présente-t-il l'étranger ?

  19. PDF Thème : Se chercher, se construire Questionnement : Le voyage et l

    Activité 3 : Le vocabulaire des émotions et des sensations Correction des exercices N°1 1. Il était très ému en racontant ses souvenirs devoyage. 2. Le choc émotionnel fut grand en découvrant cesruines, traces d'un passe glorieux. 3. Cet enfant me parait beaucoup trop émotif poursupporter un tel voyage. 4.

  20. Français: Révisez le chapitre de 5ème Le voyage et l'aventure

    Le voyage et l'aventure : pourquoi aller vers l'inconnu ? Vivre avec autrui; Héros, héroïnes et héroïsmes; L'être humain est-il maître de la nature ? Auteurs; Nos conseillers pédagogiques sont à votre écoute 7j/7. Nos experts chevronnés sont joignables par téléphone et par e-mail pour répondre à toutes vos questions.

  21. Le voyage et l'aventure

    Cours sur "Vocabulaire - Le voyage et l'aventure" pour la 5ème. Le vocabulaire du voyage est très présent dans les récits d'aventures, notamment en mer. Les noms synonymes de voyage : Noms appartenant aux registres soutenu et courant : aventure, périple, odyssée, pérégrination ; Noms désignant les voyages en mer : traversée ...

  22. 6005-4 : Le TRAVAIL, 5 ème voyage du compagnon

    Le TRAVAIL. 5 ème voyage du compagnon. en quoi est ce la première de ses obligations ? Le thème d'aujourd'hui s'oriente vers ce 5 ème voyage effectué les mains libres, n'ayant plus d'outil en main, après avoir acquis la maîtrise de ces outils lors des quatre autres voyages, cela symbolise une reconnaissance vers sa liberté.

  23. M. BAKALMALE Adamou, Directeur Général Adjoint de l'Agence de voyage

    M. BAKALMALE Adamou, Directeur Général Adjoint de l'Agence de voyage Hadj et Oumra ''Hambali Voyages'' : « Le convoyage des pèlerins de notre groupe est prévu pour le 24 mai prochain »